es Vancouver East Cinema Que la féte Philippe Noiret et Marina Vlady. Par Frangois Bourboulon Que la féte commence [Let joy reign supreme], 1976, de Bertrand Tavernier, avec Philippe Notret, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Christine Pascal et Marina Viady. Que la féte commence a déja dix ans mais peut étre vu et revu sans hésitation. C’est un grand moment de cinéma et une communion parfaite entre le sujet, le réalisateur et les interprétes. Le film est l’€vocation minutieuse mais acide du déclin et de la chute de la Cour de France au début du 18e siécle. Philippe Noiret y est Philippe d'Orléans, régent pendant la période pré-révolutionnaire entre la mort de Louis XIV et la maturité du jeune Louis XV. Dans une ambiance de fétes permanentes se développe un ballet de plaisirs d’intrigues et d’ambitions, alors que le pays déja gronde et se rebelle, plusieurs dizaines d’années avant la vraie révolution. Que la féte commence a accaparé en 1976 les césars du cinéma francais, remportant ceux de la meilleure mise en scéne, du meilleur second réle féminin, du meilleur scénario et de la meilleure direction artistique. Bertrand Tavernier est, il est vrai, un habitué de la cérémonie des césars ot ses films sont presque toujours présents. Mais cet ancien critique de cinéma a aussi toujours su gagner les faveurs du public depuis sa premiére réalisation, L’horloger de St-Paul jusqu’a Un dimanche a la campagne en passant Livres: commence par Le juge et l’assasin et Coup de torchon. Cinéaste de précision, Ta- vernier sait également faire preuve d’une trés grande fantaisie, et de beaucoup d’esprit. Ses portraits sont toujours savoureux et Que la féte commence lui donne l'occasion d’en brosser de superbes, sous les traits de ses trois acteurs fétiches, ceux qui reviennent dans la plupart de ses films. A leur téte, Philippe Noiret dans un réle de bouffon sans cervelle, * dont l’unique but est de profiter de la vie. Avec talent, il compose ce clown grotesque et ridicule, et la subtilité de l’acteur fait encore mieux ressortir la lourdeur du personnage. Dans un registre différent, Jean Rochefort joue un ecclésiastique rusé, éminence grise du régent et véritable détenteur du pouvoir. La performance de Jean Rochefort est en elle méme une merveille, tant la rouerie et l’hypocrisie de cet abbé ambitieux transparaissent dans cha- cun de ses regards et chacun de ses gestes. Le meilleur de tous reste pourtant Jean-Pierre Marielle noble breton rebelle. Il est tout simplement délirant et irrésistible rien que pour lui; Que la féte commence est un film a voir absolument. Au Vancouver East Cinema, Com- mercial et 7e avenue, du 25 au 27 octobre a 21h30. En premiére partie les inévitables Ripoux dont on a déja tout dit et redit, 4 19h80. Le Nobel a Claude Simon Le romancier Claude Simon, l’un des pionniers du mouvement du “Nouveau roman” dans les années 50, a remporté le Prix Nobel de Littérature. Claude Simon, agé de 72 ans, a peu écrit ces dix derniéres années, préférant se consacrer a ses vignes dans les Pyrénées. Cela ne l’a pas empéché de devenir le 12¢me lauréat francais du Prix Nobel de Littérature depuis sa création en 1901 (le dernier - avait été Jean-Paul Sartre, qui l’avait d’ailleurs refusé, en 1964). L’Académie de Suéde a honoré Simon pour son aptitude a combiner “la créativité du peintre et du poéte et une conscience profonde de son temps dans la relation dela condition humaine”. Né en 1913, 4 Tananarive (Mada- gascar) de parents francais, Simon descend d’une longue lignée de vignerons et d’officiers, des origines qui se retrouvent dans son oeuvre. Le “Nouveau Roman” était une tentative d’application, au genre littéraire du roman naturaliste , des techniques surréalistes permettant de reconstituer l’athmosphére des réves: subjectivité (l’auteur :brode autour d'un théme qu'il connait sans le communiquer au lecteur) , enchai- nement “autistique” des faits (I’his- toire ne se déroule ni chronologique- ment, ni logiquement ; chaque détail du décor peut amener un dévelop- pement indépendant de I’action), pluriréalité des événements (chaque épisode peut signifier plusieurs cho- ses simultanément. Claude Simon a effectué sa vérita- ble percée littéraire grace a son livre La route des Flandres, qui relatait un sombre épisode de la Seconde Guerre Mondiale. Son nom avait été prononcé a plusieurs reprises: ces. derniéres années pour le Prix Nobel. L'an dernier, il avait été écarté au dernier moment en faveur du poéte tchécoslovaque Jaroslav Seifert. Mon pays, le Canada “Que représente le Canada pour vous?”