Vol. 2 No. 3 ... le supplément économique mensuel du Soleil de Colombie-Britannique Novembre 1995 MULTINATIONALE DE LA MISERE PAR JACQUES BAILLAUT A voir I’6mouvante image présentée ci- contre ii semble que le sens de la propriété soit source de réconfort, quel que soit le niveau de la société & laquelle on appartient. Triste dites- vous? - Mais non voyons... c’est peut-é6tre un exemple d’entreprise libre. Un petit commerce, propriété d’une personne a petit capital offrant de l‘ouvrage a quelques conducteurs de paniers reconnaissants, ou mieux encore, la naissance d’une coopérative de miséreux révant de partager les futurs profits surle chemin d’une dignité retrouvée. ll y a bien sGr matiére a réflexion alors que nous préparons les réjouissances de Noél. L’art et l’argent... quelques réflexions PAR PETER MALKIN llest courant de nos jours, en lisant les journaux, d’‘y noter les sommes fabuleuses obtenues pour la vente d’un tableau ou d’un objet d’art lors d’une vente aux enchéres - des sommes qui dépassent méme I’intérét cumulé en une heure de la dette nationale. Dans d’autres pages, il est question de contrats de millions de dollars négociés par les grands du sport. Sans doute peut-on les justifier si l’on tient compte des profits générés par la vente des franchises et le prix élevé des entrées et autres profits paralléles. Pour les oeuvres d’art la question reste posée 7777 La rencontre du “monde des arts” et du marché de l'art a fait récemment I’objet d’une étude trés poussée. Le total mondial des ventes d’art se chiffre annuellement en millions de dollars, provenant d’une — - multitude de secteurs, allant des ventes spectaculaires de New York, Londres et Paris, jusqu’a celles d’oeuvres 4 tirage limité portant sur la faune, dans une galerie locale. Ajoutons 4 cela le monde de I’encadrage, la restauration, les assurances, les transports, les ventes d’articles et j’en passe, et l'on décrouvre qu'il s’agit la d’un trés grand secteur de l'économie. Pourquoi? De quoi s’agit- il? Qui en bénéficie? Telles sont les questions posées; questions - quien aménent d’autres & propos du systéme économique, du systéme social et de la notion des valeurs, sans parler des délicates questions d’esthétique, de beauté et de golit. DAVID BOND: Quand deux contre un ne suffit plus. p.2 Etes-vous dans le “Carnet des Affaires ?” p.3 ODETTE MORIN: Lettre de Nassau p.4 DANIELE DUFOUR : Le Cuba actuel p.4 Au cours de Ihistoire, @ Véchelle mondiale, l'idée de collectionner les objets d’art, telle que comprise dans cette culture, est un phénoméne & la fois récent et rare. Seulement cing grandes civilisations ont collectionné les objets d’art tel que nous le faisons: grecque, romaine, chinoise, arabe et celles de l’Europe de Ouest depuis le Renaissance. Il y a toujours eu des peuples qui regroupaient et présentaient des objets d’art, mais ils ne le faisaient pas de maniére systématique comme les civilisations citées plus haut.La tradition de collectionner des oeuvres d’art, que nous prenons aujourd’hui pour un fait acquis, dérive en vérité de caractéristiques sociales tirées d'une histoire de l'art écrite, histoire qui nous a fourni des listes de personnes, d‘événements et de descriptions. En Italie, vers le milieu des années 1500, Georgio Vasari écrivit “Vies des Artistes”, qui présentait la chronologie et la progression de la peinture italienne depuis le “primitif” GIOTTO. (c 1267- 1337) au “sublime” et parfait Raphaél (1483-1520) Sous Vautorité, acceptée par ses lecteurs, d’un Vasari faisant “le loi”, trés vite il fut admis qu’un Raphaél avait définitivementune plus grande valeur qu’un Giotto. La mode aussi joue un réle important pour déterminer la valeur des oeuvres d’art. Ce point est particuliérement intéressant dans le cas de Vartiste italien Guido Reni (1575 - 1642) dont le travail tendait @ idéaliser et romancer le sujet dans un genre que nous qualifierions aujourd’hui de dougatre, n’a pas les illustrateurs de séries bibliques de puiser leur inspiration dans ses ceuvres. Du jour de sa mort jusqu’au début du 196 _—siécie, Reni a toujours été au sommet de la renommée. Sur le marché de art, il est toujours trés coté et de plus, en grande demande. Les oeuvres d’art ont souvent 6té d’intéressants véhicules d’‘échanges économiques. Pour les Haida qui investissaient leur force économique dans la création d’objets destinés au Potlach, la grande richesse représentée par tel masque, ou tel bouclier de (SUITE EN PAGE 2) SONMMAIRE b . - ' EE eee DOTA a el lL fil Beit A ig elt a Rl it i Al lg i Mg As Nt A ia te nt Apa St aap Meg,