En taxi japonai Les taxis, dans tous les pays au monde, peuvent étre différents en grandeur, en formats ou en couleurs, soignés ou sales, ou misé- rables, chers ou bon mar- ché... on a tout vu dans ce monde. Mais le taxi et surtout le chauffeur de taxi japonais sont uniques et mé- ritent d’étre l’objet d’une étude plus approfondie. Commengons par le véhi- cule lui-méme, qui est de qualité trés douteuse et pour lequel les freins sont une no- tion mais non pas une fonc- tion. Je suis monté, ignorant et inconscient dans un tel taxi et comme passager j’ai eu ‘*]"@motion’’? de ma vie. La vitesse avec laquelle le chauffeur conduisait et sa maniére d’essayer de frei- ner devant un obstacle ou un feu rouge m’a fait pen- ser que c’était une erreur de ne pas avoir fait mon tes-- tament avant de quitter 1’hd- tel. J’étais étourdi et A un moment donné je me suis adressé au chauffeur en... japonais. Le seul mot que je ‘connaissais, c’était ‘“‘kamikaze”’ (les fameux pi- lotes japonais qui se jetaient sur les navires ennemis en se suicidant) ; j’ai donc crié au chauffeur ‘‘hé, ne kami- kaze, you taxi’’. Il a com- Mmencé Aa rire, en répétant le mot ‘‘kamixaze”’ et... con- tinuait 4 rouler comme un fou. Quand je suis arrivé A ma destination -- un thé- Atre d’opérettes - j’étais soulagé que l’aventure se soit bien passée. D’autres étrangers arrivaient au thé- atre en taxi et une dame inconnue dit A son mari, devant moi ““C’était une horrible sensation, essa- yons de boire un verre avant le spectacle pour oublier les Mmauvais moments.’’ Un détail drdle au sujet du taxi : la porte arvriére, par laquelle le passager doit descendre, est bloquée par une longue barre de métal qui est opérée par le chauf- feur pour ouvrir la portiére : pourquoi, Parce qu’il ne vous dégage pas la porte avec sa par exemple, le numéro 81. Dans n’importe quelle ville vous allez le trouver aprés le numéro 79, ou dans l’au- tre sens avant le 83. Mais jamais 4 Tokyo ! Vous vous bye, Promenez et vous trouvez manivelle spéciale... avant que vous ayez payé. Il pa- raft que beaucoup de-clients sautent de la voiture quand ils arrivent 4 destination, se perdent vite dans la foule et le malheureux chauffeur ne peut pas courir aprés son client pour récupérer son argent. Pour étre sar que cela n’arrive pas, il prend ses précautions avec prend ses précuations sace a la barre manipulée avec sa manivelle. Evidemment, le plus grand probléme reste de trouver un taxi qui connaft le chemin et votre destination, C’est incroyable, mais c’est ab- solument un fait qu’éA Tokyo, les rues n’ont pas de nom (A l’?exception de la fameuse Ghinza et encore deux ou trois autres rues principa- les). Il existe des ‘‘quar- tiers’? mais pas de noms de rues et pour compliquer les choses encore plus, les numéros d’une rue ne se succédent pas comme c’est le cas dans le monde entier. Si vous étes assez génial (c?est-a-dire si votre taxi était. bien informé) pour trouver la rue of vous avez 4 faire, le probléme n’est pas résolu. Vous cherchez au coin, disons le numéro 46, alors vous croyez conti- nuer sur l’autre trottoir et avancer jusqu’au 81. Er- reur ! A cote du 46, il ya la maison numéro 126, aprés celle-lA le numéro 1, en- suite le numéro 612 et de- vant ce désordre mystique, vous pouvez perdre beaucoup de temps sans arriver A votre destination. L’expli- cation est qu’A Tokyo, les numéros des maisons repré- sentent le numérocadastral, et de cette fag on les numéros sont attribues dans l’ordre du permis de cons‘ruction. Méme si vous savez que M. Dupont, que vous cher- chez, habite dans cette rue- sans nom, vous ne repérez pas facilement sa maison et pour demander 4 un pas-- sant, & un voisin, il faut parler le japonais. Ce sys- téme de rues sans nom et des erratiques pour les mai- sons (numéro 1 prés du 612 comme je l’ai indiqué plus haut) est inacceptable dans une ville de plus de 12 mil- lions d’habitants. Pour l’étranger, il y a une seule solution ; le concierge de 1’hdtel vous donne au dé- part de 1’hdtel une carte sur laquelle est marqué en ja- ponais