vous seconder” Nous avons le plaisir de reproduire dans ‘* Le So— leil’ les principaux extraits du texte de l’allocution de l’Honorable Gérard Pelletier, secrétaire d’état, lors du colloque du 14 juin 1970, & Vaudreuil; colloque qui réunissait des repré- sentants francophones de toutes les provinces canadiennes. A VINGT ANS IL Y A VINGT ANS “‘Quelqu’un me demandait avant le déjéuner ce que ce colloque-ci représentait perss .seilement pour moi, ct 2 mesa, reponse gue J's RS: Dae peoiestte pour moi la réalisation d’un trés. vieux réve. A vingt ans nous avons travaillé dans des mouvements de jeunesse tels que vous les connaissez tous, et nous avons travaillé avec des moyens extrémement pauvres. Vous connaissez ¢a tous, vous savez ce que ¢a peut imposer comme frustrations, comme con- traintes, comme limitations aux réves qu’on peut faire, aux idéaux qu’on peut vouloir réaliser. Toutefois, dés ce moment-la, on révait de réunir la communauté francophone de tout le Canada, et ce _ n’était aucunement possible, c’était un beau réve. Il a fallu at- tendre 20 ans. Pendant ces 20 ans, j’ai entendu de la part de je ne sais combien de centaines de personnes “VOPINION” au sujet de vous tous, que les com- munautés francophones a Vextérieur du Québec, c’était fini. Vous l’entendrez encore! Moi-méme, j’ai cru cela il y a 20 ans. Je me suis dit: Ces gens la en ont pour vingt ans, puis ce sera fini. Je suis retourné vingt ans aprés et vous étiez encore 14. Vous étiez encore persé- vérants, vous étiez encore intéressés 4 la culture dans “Si vous décider dagir, si vous mettez vos énergies - a ce. travail, 4 ce moment-la, vous nous trouverez toujours préts 4 4, Le Soleil de Vancouver, 14 aott 1970 Si vous décidez d'agir... L’Honorable Gérard Pelletier laquelle vous étes nés et a la langue qui est votre langue maternelle. La possibilité de réaliser quelque chose a travers l’engagement Politique, c’est pas donné a tous, ni 4 tous les jours... Tout homme engagé dans la politique vous le dira. C’est méme pas donné 4 tous les ans. Mais d’avoir été l’ins- trument pour une part, de !a réunion qui se termine aujourd’hui, je vous dirai que c’est pour moi la réalisation d’un des réves les plus importants de ma vie, et une des raisons fon- damentales pour lesquelles je suis entré en politique.” vous. “Je ne savais pas jusqu’a ce matin, au moment oW j’ai serré la main de la plupart d’entre vous, que le colloque avait été plénier. De ren- contrer ici des gens de tout YOuest et de tout lEst canadien, c’est vraiment un fait qui, je pense, est extré- mement important. Pourquoi est-il si important?’ Je vous vous le dire dans mes mots a moi, comme je le vois: une des missions du Secrétaire d’Etat au Canada, dans le gouver- nement actuel, et je n’ai pas été étranger a la formulation de cette mission, c’est de briser l’isolemment qui existe entre francophones d’une province et ceux des autres provinces, entre francophones et anglo- phones, entre les gens de lEst et ceux de 1’Quest, entre les gens des deux communautés culturelles officielles de ce pays situés des deux cdtés de la barriére linguistique... Il ne faut pas se cacher les faits, car il existe encoure une barriére entre nos deux com- munautés culturelles of- ficielles, mais le probléme central c’est l’isolement, ¢a, je n’en ai jamais douté une seconde. Ce qui m’a frappé RESTAURANT la creperie - CREPES BRETONNES Gean-Claude Ramond; mattre d’hitel 81 rue .Alexander,, Gastown: quand j’ai visité 1’Ouest, étant étudiant, et également lorsque j’ai visité les Maritimes, c’est qu’une communauté culturelle, linguistique, appelez-la comme vous voudrez... ne peut pas vivre et s’épanouir dans l’isolement’’. LE MIRACLE DES COM- MUNAUTES FRANCO- PHONES CANADIENNES “Que vous soyez encore tous la, c’est une sorte de désormais on était de vieux amis, bien que l’on ne se soit rencontré qu’en octobre dernier, alors que pour la premiére fois depuis deux siécles, tous les Acadiens de la Nouvelle-Ecosse se rencontraient pour briser Visolement qu’ils avaient vécu depuis si longtemps a l’intérieur de leur province. Il faut absolument briser lisolement a travers le Canada tout entier. Vous ne m’entendrez pas déjeuner et diner Réservations: 681-7020. miracle, mais il ne faut pas prononcer le mot sur- se fier uniquement aux vivance, vous ne m’en- miracles parce qu’ils ne tendrez pas non plus durent pas toujours. Ilfaut,a prononcer le mot minorité, un certain moment donné, parce que selon moi ce sont organiser les miracles et des mots qui se référent a c'est, je pense, a notre une philosophie révolue. Si demande et en collaboration votre ambition se limitait a avec nous que la Fédération survivre, personnellement je des centres culturels a n’y serais pas _intéressé. organisé le~ miracle Mais si votre ambition c’est d’aujourd’hui, ce pourquoi‘je de briser l’isolement, de voudrais la remercier faire circuler entre tous vos profondément. Messieurs, je groupes des courants veux vous dire A vous et ¢a culturels de plus en plus me parait important au