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Loisirs

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Voyages

Pelerinage au Cap Comorin

Je ne parviens 4 descendre
au fameux centre de pélerinage
émergeant de la mer (8 peine cing
minutes) qu’en début d’aprés-midi.
Deux éléphants de pierre noire
montent la garde au pied d’un large
escalier. Sur le billet d’entrée, photos
du site et de Vivekananda, avec ces
mots: «Worship God in Man»
(«Vénére Dieu a travers l'homme»).
Que dire de ma visite? Peu de choses:
statues, exposition de tableaux, dé-
corations raffinées, documents di-
vers. Le philosophe, pourtant, me
fascine. Ce fut le grand vulgarisa-
teur de la philosophie de la Vedan-
ta (généralement moniste, fondée
sur l’interprétation des plus anciens
écrits de I’Inde), qui n’était qu’un
nom pour moi. On dit que la parti-
cipation active de Vivekananda au
Parlement des religions de Chica-
go en 1903 fut trés remarquée et fit
connaitre Vhindouisme dans le
monde entier. Il aurait écrit une
oeuvre importante.

Parmi les pélerins, je re-
marque une vieille femme aux lobes
d’oreilles extrémement étirés; elle
porte au cou une boule démesurée
- bijou excentrique, s’il en est.
Combien édifiante l’attitude re-
cueillie de ces «fidéles».

Revenu au coeur de la pe-
tite ville, je visite une église catho-
lique du XVIe siécle, puis m’ap-
proche du principal temple, dédiéa
une incarnation de Parvati (l’épouse
de Shiva); entrée interdite aux non-
hindous. Je me proméne mainte-
nant a loisir dans des rues pittores-
ques. Qu’il suffise de mentionner
ici cette femme déguenillée en train
de peser du bois de chauffage sur
une vieille balance rouillée. Excé-
crable misére.

Les heures passent. Je re-
prends sacs 4 dos et a bandouliére
pour monter dans l’autobus de
Nagarkoil («temple du serpent»),
un autre de ces multiples centres
religieux hindous. Court trajet.
Arrivé a destination, je m’empresse
de réserver un siége (1$) dans un

second autobus, qui partira, celui-
la, pour Pondichéry, ancienne
capitale des établissements fran-
cais sur la baie du Bengale.

Au feu!

Longue attente sous les
ventilateurs d’un restaurant. Les
mets, trop épicés, y sont servis sur
des feuilles de bananiers (systeme
biodégradable recommandé a
McDonald). On verse le thé de trés
hautavec une adresse qui m’étonne
toujours. Un Indien de mon age me
demande si j’accepterais sa com-
pagnie. «With pleasure.» Il est
professeur d’anglais. Bavardage
familier. J’ai la bouche en feu.
«Limca» froide, puis limonade
maison. J’ai encore trés soif. Mon
compagnon me commande rien de
moins qu’un verre de cubes de glace!
Service rapide. Vite, un glagon dans
la bouche, malgré sa couleur sus-
pecte. On me verse finalement du
jus de mango. Délicieux! Comme
lest d’ailleurs l’air brassé sans répit
par les ventilateurs en folie.

J’attends maintenant l’heure
du départ assis dans la cour du
terminus. On ne cesse de me fixer
des yeux, comme un animal de
cirque. Un mendiant tend la main;
je fais la sourde oreille. Ce qu’ils

ont la peau foncée, les gens d’ici..

Deux gamins nus viennent brus-
quement se prostrer a mes pieds, le
front contre mes orteils, puis ten-
dent la main. Un adulte les chasse
aussitét, la voix séche comme un
coup de fouet. Un adolescent d’une
maigreur a faire peur m’aborde en-
suite pour oser me demander mon
adresse. Je me rends vite compte
que son anglais se limite au peu de
mots qu’il vient d’utiliser. D’au-
tres mendiants... Nese présententa
ma vue que misére et pauvreté. Le
préposé aux urinoirs-odeurs-d’écu-
rie me demande 10 roupies (1$)!
Forget it! J’irai ailleurs.

Avant de monter dans 1’au-
tobus, je me procure une main de

bananes, puis me rasseois pour
ajouter 4 mon journal cette scéne
déconcertante: un jeune homme
fume une partie de sa cigarette... a
l’envers, l’extrémité brilante dans
la bouche; il la consume au maxi-
mun, le bout des doigts dans les
lévres serrées. Lorsqu’il se résigne
a l’éteindre, a petits coups de lan-
gue, il ne reste, ma foi, presque
rien. Il se met alors 4 secouer un
minuscule pot de verre rempli de
piéces de monnaie qui s’envole-
ront peut-étre, elles aussi, en fu-
mée. Excécrable misére. Le mo-
ment de partir, enfin. Il est 21h00.
A l’aube du 13 mars, je me
réveille en sursaut, recroquevillé
sur mon siége, un peu «maganné»,
il va sans dire. (Mais de quoi me
plaindrais-je, moi, le «riche Amé-
ricain», libre de voyager comme il
me plait?) Se succédent, de ma
fenétre, une multitude de gens,
villages, temples hindous, vaches,
chiens errants... J’aurais aimé
m/’arréter 4 Madurai pour admirer
sa gigantesque tour pyramidale
multicolore, complétement recou-
verte de dieux, déesses, animaux et
monstres mythiques (a couper le
souffle, parait-il), mais je ne peux
pas tout voir. De mon siége, j’aper-
cois cependant, ici et 1a, plusieurs
de ces superbes «gopurams» on ne
peut plus baroques. En traversant
une ville, l’autobus ralentit pour
nous permettre d’ observer un défi-
lé religieux haut en couleurs: corps
maquillés, orgie de fleurs, fanfa-
res, éléphant somptueusement
décoré... Exotisme 4 |’indienne.
Aprés 15 heures de roule-
ment, nous arrivons enfin a Pondi-
chéry, Dieu merci, dans une cha-
leur, vous l’avez deviné, suffocante.
J’ai maintenant la conviction que
sans cet interminable parcours, de
la c6te sud-ouest au littoral de la
baie du Bengale, en passant par le
cap Comorin, il aurait manqué un
périple important 4 mon long sé-
jour en Inde.
Jean-Claude Boyer

«Fine Culsine indienne»

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Les mots croisés de Tima Sekkat

Grille 22

LI WIV V VI VUVIMNIX x
Be
21 vie
3
4
5 acquis
6
7 :
7;
9
10

_ Wendredi 14 décembre 1990,

Horizontalement
1-Combatives

2- Qui se répétent
3- Gagon de Paris - Longue

4- Point dans la mer - Circule
en Suéde - Manganese
5- Irlande - Qui ne sont pas

6- C'est la fin de nos jours -
Elle a une certaine influence
sur nous - Soleil égyptien

7- Elle coule de source - |
Pronom -Reposé =

8- Belle fille - Poli

9- Lame d'eau pour couper le
cuir - En Taejon

10- Blessés - Circule au Japon —

“be Soleil de Colombie

Fin de matinée

VI- De la méme mére

VII- Belle femme - Montre

que l'on n‘a pas tout dit
 VIII- Premiére sur terre -

Huileux . -*

Verticalement

I- Paille - Aluminium

II- A ne pas jeter

IlI- Sucer - Boeufs sauvages
IV- Election - Article espa-
gnol - Premiére du journal
V- Voyelles - A respecter -

IX- Pronom réfléchi - Gagnée
X- Elle n'est pas palpable

Solution de la semaine derniére

Grille 21 |
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