& artout dans © le monde, les gou- vernements décou- ragent la con- currence lorsqu’il est question de produire la monnaie. Ils croient que la concurrence entrainerait une dépréciation de la valeur de leur unité monétaire. En fait, et c’est toujours le méme principe qui s’applique, si l’on imprimait un trep grand nombre de billets, ceux-ci finiraient par valoir moins que le papier sur lequel ils “sont imprimés. Mis & part ces préoccu- pations bien réelles et fort légitimes, les gouvernements s'intéressent également au seigneuriage, c’est-d-dire aux profits qu’ils peuvent tirer de- la fabrication de la monnaie. Il n’en cofite que quelques sous pour imprimer un billet de 20 ou de 50 $ et la différence entre la valeur nominale et le coat de production constitue un profit net. Hl ne faut done pas s’étonner que les gouver- nements i concurrence. s’opposent a toute Essayons un instant d’i- maginer ce qui se produirait si nous détenions le monopole de la production de la monnaie. Il s’agit d’un produit pour lequel — la demande est virtuellement illimitée, pour autant que le — marché ne soit pas saturé. Notre consommation de biens et de services ne serait plus cassujettie & notre capacité de sagner un revenu. Nous — disposerions en effet d’un moyen qui nous permettrail (emprunter tout Pargent que — nous désirons sans devoir payer Cintéréts ! En fait, en contractant des emprunts (Cest-i-dire en imprimant des billets), nous réaliserions un profit. Voilé qui devrait nous avantage permettre de vivre au-dessus de nos moyens ! En outre, grace a la capacité d’imprimer la monnaie, jamais nous ne serions confrontés a la possibilité que tous les détenteurs des billets que nous avons fabriqués en exigent le remboursement. En effet, nos titres d’emprunt ayant cours légal, il suffirait, pour les rembourser, de remplacer les billets existants par de nouveaux billets ! - Imaginons en outre que nos clients veuillent mettre de cOté Pargent ainsi créé, que ce soit en le cachant sous leur matelas, en le mettant dans un coffre ou en le déposant auprés d’établissements financiers. Ces — établisse- ments, dont nous serions les propriétaires, pourraient préter cet argent au pays ou & l’étranger. Leite opération générerait de vastes profits et notre pays ou notre communauté aurait un important dans Pobtention des — capitaux nécessaires 2 son déve- loppement industriel et & Vin- stauration de sa supériorité économique. LA PLANCHE A BILLETS Cela semble trop beau pour @6tre vrai ? Attardons- nous UN Moment au cas des Etats-Unis. A la fin de la Deuxiéme Guerre mondiale, ce pays avait la plus impor- (ante capacité industrielle au monde. Tous les pays avaient alors désespérément besoin des produits américains et les Etats-Unis étaient préts & leur avancer des fonds pour qu’ils puissent se les procurer ~aupreés de ses entreprises, Au mesure que. Tweets a) Péconomie de ces pays s’est relevée, leurs ventes aux Etats- Unis ont pris de plus en plus d’importance, et ont dépassé, en fait, celles des Etats-Unis. Ceux-ci ont enregistré un déficit au chapitre du compte courant de leur balance des paiements. Qu’ont fait les Américains ? Ils ont tout simplement fait fonctionner la planche a billets. Cela leur était d’autant plus facile que les pays étrangers étaient préts & garder ces dollars & titre de « monnaie internationale >», cest-a-dire de monnaie pouvant servir & régler les dettes contractées auprés d’autres pays. Comme les Etats-Unis, du moins jusqu’en 1972, étaient préts a convertir tous les dollars en or, au prix de 35 $ Vonce, les dollars américains valaient. en quelque sorte leur « pesant d’or ». Toutefois, le montant des dollars américains en circulation ne cessant de s’élever par rapport aux réserves d’or de ce_ pays, certains observateurs ont commencé a s s inquiéter de ce qui se produirait si-tout le monde, soudainement}