2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 19 septembre 1986 Actualité La premiére esthéticienne Suite de la premiére page les grands noms des arts, et les fait découvrir au _ public québécois, Jeanne Moreau, Jean-Paul Belmondo, Omar Sharif... Elle anime pendant 18 ans, une fois par semaine puis une fois par jour une émission de télévision reprise en anglais a travers le pays. La mode, l’esthétique, la beauté en sont les principaux sujets. “C'étaittoute une Epoque”. Les lignes ouvertes sur radio lui permettent d’apprendre 4 analyser les voix. Mais elle n’oublie pas les défavorisés, ceux qui le sont par 1l’age, Vhandicap ou par le délit. Mme Serei visite les hépitaux, les maisons de retraite, les handicapés physiques. Elle donne pour la premiére fois (encore une premiére fois!) des cours de soins de la peau, de maquillage a des aveugles, elle monte méme une émission de télévision avec ceux-ci. Elle visite les prisons d’>hommes et de femmes. Comme on vient la chercher pour faire partie du comité culturel des prisons québécoises, elle prend au sérieux son réle et organise des spectacles derriére les barreaux, elle y fait venir des tas de vedettes de la chanson. Les détenus d’Archambault lui demandent méme un groupe de “Heavy Rock”. Comme impossible est un mot inconnu pour Mme Serei, ils ont, leur groupe rock. ‘J’az cru que je devenats folle, tant ca résonnait!”’ Tout alla trés bien jusqu’a ce quelle demande a cette marée d’hommes enfermés de cemer- cier la direction “un mutzsme a sutut, ils m’ont suppliée plus tard de ne jamazs refatre cette demande.” Mais on est loin des lecons desthétique et pourtant pas tant que ¢a. “L’esthétique et la beauté c’est trés important pour tout le monde, c’est en nous.” Dommage diailleurs que les critéres de la mode poussent a un abus commer- cial et que de nombreux spécialistes de 1l’esthétique poussent a la consommation. A la journaliste qui lui demande quelles sont les couleurs ala mode, Mme Serei lui répond que les couleurs n’ont aucune importance. Le principal étant de se sentir bien dans sa peau. Et pour cela le visage en est le premier reflet : il faut donc le soigner et ne jamais le laver au savon. “Faites lVessat avec une patre de lunettes, voyez combien de fots vous devrez les rincer. La meilleure protection de la peau c'est son acidité, et dans tout savon tly a de la soude qui enléve cette acidité.” Le lait pour démaquillage est donc Vidéal. La visite de Mme Edith Serei a Vancouver est-elle liée a Expo 86? car pour celle de 67, son école avait été choisie pour étre le seul institut sur le site. “Non, la ratson de ma witstte c'est Denise Pitre, mon agent distributeur.” Les produits de traitement et de maquillage Edith Serei étaient en vente il y a plus d’une _ vingtaine d’années sur la céte ouest et petit a petit avaient disparu des étagéres. Le regain de vitalité sur le Pacifique et méme dans les états voisins américains est une des raisons de son voyage. L’autre, Mme Serei met son nom _ en franchise, une école d’esthéti- que Edith Serei pourrait bient6t ouvrir ses portes a Vancouver.. Quant aux pro- duits Edith Serei, ils sont disponibles auprés d’esthéti- ciennes qualifiées. Pour en connaitre la liste, contacter Denise Pitre au 683-7889. Pas de pavillon sommes un organisme para-polt- teque, estime-t-il. Et c’est dans cette optique que nous avons fatt Suite de la premiére page francophones de Colombie- Britannique - il serait de toutes facons trop petit pour la FFC, trop petit pour faire un centre communautaire. Yves Merzisen, président de la Fédération des Franco- colombiens, n’en reste pas moins optimiste. Ce qu’il retient de ce dossier, ce sont les excellents contacts qu'il lui a~ permis d’établir avec le Québec. “Deux ministéres ont travaillé tout l’été sur le dosster raconte-t-il. Le ministére des Transports s'est chargé de l'étude de fazsabilité, quit nous auratt cotité trés cher. Et le ministre des Affaires inter- gouvernementales, Gil Rémillard a également suivi laffaire de prés. Au Québec, tout le monde était au courant et les ministres ont fait de leur mieux pour pouvoir nous atder.”’ Yves Merzisen voudrait mainte- nant utiliser ce capital de sympathie pour faire avancer un autre projet: celui du centre communautaire. “C’est un besoin qui devient de plus en plus pressant. Le Centre culturel, la Seiztéme, la Société historique, toutes les associations franco- phones de Vancouver recher- chent un tort, un espace solide. Le moment est bon pour construire quelque chose ensem- ble.” Le président de la FFC se dit emballé par l’exemple de Powell River, ot la communauté francophone a pris en charge la construction d’un centre com- munautaire: “Le Secrétariat dEtat a financé la moitié du projet, soit 40,000 $. Le reste du financement est venu des Francophones eux-mémes. La direction du Centre a été obligée de refuser des dons de 1,000 $ et plus. Tout le monde voulazt partictper!” La FFC pourrait se charger de aspect “politique” du projet du centre communautaire: obtenir une contribution financiére du gouvernement du Québec, du Secrétariat d’Etat, du gouverne- ment de la Colombie-Britanni- que. C’est d’ailleurs ainsi qu’Yves Merzisen voit le réle de la fédération qu'il dirige. “Nous = Ils sont venus cinq-cents Ils étaient prés de 500, vendredi soir au gymnase Fatima de Maillardville. Cing cent Francophones de tous les coins du Québec qui participent 4 un voyage organisé par la Fédération de l’age d’or du Que: Sit lant quota semaine dernire: un peter groupes ravers le Cad en atabus et tandis qu'un autre groupe, venu en avion, s'apprétait a raccompagner Pour l'animation, Francois Savard avait débauché un étonnant échassier québécois actuellement Expo: Pierre Blanchard, demi a ’heure... excusez du peu! détenteur du record du monde de vitesse sur échasses. Vingt deux milles et du ‘Cas McDonnell’ un cas lingutstique, pour faire reconnai- tre le francais comme langue offictelle en Colombie-Britan- nique. L’égalité devant la lot est le fondement de toute démocra- tie. Et je sats par expérience, pour avoir été interpréte dans des procés concernant des Franco- phones, qu'un — Francophone flanqué d’un interpreéte n'est pas du tout dans la méme position quun Anglophone pour suture son procés en anglais...” Yves Merzisen semble aussi passionné que les avocats de la FFC dans cette bataille pour le frangais en Colombie-Britan- nique. “Nous avons remporté une premiere victoire lorsque les juges de la Cour dappel ont accepté d'entendre notre requéte indé- pendamment du ‘cas McDonnell’ Nous sommes maintenant déci- dés a aller en cour supréme. Mats ce qui ma convaincu que nous éttons dans la bonne vote, c’est davotr entendu un des trots juges de la cour d'appel affirmer qu'un jour ou l'autre, nous aurions gain de cause. Que le frangats seratt langue officielle dans toutes les provinces du Canada.” a i A l’origine de la question linguistique en Colombie- Britannique, il y a le cas McDonnell, celui d’une ancienne employée de la FFC qui demandait réparation pour licenciement abusif. Aujourd’hui, le “cas McDonnell” lui-méme n’existe plus: il a été réglé a l’amiable. Mais la FFC avait décidé de lutiliser pour demander un procés en francais. Et le 27 aout dernier, la cour d’appel de Colombie-Britannique acceptait d’entendre cette affaire, et ce bien que le différend ait été réglé. Mais les trois juges ont réservé leur décision sur le cas linguistique. Celle-ci devrait — intervenir “dans les prochains moins”. Selon l’avocat Douglas Mac Adams, qui représente la fédération, il’ y avait deux facons de plaider le cas linguistique. Soit invoquer les neuf premier mots de la section 16 de la Charte, qui font du francais et de l’anglais les deux langues officielles du Canada (y-compris la Colombie-Britannique). Soit se référer a la section 15 de cette méme Charte, qui interdit toute discrimination Du «cas McDonnell» au cas linguistique basée sur la langue (officielle ou non). Selon Me Mac Adams, la deuxiéme option aurait été plus facile a plaider. Mais, aunom dela fédération, cest la premiére qu'il a choisie. “Il étazt plus appro- preé que la fédération défende le fait que le francais et langlats sont tous deux langues officzelles en Colombie-Britannique”’, $crit-il dans une lettre au président de la FFC. Toujours selon |’avocat, il est peu probable que la Cour d’appel de CB donne raison a | la fédération. Elle estimera vraisemblablement que le francais et l’anglais sont les langues officielles du’ Canada au niveau fédéral, mais pas au niveau provincial. Nous l’avons vu, les trois juges de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique n’ont pas encore rendu leur verdict. Mais la Fédération, des Franco-colombiens a d’ores et déja décidé (1) qu'elle ferait appel en Cour Supréme. C.-H. B. (1) - Hormis le cas, peu probable, ot la cour d’appel donnerait raison a la FFC. oe APF ie _Association de la Le seul journal en francais de la Colombie-Bnitannique Fondateur: André Piolat Rédactrice en chef: Annie Granger Journaliste-coopérant : Composition: Sylvie Arsenault Secrétaire: Héléne Adl Publié par Le Soleil de Colombie Ltée 3283 rue Main, Vancouver, CB, V5V 3M6 Tél: 879-6924, 879-6656 Courrier de 2éme classe Numéro d’enregistrement: 0046 Charles-Henri Buffet ' presse francophone Abonnement 1 an ue Canada: 15$ Etranger:20$ Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d’un numéro de téléphone et d'une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, 4 la demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publi¢s. : ; ¢