le nom de Jl’hdtel et sous le nom, les grands hotels ont une carte impri- mée du quartier od vous allez. En montrant au chauf- feur cette carte, il se dé- brouille (quelquefois) et vous arrivez 4 votre destination. Je dis ‘‘quelquefois’’ parce qu’un soir j’ai demandé (tou- jours avec la carte en main) 4 étre ramené A mon hotel et je suis arrivé, au lieu de I’hdtel... A la gare cen- trale de Tokyo, aprés mi- nuit. J’ai eu un joli travail pour retrouver mon hdtel, aprés plus d’une heure, avec un chauffeur de taxi quiparlait, 4 part le mot ‘*kamikaze”? quelques mots d’anglais. Vous allez vous demander ce qui se passe avec les} lettres. Les maisons com- merciales ont toutes des bof- tes postales aux bureaux de poste régionaux ; le choverl moyen écrit rarement et si c’en est le cas, envoie la lettre par messager. La modermisation &4 outrance se marie avec le conservatisme traditionnel et il paraft que les choses ne vont pas changer si vite. Systeme metrique OTTAWA - Le premier pas vers la conversion éven- tuelle du Canada au systéme métrique a été franchi le 19 janvier, mais il se peut qu’il faille attendre 10 ans avant que le systéme fami- lier des pouces et des livres céde entiérement la place a celui des métres, des li- tres et des kilos. Cette affirmation est de M. S.M. Gossage, président de la Commission prépara- toire 4 la conversion ausys-~ téme métrique. La Commission, qui a été créée par suite de la publi- cation du Livre blanc sur la conversion au systéme mé- trique en janvier 1970, s’est réunie pour la premiére fois le 19 janvier. Neuf des 12 | commissaires nommés le 13 janvier cette année. y assis- taient et ont adopté une ébau- che de programme. ‘*Notre premiére démarche s’adressera Aal’industrie, par l’intermédiaire des as- sociations industrielles, et visera 4 déterminer les con- séquences de la conversion, les secteurs oi des diffi- cult€s pourraient surgir, et le calendrier qui semblera, le plus approprié’’, a dit M. Gossage. - **Pendant ce temps, Le président a ajouté que **la Commission écrirait aux associations intéressées et qu’elle traiterait des pro- blémes qu’elle juge impor- tants ; elle s’attend 4 ce que l’industrie @voque un cer- tain nombre de questions pertinentes qui lui auraient échappé.’’ Tl prédit que l’étape pré- liminaire des travaux pourra s’étendre sur trois ans. ily, aura peu de résultats ap- parents, mais les travaux en question seront néces- saires si l’on veut s’éviter des ennuis plus tard’’, a poursuivi M. Gossage. Parallélement A ces dé- marches, la Commission s’efforcera de sonder les réactions 4 la métrification dans toutes les sphéres de 1’6conomie canadienne. Les associations autres qu’in- dustrielles, les établisse- ments d’enseignement, les groupes de consommateurs, tous seront consultés et in- vités 4 donner leur opinion sur les échéances et la fa- ¢on de changer le systéme de mesures. ‘‘La Commission est réso- lue a ce que le public soit constamment informé denos ~ intentions’’, a dit M. Gos- sage. Et il ajoute : ‘‘notre stratégie finira par toucher ' tout le monde au Canada et ; nous devons nous donner un i programme _d’information qui soit étroitement coor- ' donné avec elle’’. La Commission propose } que les associations et au- | tres organismes similaires créent des comités pour dé- ' terminer les points de vue | des différents secteurs de . 1’économie. Les recomman- : dations de ces comités fe- ront l’objet de discussions avec la Commission et se- ront finalemen: articulées en un plan directeur pour | la conversion au systéme métrique au Canada. Selon M. Gossage, méme ; avec l’adoption d’un plan di- ; recteur, il est probable que ~ la mise en vigueur des me- sures adoptées ne devienne . pleinement efficace que 10 ' ans plus tard. : La Commission doit comp- ter 15 membres, dont 12 ont déjAa été nommés. D’au- tres nominations seront an- “noncées sous peu. La Com- mission se réunira de nou- veau au mois de mars. | SOINS AU FOYER COURS DE La CROIX-ROUGE C'EST VOUS CEST MOI C'EST NOUS TOUS XVI, LE SOLEIL, 18 FEVRIER 1972 See