reer VOLUME 4, NUMERO 1 LA PAGE ECONOMIQUE PAGE 2 LE PROFIL D'UNE ENTREPRENEURE: JOANNE DAVIAU— SAGE FEMME- CONTINUE DE LA P.1_ l’époque par le systéme d’ assurance maladie, la majorité de ses patientes €taient des professionnelles. Médecins, avocates et autres femmes bien édu- quées démontraient un intérét marqué pour l’approche plus personnalisée de la sage-femme UNE APPROCHE PLUS PERSONNELLE Une grossesse et un accouchement ac- compagné d’une sage-femme différe beaucoup du modéle médical que les femmes de cette génération connaissent. | « Il s’agit d’une approche plus person- nelle et individualisée. Les consulta- tions durent en moyenne de quarante- cing minutes 4 une heure et l’emphase est placée sur la semaine précise de la grossesse. Bien siir, nous laissons beau- coup de place pour les questions. » ex- plique Joanne. Il est donc possible pour les sage- femmes, avec cette approche, de déve- lopper une relation de confiance avec la femme. Les femmes recoivent toute Vinformation qu’elles ont besoin et elles sont maitres de toutes les décisions A prendre au cours du processus. DES PROFESSIONNELLES AUTONOMES DU DOMAINE DE LA SANTE Les sages-femmes sont aujourd’ hui re- connues comme professionnelles de la santé autonomes. Elles ont le pouvoir de demander des tests de laboratoire, ont des priviléges dans les hépitaux et peuvent référer leurs clientes a des obs- t€triciens si nécessaire. Aujourd’hui, les femmes qui veulent se lancer dans cette profession n’ont plus besoin de faire des études clandestines. La profession de sage-femme étant reconnue en Colombie-Britannique de- puis 1998, on peut maintenant faire un baccalauréat en midwifery 4 UBC. LA TRANSITION A UNE PLUS PETITE COMMUNAUTE lly a déja 5 ans que Joanne a quitté sa pratique trés occupée de Vancouver, pour s’installer dans la vallée de Comox. Elle recherchait un rythme de vie plus tran- quille pour elle et sa famille. Elle appré- cie le fait que dans la vallée de Comox elle peut avoir une petite clinique pour rencontrer ses patientes 4 méme son do- micile et se rendre 4 |’h6pital en moins de 5 minutes. Elle a rebati sa pratique une cliente a la fois. « La meilleure forme de marketing dans un domaine comme le mien c’est le bouche-a-oreille. La sage femme voit la naissance d’un enfant comme un événe- ment important dans la vie d’une famille. Les soins offerts reflétent cette vision. Les clientes sont satisfaites et recomman- dent nos soins a leurs amies » nous relate Joanne. Son départ de Vancouver n’a pas affecté son implication au sein de 1’ organisation et la promotion des sage-femmes. Elle siége actuellement sur le Conseil d’Admi- nistration du collége des Sage-femmes (College of Midwives). Elle est aussi examinatrice pour le processus d’accrédi- tation en Colombie-Britannique. UNE AUTORITE DANS SON DOMAINE Bien qu’elle soit présentement parmi les sages-femmes les plus expérimentées de la Colombie-Britannique, Joanne recher- che toujours 4 se perfectionner. Elle poursuit maintenant une maitrise en Mid- wifery de l’Université Thames en Angle- terre. Elle s’intéresse a la recherche dans le domaine des soins de la santé et plus particuliérement l’intégration des sage- femmes dans le cadre stratégique. Malgré son €norme apport a cette profes- sion, il s’agit d’une femme trés modeste qui résiste 1a glorification de ses exploits. Elle nous dit « La meilleure chose que - JOANNE DAVIAU R.M. j’ai pu faire pour l’avancement de ma profession c’est simplement de continuer a offrir les services . Il y avait une demande, plusieures fe m- mes n’étaient pas satisfaites ». LA PASSION AVANT TOUT Ce qui ressort avant tout d’une entre- vue avec Joanne Daviau, c’est la passion qu’elle a pour ce qu’elle fait. Elle nous dit que grand nombre de sage-femmes disent avoir ressenti un appel pour la profession. Elle est d’accord pour dire que c’est une vo- cation pour elle. Malgré cette passion Joanne est trés réaliste dans son discours sur le c6té affaires d’étre une sage-femme. Que ce soit une vocation ou non, c’est une entreprise qui exige une certaine connaissance des affaires. D’autant plus que les heures de travail sont trés difficiles. « On est sur appel 24 heures sur 24, et on doit planifier nos vacances neuf mois a l’avance selon les dates de grossesse de nos clien- tes » nous explique Joanne. Elle ajoute, « Il est trés important d’avoir une famille qui nous appuie et si on a des enfants il faut développer un bon réseau de garde d’enfants ». Quant aux femmes et aux jeunes fil- les qui considérent la profession de sage-femme comme option de car- riére, Joanne leur offre quelques conseils. « Il faut considérer tous les aspects du travail incluant les heures difficiles, les difficultés d’étre en affaires pour soi-méme et les techni- cités relatives 4 l’accouchement. Je leur recommande d’assister a quel- ques naissances pour avoir une idée plus réaliste de ce que cela impli- que » de dire Joanne. « Mais malgré les cétés plus difficiles de la prati- que, c’est une profession merveil- leuse. Chaque naissance est unique, et j’apprends quelque chose de neuf a chaque fois » conclut-elle. SAGE-FEMME ET CONSULTANTE. EN LACTATION 2116 MEADOWLARK, COMOX, V9M3P4 TEL: 250-8900832 -E FRANCO-LIEN « Pace 3