. C’est la question qu’a poste Glenn Keith Cowan a plus de 130 Canadiens de toutes classes, franco- phones et anglophones. Du regretté Gilles Villeneuve a Jeanne Sauvé, de Jean Drapeau a Wayne Gretsky, ils donnent tous leur sentiment. “Ce livre a été écrit par le peuple du Canada parce que nous devons tous miser sur ce que nous avons en commun, le Canada lui-méme”. A présent traduit en francais, dans la collection Héritage Amérique, “Mon pays, le Canada” est disponi- ble. Pour tous renseignements, appe- lez Héléne au 879-6924. (Les rede- vances seront versées au fonds Terry Fox pour la recherche sur le cancer, au centre Terry Fox de la jeunesse canadienne 4 Ottawa; ainsi qu’au fonds humanitaire Roger Doucet de Montréal pour les patients atteints du cancer). Collection Le Soleil de Colombie, vendredi 25 octobre 1985 —5 Légendes de |’ Amérique frangaise Le Secrétariat permanent des peu- ples francophones a présenté en premiére 4 Québec, avec la collabo- ration du Centre de diffusion en arts visuels de Québec, la collection de tableaux “Légendes de l’Amérique francaise” de l’auteur Jean-Claude Dupont. Une subvention du ministé- re de |'Education du Québec a permis au Secrétariat d’acquérir cette collection. M. Jean-Claude Dupont est ethno- logue, professeur a l’université Laval et chercheur au Centre d’études sur la langue, les arts et les traditions populaires des francophones en Amérique du Nord. Il a su exprimer sur toile, dans le genre “naif’, la couleur particuliére des légendes, coutumes et récits imprégriés dans l'imaginaire collectif de l’Amérique francaise. Pierre Lessard, ethnolo- gue, dit de l’auteur qu'il a réussi a “lacher lousse ces prétres revenants, ces animaux chimériques et ces personnages fantastiques”’. Cette exposition rappelle, en vingt- cing tableaux, le riche héritage de la littérature orale de l’Amérique du nord d’expression francaise. Les légendes représentées dans les ta- bleaux nous font parcourir le conti- nent, de Terre-Neuve en passant par l’Acadie, le Québec, l'Ontario, jus- qu’aux Territoires du Nord-ouest et le Yukon; de la Nouvelle-Angleter- re, de l’Etat de New York ¢t ‘de la Louisiane jusqu’au Midwest améri- cain. A la suite de sa présentation au Grand Théatre de Québec qui s’est terminée le 20 octobre, “Légendes de l’Amérique francaise” partira en tournée au Canada francais et anglais, et en Colombie-Britannique si le désir s’en fait sentir par la population francophone, aux Etats- Unis, en Europe et éventuellement en Afrique. | Légende “Les marins métamorpho- : sés” de la Colombie-Britannique: Sur la céte du Pacifique un chef indien sur le point de mourir eut vent des victoires de Napoléon Bonapar- te; elles y avaient en effet été rapportées par des marins européens lors d'une escale. Or sans aucune descendance, il se demandait juste- ment a4 qui transmettre le précieux talisman dont s’étaient toujours servi ses aleux pour triompher de leurs ennemis. Il demanda donc qu’aprés sa mort on fasse passer ce petit os de serpent de l’autre cété de la mer, pour que le grand guerrier ‘Bonaparte puisse toujours gagner ses guerres. Le moyen de réaliser ce voeu allait s'offrir le lendemain: un navire russe arriva en effet dans le port, ayant deux prisonniers francais a son bord. Comme ces derniers furent laissés dans le port sans la moindre surveillance, le talisman leur fut discrétement remis. Lorsqu’ils remontérent sur le bati- ment, tenant bien en main l'os La légende des “Marins métamorphosés”. gases merveilleux qu’ils devaient transmet- tre 4 Napoléon une fois en France, un spectacle surprenant se déroula sous les yeux des riverains: les marins russes tombérent par terre l’un aprés l’autre se tordant de douleur. Et c’est ainsi que le bateau s'éloigna de la rive, un Frangais a la barre. Depuis ce temps-la, entre le fleuve Fraser et la riviére Thompson, deux lieux rappellent cet événement: la riviére Bonaparte qui se jette dans un lac appelé lui aussi Bonaparte. (Extrait du catalogue “Légendes de }’Amérique francaise ). Pour les organismes désireux de présenter l'exposition “Légendes de l’Amérique francaise”, veuillez a- dresser votre demande au Secrétariat permanent des peuples francophones au 129, Céte de la Montagne, Québec GIK 4E6, 4 l’attention de Mme Ginette Caron. Il est aussi possible de se procurer le catalogue reproduisant la collection, au coat de 5,50§ en écrivant ala méme adresse. SENSATIONNEL VANCOUVER SYMPHONY lesérie DANSE ALIVE présente LES BALLETS JAZZ DE MONTREAL Théétre 30 oct. au 2 nov. d 20HO0} Queen Elizabeth $12 BILLETS EN VENTE MAINTENANT ! VTC-CBO, Eaton's, Woodward's $14 $16 Par téléphone 280-4444 Eaton’s, Mastercard, Visa- Co-sponsorisé par wa $19 Avec le concours du du Conseil du Canada