—__ information La course a la chefferie du parti libéral du Québec Le Soten pe Cotomsi, veNDRED! 24 sertemsre 1993 - 5 -Quel successeur pour Bourassa ? A lannonce du départ du premier ministre du Québec, Robert Bourassa, de nombreux dauphins et dauphines ont émergé de l’océan libéral québécols. Qui sera ’héritter ? Elu pour la premiére fois en 1966 comme député, Robert Bourassa s’est fait connaitre dans le monde politique québécois pour ses grandes aptitudes d’économiste. En 1970, 436 ans, il devient le plus jeune premier ministre du Québec. La méme année, il doit faire face a ce qu’aucun spécialiste politique n’aurait pu prévoir, la crise d’octobre. De violentes émeutes éclatent, et le front de libération du Québec enléve le diplomate anglais James Earl Cross. Le Québec et le Canada plongent dans 1’un des chapitres les plus sombres de leur histoire. La crise d’octobre fut l’explosion du couvercle d’une marmite qui bouillait depuis déja plusieurs années. Le Québec demandait plus de pouvoir politique, plus de contréle sur l’économie. Malheureusement le jeune premier ministre n’est pas préparé a faire face a une telle situation. L’armée, oui. Plus de 450 personnes furent arrétées pendant les événements d’octobre. Une autre période difficile pour Robert Bourrassa, le tout premier débat linguistique, en 1976 avec le projet de loi 22, faisant du francais la seule langue officielle au Québec. Ce geste fut interprété comme une trahison par les anglophones et, plus grave encore, il fut accusé de népotisme et dut Robert Bourassa: céder sa place au profit du parti québécois. En 1985, profitant d’un parti québécois divisé, il sut s’imposer de nouveau et remporta les élections provinciales. Mais un x # Daniel Poulet, 33 ans propriétaire de Frenchie’s “Je l’aimais bien au début, lors de ses deux premiers mandats. Mais il est temps qu’il y ait un changement radical au Québec, avec des jeunes issues de la nouvelle génération. Une des raisons pour lesquelles j’ai quitté le Québec, c’est toutes ces niaiseries” Re 7 ‘f < : PP) omy Rannennnnnernnnnnnnnnnnnnnts SSS Louise Lavoie, 36 ans enseignante en immersion “Méme si on n’est pas d’accord avec ses politiques, c’est une grande figure politique. Je pense que tout le monde le respecte. Il a consacré sa vie a la politique et au Québec. I n’a jamais abandonné, méme lorsqu’il a été défait car il y croyait vraiment. Il avait la foi. Dans un sens, c’est triste de le voir partir. Mais il est grandtemps qu’il s’occupe un peu de lui.” Sur le vif Marie Bourgeois, 45 ans DG de la FFCB “Son départ n’est pas vraiment une surprise. Mais je me pose des questions : pourquoi a-t-il choisi ce moment précis pour ]’annoncer ? Ila rarement fait les choses au hasard. Pour nous francophones, nous devons nous souvenir que c’est sous Robert Bourassa qu’a été développé le programme de soutien aux minorités francophones. Nous souhaitons bien entendu qu’il soit poursuivi.” Eric Barbeau, 25 ans journaliste a Radio Canada “Son régne fut celui de la politique pure, frappé d’un leadership vague etabstrait.En23 ans, ils’esttellement distancié des passions de 1’électorat, qu’on se souviendra davantage de ses erreurs et de ses échecs " politiques. L’élection de 1976 en est ~ sans doiite le meilleur exemple”. Denis Dossman, 32 ans caméraman free lance “Depuis qu’il a perdu son plus grand ennemi, René Lésveque, la vie politique québécoise n’a pas vraiment la méme signification. C’est le status quo. Maintenant, Bourassa appartient a |’histoire du Québec. Il avait des idées. Il a fait tout ce qui était humainement possible pour les appliquer. Aujourd’hui, il y a un nouveau || courant. Il est préférable pour lui de se retirer ainsi plutét que de perdre les élections”. — Gilles Levasseur, 41 ans année sabbatique a Vancouver “Jl était grand temps qu’il parte. Il a fait son temps : il faut maintenant qu’il laisse la place. I a trop souvent changé d’idée. Il faut du sang neuf dans la vie politique québécoise.” autre houleux débat linguistique, cette fois sur la langue d’ affichage (loi 101), et un accord constitutionnel qui se termine par un échec (le lac Meech), permet au Bloc québécois de voir le jour. En 1990, son cancer de la peau a ouvert la voie a des pronostics sur son état de santé et son éventuelle démission. Trois ans plus tard, c’est aujourd’hui une réalité. Suite 4 une décision prise avec sa famille, Robert Bourassa a finalement décidé de se retirer de la vie politique, pour se consacrer 4 son combat contre la cancer. Le nouveau candidat devra non seulement convaincre les québécois du bien fondé du fédéralisme, mais aussi battre le parti québécois aux prochaines élections provinciales. Les paris sont ouverts quant - a savoir qui remplacera Bourassa ala téte du parti libéral du Québec. Un nom est d’ores et déja sur toutes les lévres, celui du président du Conseil du trésor, Daniel Johnson. 48 ans, diplémé en administration des affaires de l’université Harvard, Daniel Johnson est ex-président de 1’Union nationale, vice-président de Power Corporation du Canada etc... Ses impressionnants états de services et ses profondes convictions fédéralistes font de lui, l’adversaire a abattre. Ses opposants sont nombreux. Parmi: eux, la sous-premiére ministre et’ ministre et ministre de |’énergie Lise Bacon ou encore Gil Rémillard. Lise Bacon 59 ans, est une amie personnelle de Robert Bourassa et membre du parti libéral depuis au moins quarante années. Traitée récemment pour un probléme au poumon, il se peut qu’elle soit défavorisée par son mauvais état de santé. Le ministre des affaires intergouvernementales, Gil Rémillard a aussi toutes ses chances. Participant actif aux dossiers constitutionnels, il a su démontrer un savoir politique qui pourrait agir en sa faveur. Un autre prétendant, Pierre Paradis, 43 ans, ministre de l’environnement avait terminé second, aprés Robert Bourassa, lors de la course 4 la “chefferie” du parti libéral en 1983. Ancien avocat, il était surnommé, le sphinx, par les journalistes, 4cause de sa personnalité taciturne. Fédéraliste engagé, Paradis pourrait bien avoir sa chance cette fois-ci. Plusieurs autres outsiders, sont aussi a considérer, méme s’ils ne sont pas membres du parti libéral. On peut retenir Yves Fortier, 57 ans, ex-ambassadeur du Canada aux Nations-Unis, l’actuel sous-premier ministre fédéral Jean Charest, ou encore Mario Bertrand, 39 ans, président de Télémétropole, une station de télévision de Montréal. Pierre Longnus Manhattan Books et les dictionnaires Le Robert annoncent une vente pour la rentrée scolaire LE NOUVEAU PETIT ROBERT 1 L'EVENEMENT La langue francaise continue d'évoluer. Une synthése de cette ébullition apparait dans le nouveau Petit Robert I. Prix au détail : 69,95$ Prix spécial : 59,95$ LE DICTIONNAIRE QUEBECOIS D‘AUJOURD'HU! Ce "dictionnaire du francais québécois (...) m'apparait comme une pépiniére et chacun de ses mots comme un lien neuf d'enracinement dans I'humus du vrai pays". Prix au détail : 39,95$ Prix spéciaux : 34,95$ Prix spéciaux en vigueur jusqu'au 15 octobre 1993 Gilles Vigneault Manhattan Books 1089, Robson 681-9074