Information Chronique L'art de la blague Cette semaine, exception- nellement, je serai sérieux tout au long de ma chronique. Je vous le promets, cela ne se reproduira pas. Je vais vous enseigner une compétence qui vous permettra d’améliorer d’ une maniére notable votre vie sociale et qui, peut-étre, augmentera vos chances d’obtenir une promotion. Je vais vous ensei- gnher comment raconter des petites histoires. Raconter des blagues est a la fois un art et une science. Je n’hésiterai pas une seconde avant de proclamer cette vérité fonda- mentale : raconter des blagues, ce n’est pas une plaisanterie. Bien des artistes gagnent leur vie (et largement) a raconter des blagues : George Burns, Bob Hope, Johnny Carson, David Letterman, Bill Vander Zalm, Michael Wilson. Personne n’aime les fait, sil’ ontire les deux ficelles ala fois? Le perroquet prend la parole : Dans ce cas, chére Madame, je me casseé- la gueule!. Supprimez de votre liste certaines blagues que tout le monde connait, sauf si elles présentent une conclusion inattendue. L’année derniére, ma fille, qui était en 8e année, m’a demandé : Pourquoi, le dindon a-t-il traversé la route? Voyons, lui ai-je répondu; tu es en Se année, et c’est une histoire du niveau de la Ire année! Et, de plus, il faut demander : Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route? Mais elle a insisté; c’était bien le dindon. Pourquoi donc? ai-je demandé, dérouté. C’ était le jour de congé du poulet! m’a-t-elle répondu. Deuxiéme régle : Deman- dez-vous si vous ne pouvez pas mauvais goit, de raconter des bla- gues. Sixiéme régle : Si les cir- constances sont favorables, posez- vous la question suivante : Certai- nes de mes blagues sont-elles sus- ceptibles d’offenser une ou plu- sieurs personnes? Par exemple, s’il y a des militaires dans la salle, gardez-vous bien de raconter des histoires anti- militaristes. S’il y aun Américain dans Ia salle, ne racontez pas |’ his- toire suivante : Désespérés par la situation économique des Etats- Unis, George Bush et Dan Quayle décident de se suicider ensemble. Ils montentau sommetde l’Empire State Building et sautent exacte- mentalaméme seconde. Question : Qui s’écrasera le premier? Ré- ponse : Quelle importance? S’il y aun Ecossais dans la salle, ne racontez pas Vhis- blagues de Michael Wilson; sa pire blague est la TPS, une blagued’un godt douteux que les Canadiens n’ont pas en- core réussi 4 avaler. Tout s’apprend. Voi- ci donc les régles d’or de la «blaguologie». Premiere régle : Eta- blissez soigneusement votre répertoire. Ecrivez vos bla- gues dans un carnet ou un cahier; cela vous facilitera la tache. Sur des fiches de 5 pouces par 3 pouces... et moi Jean-Claude Arluison toire suivante : Un Ecossais entre dans un magasin de vé- tements pour hommes oi ila acheté un costume 25 ans au- paravant : Bonjour, c’ est en- core moi! S’il y a un Australien, ne racontez pas l’histoire sui- vante: Un Anglais va en _ vacances en Australie et s’éva- nouit a cause dela chaleur. Il se réveille a l’hdpital et de- mande a |’infirmiére : Oh, my God! DidI come here to die? \’infirmiére luirépond : qui critique ceux de mes con- citoyens qui sont allergiques au systéme métrique! Je devrais me faire hara-kiri. Tiens! Celle-1a, je vous assure, je ne l’ai pas fait expres. J'ai perdu le fil... ah! oui, sur des fiches de 5 pouces par 3 pouces, dressez la liste des blagues que vous avez choisies, dans 1’ or- dre ot vous souhaitez les raconter et inscrivez chaque blague le plus briévement possible (en quatre ou cing mots au maximum). Toutes mes blagues figu- rent sur deux fiches. Si je les racontais toutes, cela me prendrait deux heures. Parfois, un seul mot suffit. Par exemple, perroquet. Une dame trés riche entre dans un magasin d’animaux domestiques et tombe en admiration devant un magnifique perroquet. Elle en demande le prix. 17 000 $, répond le vendeur, qui s’empresse d’ajou- ter : Cela peut paraitre excessif, mais attendez que je vous dise ce qu'il sait faire. Comme vous le voyez, une ficelle est attachée a chaque patie. Si vous tirez la fi- celle attachée a sa patte gauche, il vous chantera des airs d’ opéra et des chansons populaires en fran- ¢ais, en anglais, en italien, en es- pagnol et en allemand. Si vous tirez la ficelle attachée a sa patte droite, il vous récitera des poémes en francais et en anglais. Enthou- siasmée, la dame sort son carnet de chéques. Au fait, qu’est-ce qu'il améliorer vos blagues, soit en sup- primant des détails inutiles, soit au contraire en ajoutant des détails. Il est possible également de changer 1’époque, les personnages, le lieu ou se déroule l’histoire. Troisiéme régle : Répétez vos blagues devant une glace afin d’apprendre a faire les bons gestes, les bonnes mimiques, au bon moment. Faites un effort sur le plan de la diction et del’ élocution. Apprenez a moduler votre voix. Il ne