Avril 1967 L’APPEL page 5 SE MARIERONT-ILS ? par Jacques Genét Les prétres auront-ils accés au mariage? La question est toujours sans réponse. Mais rien, il me semble, nous interdit de discuter de ce probléme. On en parle beaucoup et, cela va de soi, les avis sont trés partagés. Le mien est négatif. M’est avis que le fait engendrerait une quantité de problémes tant pour les bergers que pour nous autres brebis. Certains y voient un moyen d’obtenir un essor de vocations sacerdotales, d’autres veulent une vie plus digne a leurs pasteurs, d’autres encore considérent la prétrise comme une entrave aux lois de la nature. A ces derniers, je réplique- rai qu’aprés tout le célibat en est une beau- coup plus important, si l’on considére que le prétre et le célibataire se différencient en la matiére, par le fait que le premier a voulu par son attitude se consacrer pleinement au service de Dieu. Ajoutons que si l’Eglise exige la chasteté, c’est qu’Elle a ses raisons. D’autre part, et pour en arriver aux partisans d’une vie “plus digne pour les prétres”, j’aimerais que l’on s’entende sur le mot “digne”. Digne est un bien joli mot mais on peut lui donner maintes interprétations. Par “digne”, veulent- ils sous-entendre que le prétre n’a pas, au- jourd’hui, une vie humaine? Au point de vue matériel, j’admets que le probléme existe et est méme alarmant dans certains cas. Au point de vue du mariage, je prends quelques réser- ves. Car si le prétre a choisi Dieu parmi les routes qui s’offraient a lui, c’est que, je n’en doute pas, il le voulait, il le préférait, le dé- sirait ardemment. Et qu’y a-t-il de plus digne que le service du Trés-Haut? Ah, bien stir, cer- tains tombent. Mais, ne sont-ils pas des hom- mes? Vous connaissez des prétres. Vous devez done savoir en quoi consiste leur travail et ce que ce travail énorme leur laisse de temps libre. En plus de leur travail accablant, donc, en plus aussi de leurs lourdes responsabili- tés, de leur esprit chargé, de leur vie de priére et de sacrifices, on veut leur ajouter le poids d’une famille, avee les problémes et soucis qui s’en dégagent, sur leurs épaules 6 combien déja lourdement chargées? Songez 4 cet homme qui devra porter cela. Il aura 4 se partager entre sa famille et ses fidéles, entre ses soucis familiaux et ses pro- blémes paroissiaux, chacun demandant une sé- rieuse attention, un travail diligent. Pourra-t- il se donner A la fois et pleinement 4 son de- voir de chef de famille te de dirigeant parois- sial? Supportera-t-il toute sa vie, sans fléchir, ces deux fardeaux? N’y en aura-t-il pas un, peu importe lequel, qui sera négligé? L’évi- dence dit que si. On ne peut se donner pleine- ment, de corps et d’esprit, 4 deux lourdes ta- ches si différentes, demandant chacune tant de temps et de conscience. A moins que l’on ne trouve un multiplicateur de temps et un distributeur de santé, de courage et d’esprit & ceux qui s’engageraient dans une telle vie, je veux dire une telle bataille. Je sais que nous sommes au temps des inventions sensa- tionnelles, mais il ne faut pas exagérer. Admettons, pour Vinstant, que le problé- me du temps n’en soit pas un, que le prétre puisse dés aujourd’hui accomplir son devoir familial et remplir ses fonctions paroissiales. Admettons qu’il fasse tout cela sans jamais empiéter sur le temps réservé a l’une a |’avan- tage de l’autre fonction. Eh bien, il restera encore un gros probléme: l’amour pour sa femme et ses enfants ne lui enlévera-t-il pas une partie plus ou moins importante de celui de sa profession premiére? N’aura-t-il pas moins d’attachement a son devoir religieux, ayant en lui une femme et des enfants se par- tageant son coeur et son désir de se donner? Vous voyez done que, méme en éliminant (et de quelle fagon!) le probleme du temps, il reste encore des obstacles de valeur. Inventez une machine, 14 aussi, et le probléme sera réglé. Est-ce tout? Non point. D’innombrables problémes sociaux se dégagent encore. Lais- sons les prétres au service de Dieu, laissons- les guider les Ames, n’allons pas leur donner une vie infernale, ils ont d’autres soucis. C’est mon avis, ce n’est, encore une fois, peut-étre pas le votre. FETONS LA ST-JEAR-BAPTISTE Votre exécutif de la Fédération pense déja de notre féte Nationale la St-Jean-Bap- tiste. Un programme commence a s’élabo- rer. Alors ne prenez pas d’engagements pour les 24 et 25, puisqu’on a besoin de votre présence et votre support. Voici un apercu d’un programme détaillé qui pa- raitra les mois prochains. Le 24 — 6 h 30 p.m. — Banquet au Pen- sioners’ Hall Le 24 — 8 h 30 p.m. — Danse au Pen- sioners’ Hall, rue Keary 4 Sapperton, sui- vie d’un repas canadien servi 4 minuit. Tu ne danses pas, alors tu montes au 2e et voila, 14 tu pourras jouer au bingo, aux cartes, ou encore chanter des chants canadiens. Le 25 — Messe con-célébrée 4 N.-D. de Fatima 4 10h 30 a.m. 7 h 30 p.m. soirée récréative a la salle N.-D. de Lourdes, rue Hammond. Tous groupements, écoles ou troupes intéressés a participer 4 ce programme sont priés de communiquer avec le secrétariat. Nous comptons sur tous et chacun pour le succés de ces célébrations au cours desquelles le grand tirage de la Fédé se terminera. La direction.