\ », _ 4, TELE-SOLEIL, Vendredi 14 Avril 1978 L’information..... tre ne dérogent pas de la réali- té, alors qu'on n’en exprime tou- jours qu'une partie minime qui, elle aussi, a souvent été modi- fiée et interprétée. On verra, de fagon assez dramatique d’ail- leurs, l'importance de |’image et a quel point son impact peut distraire les gens du véritable probléme. Les comédiens La cinquiéme tranche du film est consacrée a ces vedettes du petit écran que sont les politi- ciens. La télévision les utilise et’ a leur tour ils utilisent la télévision. Pierre Salinger ap- porte ici des commentaires in- téressants et souligne que pen- dant de nombreuses années, ce sont les hommes doués pour la télévision qui ont gagné les élections. Divers témoignages d'hommes politiques et de jour- nalistes nous révéleront I'impor- Réal Barnabé tance que peut avoir la télévi- sion et comment certains pour- raient s‘en servir a leur profit et au détriment des autres. Il sera aussi questicn de la possi- bilité qu’ont les journalistes de couper une entrevue de cing minutes pour n’en_ conserver que les 30 secondes de leur choix. La télécratie Dans la présentation de la derniére partie du film, Florian La mémoire cassée vie, ce sont les cartes qui me ont dit» et elle sort de son sac un 6étui de tissu dans lequel se trouve un jeu de tarot. Elle étale le jeu sur le couvre-lit et explique & Lucie le symbolisme des cartes: «Le Bateleur... le destin et le meneur de jeu; /e Fou... peut-étre l'oubli dans le- quel tu te trouves, mais aussi la possibilité de retourner aux sources; /'Impératrice... la route a suivre; /a Mort... |'éternel changement, pour toi un passa- ge vers un autre cycle de ta vie.» A partir de ce moment, effec- tivement, Ja vie de Lucie prend un autre tournant. Encouragée par Line, elle se léve, s’habille et fuit I’hdpital. Les téléspecta- teurs la retrouveront dans trois autres épisodes sous-titrés res- pectivement: /es Papillons ou les Gars et /es filles; les Four- mis, et les Etoiles et les ciga- les. L’auteur Jean-Francois Garneau est un jeune homme; i! n'a que vingt- - sept ans. Mais il a de la vie une-expérience pas tout a fait comme tout le monde; il a beau- coup voyagé et il écrit autant pour le théatre que pour la chanson. Comme bien des jeu- nes de sa. génération, Jean-Fran- cois Garneau a eu des études’ bousculées, forcé bien malgré lui d’abandonner soit un collé- ge, soit un cégep parce que les méthodes d’enseignement avaient bifurqué sans que les éléves rsotemtriprévenus. Tant _ bien que mal, il finit par abou- Sauvageau déclare que |'Améri- cain qui-ne se fierait qu’aux nou- velles télévisées pourrait croire que les étudiants ne sont que des radicaux amers, que les noirs n'ont aucun respect pour leur pays et que la violence est la régle sur lés campus. En ter- minant, on s'interroge donc sur les grands responsables du mensonge et on observe com- ment le pouvoir intervient selon le pays ou il s’exerce. Entre la France, |'Union Soviétique, les Etats-Unis et le Canada, les dif- férences sont nombreuses. Ce sera d’ailleurs facile 4 constater car nous assisterons au travail des Frangais et nous verrons aussi comment les Russes mon- trent New York a leurs téléspec- tateurs. Il n’est pas difficile de con- clure que tout le monde, tous les partis politiques, tous les organismes veulent se servir de la télévision. Claude Lapointe, qui a une longue expérience dans le domaine, nous explique comment on peut procéder pour paraitre a la télévision. «J’espé- re qu'on n'est pas a la merci des manipulateurs, dit-il, mais je n'en suis pas certain». Il ne s'agit pas, bien sdr, de croire que les journalistes sont des truqueurs de nouvelles. Un nombre considérable d'entre eux travaillent honnétement et ne veulent..pas biaiser la nouvelle. ll suffit de savoir qu'il est pos- sible de le faire et que certains individus comme certains orga- nismes ne sauraient résister a la tentation:d’utiliser un média aussi puissant et aussi efficace. Ce documentaire, loin d’étre un acte d’accusation, expose des faits qui ne peuvent que soulever des questions. Dans quelle mesure l'information que nous recevons est-elle véridi- que et dans quelle mesure est- elle une interprétation? Si le film ne nous propose aucune solution