+> via VOICI] LA TROISIEME DES CHRONIQUES ECONOMIQUES DESTINEES AU SOLEIL ET SI- GNEES PAR L9EMINENT ECO- NOMISTE QUEBECOIS LAU- RENT LAUZIN. LES GRANDS COURANTS UNE FORCE ENORME Si on considére quel degré d’en- racinement le mouvement a déja atteint en milieu québecois, il ne semble pas exagéré d’affir mer qu’il représente l*’une des plus grandes forces de notre époque. D’abord ancré sur le commerce bancaire par le réle tenu par les Caisses populaires, 1*ensem- ble du mouvement s’est dévelop- pé d’une fagon presque phénomé- nale au cours des derniéres an- nées, Solidement équipé au plan de 1%lectronique, il offre au- jourd’hui une série compléte de Services économiques et finan- ciers qui le placent en concur- rence directe avec nos institu- tions financiéres traditionnelles les plus puissantes, De récents amendements a la loi des syn— dicats coopératifs permettrontau mouvement d’étendre encore le champ de ses activités, notan:- ment au secteur vital des in- vestissements industriels, Disposant de ressources finan- cieres énormes qui ne feront que s’accroftre avec le dévelop- pement de 1’économie canadienne et québécoise, le mouvement Des— jardins reste avant tout un ins- trument financier placé sous le contrd6le du peuple. Il compte en effet, des milliers de socié- taires dans toutes les couches de la population, C’est proba- blement le mouvement le plus représentatif de tous les milieux québécois et celui qui peut agir ainsi le plus efficacement sur eux méme si jusqu’a maintenant, le mouvement a laissé voir une attitude plutét discréte face aux grands problémes de ]*heure, EVOLUTION INEVITABLE | C fest précisément cette discré- tion, quiressemble dans une cer- taine mesure 4 un refus d’en- gagement, qui, a notre avis, ne pourra @tre maintenue bien long- temps dans le contexte de 1’@vo-— lution actuelle. Le mouvement Desjardins devra t6t ou tard indiquer avec précision s*i] ap- _ puie le régime de libre ‘entre- prise qui est a la base m@éme de son expansion économique, ou s*il favorise une plus grande so- cialisation ou étatisation des ac- tivités économiques de notre so- ciété, Nous comprenons que le mou- vement tente actuellement un ef-— fort hautement valable pour s*in- tégrer davantage aux réalités mo- dernes et nouvelles du milieu québécois, Nous constatons qu’il fait m@me acte de présence aux grands débats qui agitent notre société, Nous remarquons ce- Pendant que cette participation semble mal engagée en ce sens que celle-ci n% pas directement de caractére officiel parce que personne ne semble mandaté pour parler au nom du mouvement. La _ direction du. mouvement prendra sans doute le moyen d’éliminer cette premiére fai- blesse qui sera cependant plus difficile 4 corriger, qu’on ne le croit, 4 cause méme des struc- tures du mouvement qui laissent a chaque organisme une trés grande liberté d’action, Mais le point capital dans 1’évolution mé- me du mouvement restera tou- jours de décider de quel cdté de la barricade il décidera fi- nalement de faire porter le poids de sa puissance et de son in- fluence, Il a par ailleurs été possi- ble d’observer au cours des der- niéres années que le mouvement syndical avait fait certaines ten- tatives de noyautage du cété du mouvement Desjardins. Ce der-— nier a cependant réussi a con- server ses distances, méme si 111, 27 NOVEMBRE 1970, en milieu agricole Ilo syndica- lisme a fait des gains impor- tants, Récemment, cependant, on a vu des représentants syndicaux et des membres du mouvement Desjardins siéger 4 la mé@me table pour la défense des mé- mes causes. On ne saurait tou- tefois en conclure que la direc- tion du mouvement Desjardins ait finalement fait son choix, Mais 1%volution de notre société est si rapide et si imprévisible que l’on peut affirmer, sans exagé- ration, que les situations se mul- tiplieront qui obligeront le mou-— vement a préciser davantage ses positions dans la lutte qui agite notre société, Il importe enfin de signaler que pour l’avenir €conomique du Qué- bec, compte tenu des exigences fondamentales du contexte nord- américain, il n’est pas indiffé— rent que le mouvement Desjar- dins penche d’un cété ou de 1’au— tre. Nous avons ainsi l’impres-— sion que la sauvegarde de notre régime économique, qui est es- sentiellement fondée sur la li- bre entreprise, repose, dans une tres large mesure, entre les “mains de ceux qui dirigent ac- tuellement ce vaste mouvement, | | | { | | , | 4 | i LE MOUVEMENT DESJARDINS DETIENT LA CLE DE NOTRE) FUTUR REGIME ECONOMIQUE L’avenir économique du Qué- bec pourrait étre fortement in- fluencé par l’attitude que pren- dront finalement les dirigeants du mouvement Desjardins devant les grands problémes de notres société, Pour le moment, il reste difficile de préciser quelle est la véritable position de ce mouvement devant ces problé- mes. Il oeuvre a la fois dans le domaine économique et social, par un nombre de plus en plus important d’organismes qui con- servent, chacun, une assez gran- de liberté d*’action. Nous pré- voyons cependant que le mou- vement devra finalement se pro- noncer en matiére de liberté d’entreprise et de régime éco- nomique et que ses. décisions pourraient avoir une influence déterminante sur notre évolution. Au fait, nous avons traversé au cours des derniéres années une période qui a été fortement dominée par la montée du syn- dicalisme, Ce dernier a at- teint un degré d’organisation et d’efficacité qui en ont fait un pouvoir de premier rang dans notre société. On peut norma-— lement prévoir qu*’une autre forme de pouvoir, de nature dif- férente sans doute, se dégagera du mouvement Desjardins, qui est maintenant si fortement lié a toutes les activités de notre milieu et qui, au surplus, est devenu le principal agent du pou- voir économique que représente 1*épargne populaire. CA? =, ’ MEST EGAL On veut faire fermer les ma— gasins de Gastown le dimanche pour protéger le public! I) en est temps. Avec tout ce qui se passe de nos jours, un pau- vre chat n’est plus tranquille, Pour protéger tous les braves gens de Vancouver,. pourquoi s’arréter aux boutiques de Gas-— town? Il me semble qu’onde- vrait attaquer le probléme de front - empécher les autobus de circuler , ]’électricité de fonc- tionner, et peut-8tre qu’en fer- mant les égofits le dimanche, il pourrait éliminer la saleté, A moins de tout fermer, les structures morales de la ville entiéreserontcertainement affai- blies. Moi=méme j’ai déraciné une fleur qui poussait timidement mais sfrement dans un petit pot a Gastown et ainsi j’ai bien con- tribué pour assurer la protec- tion publique. Et vous, qu’allez— vous faire? OCE LOT VANCOUVER CITROEN CANADA LIMITED, 1290 Burrard Street, Vancouver, B.C. Tel.: 683-2445 CHILLIWACK VALLEY MOTORS, 751 Yale Road East, Chilliwack, B.C. Tel.: 792-1741