faut pas raconter des petites histoires d’une voix monotone, monocorde. Quatriéme régle : Vous devez connaitre vos petites histoi- res sur le bout des doigts. Rien n’est plus tragique qu’une personne qui, en plein milieu d’une blague, s’arréte et dit, en rougissant et en bafouillant : «Flite! Je me suis trompée», puis recommence. L’ef- fet de surprise a disparu. (J’allais écrire : Zut!», mais en cette année du bicentenaire de la mort de Wolfgang Amadeus Mozart, il est plus approprié d’utiliser «Flite!» Cinquiéme régle : Mainte- nant que vous étes prét(e) a relever le défi supréme consistant a tenter de faire rire aux éclats (voire aux larmes) un auditoire, vous devez vous demander si les circonstances sont favorables, c’est-a-dire s’il ne serait pas déplacé, voire de trés Vendredi 26 juillet 1991 No, Sir. Youcame yesterday. Il faut prononcer yesterdie. S’il y a un Corse, et que vous tenez ala vie, évitez de racon- ter l"histoire suivante : Les Corses ont la réputation d’étre trés pares- seux. C’est de la médisance, car ils ne sont pas plus paresseux que les Provencaux. Un Corse meurt; sa veuve fait incinérer le corps, met les cendres dans un sablier, le toumne et dit : Et maintenant, travaille! En régle générale, ne ra- contez pas d’histoire a caractére raciste ni d’histoire portant sur les personnes souffrant d’un handicap physique ou mental. Evitez de raconter des blagues de mauvais godt, comme les deux histoires suivantes : Le matin d’une exécution aux Etats-Unis, des hurlements sortent de la prison. Des personnes qui manifestent contre la peine de mort demandent ce qui se passe a un gardien posté a l’entrée de la prison. Ne vous inquiétez pas, leur dit-il. J] y aune panne de courant, alors ils utilisent des bougies. Un homme a été victime d’une terrible accident; il a été écrasé par un camion, Sa femme se préci- pite a l’hdpital et demande dans quelle chambre se trouve son mari. La réceptionniste lui répond : Vo- tre mari se trouve dans les cham- bres 37, 39 et 41. Suite et fin (heureusement) la semaine prochaine) he ea ees Le Soleil de Colombie Courrier Appel a l'unite linguistique La décision de la direction des «Blue Jays» de Toronto de ne pas faire chanter I’hymne national dans les deux langues officielles lors du récent Match des étoiles m’a profondément troublé. Il s’agissait d’un événement international, télévisé non seulement aux Etats-Unis et dans d’autres pays mais aussi partout au Canada, sur les réseaux francophones et anglopho- nes. Qu’en est-il, aux yeux du pays et du monde de notre en- gagement a l’unité nationale, du caractére distinct du Canada, pays de bilinguisme et de multiculturalisme, de notre modéle de tolérance et d’équité? Nous devrions considérer nos deux langues officielles comme un atout majeur, et non pas une source d’embarras. Notre patrimoine national comprend deux grandes langues et deux grandes cultures a 1’échelle mondiale. Nous pouvons faire de la diplomatie en francais et en anglais; nous pouvons faire des affaires en francais et en anglais; nous pouvons produire des piéces de théatre, des films et des émissions télévisées en francais et en anglais; nous pouvons écrire des romans et de la poésie en frangais et en anglais; nous pouvons faire de la recherche et enseigner en francais et en anglais; nous pouvons nous montrer hospitaliers et nous occuper du tourisme et des congrés en frangais et en anglais; et oui, nous pouvons chanter en francais et en anglais. Si nous mettions de c6té notre peur et notre étroitesse d’esprit, nous pourrions utiliser ces atouts dans |’intérét écono- mique, social et politique du Canada et du monde. moins de faire preuve de plus de courage et de leadership, non seulement en ce qui concerme le gouvernement mais aussi le monde des affaires, le divertissementet les sports, ce pays ne pourra pas survivre. Célébrons les grandes et - nombreuses qualités qui nous unissent en tant que nation, au» | lieu de nous retirer dans des ghettos provinciaux et régionaux. : Warren Allmand, député Critique de V’ opposition officielle Langues officielles LES MEDICAMENTS, FAUT PAS EN ABUSER! Aces aaa za pm arn Ss a I RG RCT NET Le Le seul journal en frangais de la Colombie-Britannique S oleil de Colombie Président-directeur: Jacques Baillaut Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Journalistes: Daniel Bélanger, Francois Limoge Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Claudine Letoumneur, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiére, Nigel Barbour Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres a la rédaction seront publiées 4 condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu’elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel coite 21,40$ au Canada, 26,75$ a I'étranger. Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. 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