facile, du moins nous donne-t-il l'essentiel. Il nous ap- tir & l'Université du Québec a Montréal, en sociologie. Un an plus tard, la contestation s’en mélant, il doit renoncer a la sociologie. Encouragé par Gilles Senécal et Réjeanne Charpen- tier a qui il doit beaucoup (de son propre aveu), Jean-Francois Garneau se met a écrire. II pré- sente des textes a Psst-psst- aie-la! puis a la série Tour de terre. Et puis il fait son propre petit tour de terre: «J'ai passé six mois. extraordinaires en Afrique du Nord: Maroc, Tuni- sie, Algérie. Ensuite je suis allé en Corse, en Sardaigne et en Si- cile. J'ai également visité la Fran- ce mais pas aussi longtemps que j’aurais voulu. Je suis reve- nu au pays et suis reparti pour passer un an en Amérique du Sud: Mexique, Bolivie, et plu- sieurs autres pays. Une expé- rience merveilleuse, inoubliable qui m’a profondément marqué.» Jean-Francois Garneau parle avec ardeur de ce séjour en Amérique latine. Mais I'enthou- siasme de la jeunesse semble faire partie de sa personnalité. Quand il parle de «la beauté de la planéte, de tout ce qu'il y a de beau et d’éternel sur terre», bon gré mal gré il nous fait vi- brer et nous fait aimer la vie avec le désir de mordre dedans. a belles . dents. La Mémoire cassée est une réalisation de Gilles Senécal, as- sisté de Claude Joly. Script-as- censistante: Denise Chalut. -- / Fernand €6té* a es Charles Rollet prend comment regarder et dé- chiffrer les nouvelles; il nous permet de comprendre comment et- pourquoi les nouvelles qui nous sont données ne sont que partielles. Il suffit souvent de pouvoir démonter un mécanis- me pour en saisir les nuances et les subtilités qui n’apparais- sent pas au premier coup d’oeil. Jacques Godbout termine le film en disant: «Mais il y aura ce soir encore un journal télé- visé. C’est pourquoi il faudra re. garder de prés ce qui se racon- te derriére l'image.» Fiche technique Réalisation .... Jacques Godbout Scénario ...... Florian Sauvageau Montage .........000+ Werner Nold Caméra .. Jean-Pierre Lachapelle Assistant .......... Serge Lafortune Prise de son .... Claude Hazanavicius Conception des titres .... Jacques Drouin Musique .... Francois Dompierre Electronique .... Maurice Paradis Mixage .......... Jean-Pierre Joutel Producteur délégué : .... Gilbert Wolmark Administratricés de studio .... Monique Létourneau .... Jacqueline Marquis Production ee .... Paul Larose, pour |'ONF Pays et peuples Le vendredi 21 avril a 11 heu- res débute une nouvelle série d'émissions a caractére éduca- tif, s'adressant aux éléves du niveau secondaire. A travers cette série de cing épisodes intitulée Pays et peu- ples, professeurs et étudiants sont conviés & une sorte d’aven- ture singuliére tout imprégnée néanmoins d’indéniables vertus pédagogiques. . En effet, chaque émission in- vite les téléspectateurs a par- tager la vie de différents peu- ples du Moyen-Orient, en s'im- prégnant de leur histoire, de leur géographie, de leur archéo- logie et de leur musique. Les auteurs de ces films ont réussi le tour de force de nous com- muniquer le «mystére» qui ca- ractérise encore ces peuples. 1. Le documentaire du 21 avril portera sur le Koweit, pays du Moyen-Orient pratiquement_in- connu de l'Occident jusqu’é ce qu'on y découvre du pétrole. Au cours des semaines sui- vantes, nous apprendrons &a mieux connaitre I'lraq, la Jorda- nie, le Liban et le -Yémen. . -. Cette série. est produite. par. Jnile Gonsell des! ministresiide d'EX!s ducation, du Canada. 94329 ob osxatnos 6 LaChine aujourd’hui Les téléspectateurs qui ont apprécié la série Terre et mois- sons ne devraient pas manquer l'émission Bribes chinoises qui sera présentée dans le cadre des Beaux Dimanches, le 16 avril a 20 h 30. I] s’agit d'un do- cumentaire filmé sur la Chine contemporaine, réalisé par l’é- quipe de Jerre et moissons a- lors qu'elle se trouvait dans ce pays. A travers des images d'une inoubliable beauté nous mon- trant soit des paysages de Chi- ne, soit des danses ou des choeurs de chant, nous appren- drons 4 mieux connaitre la dé- marche, la lutte, la philosophie de ce grand peuple. Nous découvrirons tour a tour les places célébres des villes de Chine et nous verrons com- ment se comporte la foule se- reine et silenciguse de cette nation de 800 millions d’habi- tants. Gustave Larocque a Grande Muraille, qui avait pour but d’isoler |'Empire du Milieu et de l’'empécher de su- bir les invasions comme les in- fluences étrangéres, n'aura pas su arréter les philosophies de Marx, Engels, Lénine et Staline de créer un homme nouveau en Chine. Cette muraille n'est plus aujourd'hui qu'un symbole, un monument certes respecté, mais le territoire national le dé- borde depuis longtemps. Aprés nous avoir montré les tombeaux Ming et Mandchou et nous avoir parlé de leurs 22 dy- nasties, du pouvoir absolu de l'Empereur, on nous décrit |'an- - cienne civilisation _chinoise. L'Empire céleste, ennemi des «barbares» d'Occident, devra pourtant les affronter au XIXe siécle, Le choc aura été brutal et violent. Aujourd'hui, depuis |’avéne- ment de Mao, |’art en Chine est révolutionnaire mais ne renie Pas le passé. A ce propos, nous verrons alternativement le Parc des martyrs de la Révolution a Canton, le Pavillon de I'amitié sino-soviétique et la maison de Mao a Shaoshan. Cette dernié- re est devenue un lieu de péle- © A Reflets d’un pays, le. mer- credi 19 avril 4 23 h 05, il sera question du musée d’anthropo- ~ logie de Vancouver. Ce musée, axé sur les totems, se spéciali- se en art indien, comme nous le dira linvitée de |’émission, Nathalie McFarlane. Recherche: Vanina Katz-Lahaigue, anthropo- _ logue. Animateur: Guy Cété. Réalisation: Judy Regan. © Le mercredi 19 avril 4 11 h 30, Mon pays, mes amours présente ’ un documentaire du réalisateur Yves Hébert intitulé Avec /'ar- rivée des oies blanches. Des chasseurs de |'lle-aux-Grues nous parlent de la migration des ojes UP gals 2 utlisent pour jes attirer. Dlanches et desrméthodes -: rinage qui attire prés de deux millions de visiteurs par année. A travers des photos, des prises de vues, des danses, on nous raconte ensuite les gran- des étapes de la Révolution de- puis la Longue Marche, jus- qu’aux succés agricoles et in- dustriels actuels, en passant par la distributions des terres et le contréle de la nature. La révolution culturelle, nous est par ailleurs décrite et on nous dit qu'elle avait pour but de régénérer le travail manuel a l'usine comme a la campagne en obligeant tout le monde, étu- diants des villes ou savants, a s'y adonner. Mais aujourd'hui, depuis la fin de la Révolution culturelle, la mort de Mao et de Chou en-Lai et, surtout, l’écrasement de «la bande des quatre», le vent sem- ble avoir tourné. Chine Nouvelle vient en effet d’annoncer que désormais, les étudiants des ly- cées pourront entrer directe- ment a l'université sans passer par la ferme ou l'usine et que les 6tudiants envoyés dans les zones rurales pourront postuler une place a I'université. Pour les nouveaux dirigeants chinois, la Chine ne doit plus étre seulement un grand pays ~ agricole mais. aussi une puis- sance industrielle de premier plan avant la fin du siécle. Tout cela n'‘empéche évidemment pas le peuple de lire toujours avec passion les oeuvres de Marx, Engels, Lénine, Staline et, sur- tout, du président Mao. La Chine, désormais, s’ouvri- ra de plus en plus sur le mon- de extérieur, accroitra ses é- changes économiques et com- merciaux avec les pays étran- gers, méme capitalistes, et veil- lera a assimiler toutes les ex- périences qui lui paraitront uti- les ou nécessaires. Une affiche entre tant d’au- tres proclame: «Le peuple chi- nois a du caractére et il est ca- pable. |] saura, dans un avenir peu 6loigné, égaler et dépasser le niveau mondial d’avant-gar- de». Texte: Gustave Larocque. Nar- ration: Yvon Leblanc. Réalisa- tion: Jean-Guy Landry. René Houle © A Dvhier a demain, Je diman- che 16 avril & 13 heures, vous pourrez voir une émission con- sacrée au Gange. Ce documen- taire réalisé par Yavar Abbas vous fera découvrir la vie des peuples qui habitent les rives de ce fleuve de I'Inde et les trésors de la grande civilisation qui y est née. © Au programme de la série Er- reurs judiciaires, le mardi 18 avril @ 11 h 30, un dossier inti- tulé Des témoins dignes de foi. Un homme a été vu vivant, pour la derniére fois, alors qu'il tra- versait un village au volant de sa voiture. Vingt-quatre heures ‘plus, tard, jla pplica retrouve son, +1: corps .carhonisé..2 ob tnomeesisievib . ) | '