point forts, alors je suis vivement de le répéter tellement intéressé. Je pense que tout souvent, c’est qu’iln’y a pas le monde est intéressé a ce decommunautéfrancophone que ¢a se produise. Aux gens au Canada qui va pouvoir malheureusement trop traverser les dix prochaines nombreux dans le Québec années dans l’isolement. qui croient que la fran- Toute la politique du cophonie canadienne en Secrétariat d’Etat, c’est de dehors du Québec n’existe réaliser ce double objectif: pas, ou que c’est une chose le premier, de briser en sursis, je fais toujours la l’isolement et de vous aider€ méme réponse. C’est la vous relier les uns aux méme réponse que je fais autres, et le deuxiéme, de aux reporters de la presse, vous soutenir et de vous delaradiv ou de la télévision seconder dans vos efforts. du Québec lorsque ces Les commentaires qui m’ent derniers me suivent dans fait le plus plaisir avant sont parvenus de quelques- vraiment que ces gens-la, en uns d’entre vous lorsque Saskatchewan, en Alberta ou vous m’avez dit: “Pour la en Colombie vont vivre premiére fois, j’ai rencontré longtemps en. francais? des francophones de toutes Pensez-vous sérieusement les provinces du pays; pour que ¢a~-va continuer, les la premiére fois j’ai pu communautés francophones prendre contact avec des dans ces coins-la? Je n’ai gens qui étaient dans les qu’une réponse: c’est de leur mémes circonstances de vie dire, je n’en sais rien, mais culturelle que nous-mémes ce n’est pas -vous qui allez nous vivons; pour la décider ¢a, c’est pas moi non premiére fois, on a pu causer plus, c’est eux.” entre nous, on a pu mettre ensemble nos difficultés, et QUAND VOUS DEPEN- on a pu mettre a profit les DREZ UNIQUEMENT DE expériences que nous avons NOUS VOUS SEREZ faites dans chacun des coins FICHUS du pays.” “On ne peut absolument pas, mais absolument pas, CEST A VOUS DE BRISER vous imposer de rester dans L’ISOLEMENT, ne le courant de la culture DECIDER A VIVRE .. francaise universelle. ‘Depuis deux ans, je Personne ne peut vous im- m’occupe de la mise en poser ¢a. Mais aussi oeuvre de cette politique, je longtemps que vous le commence a vous connaitre, voulez, non seulement tout le et je reconnais les visages monde peut, mais tout le quand je regarde dans monde doit vous aider, et Vauditoire. Jemesuisméme c’est cela qui a été -la surpris inconsciemment a philosophie du Secrétariat appeler par son prénom le d’Etat depuis deux ans, digne ex-supérieur du Grand Toutefois, a partir du Séminaire d’Halifax et moment ot vous compterez lorsque je m’en suis rendu sur nous seulement, vous compte je suis allé pour m’en serez fichus. A partir du excuser auprés de lui. I1m’a moment ol nous nous pen- dit que je n’avais seronscapables de tout faire aucunement besoin de pour vous, vous serez m’excuser et gomlanog: que également fichus. La seule Murchie gS erento 0:6. 0-0-0:. Perera eee ee CE rere °,8,0,0,9.9, OO ere eee eeeeee * i TELEPHONE 681—2306 ee = 1008 rue Robson, Vancouver 5 rateee rae atone cree eee c nce nencensee EASA SRSeaeOnAaRnarascrcran crannies nae", " _ VEst ou dans l’Ouest et qu’ils_ ‘apyetiier sont ceux qui me me demandent: Pensez-vous Tea & Coffee Ltd. Mélanges Sélectionnés de Thé et de Café Epices — Cadeaux . solution qu’il vous reste, c’en est une par laquelle vous affirmez votre volonté de vivre, de vous épanouir, de briser votre isolement, d’établir des contacts avec vos compatriotes, et de replacer votre communauté francophone dans _ les courants majeurs de la culture francaise.. courants qui ne se_bornent pas seulement au Canada ou a la France, mais qui s’étendent sur toute la communauté francophone universelle et internationale. C’est seulement 1a que vous vivrez dans la réalité, réalité susceptible de redonner confiance aux gens qui ne croient pas en vous.” JEUNESSE SOURCE DE CONTINUITE CULTU- RELLE ET LINGUISTIQUE “Ce qui m’impressionne le plus, c’est que vos com- munautés se soient rajeunies et agrandies. Je le disais a quelques-uns d’entre-vous ce matin lors du déjeuner. Au cours de ma visite au Manitoba en 1966, j’avais été en présence d’un groupe qui était les représentants de la culture francaise au. Manitoba, et la moyenne d’age de ces derniers devait dépasser la soixantaine. Cette constatation m/’avait fortement inquiété. Peu aprés, le Manitoba — ici je ne voudrais pas faire de préférence — par un con- cours de circonstances, a été le premier A exploser, a rajeunir ses cadres, comme on dit vulgairement, a reprendre du poil de la béte, et a se dire on est capable de continuer, notre culture, c’est pas une entreprise de sexagénaires. Je suis retourné trois ans plus tard, et j’eus nettement 1’im- pression que la moyenne d’age au Manitoba avait été coupée en deux. La moyenne d’age semblait légérement inférieure 4 30 ans. acais, ' 2 pays “SOLEIL”? A BESOIN 1ouir DE VOTRE ABONNEMENT PID ‘etetateteterore, $60,05%6°, | Pa ae ee 2,2. Soe sait, 2°, SOOO ‘stereos eee 0 799 Park Royal, West ancouver, 2.2, Ota ep Secrétariat — ‘ Canada devenait pour sh ve canadien qu'il ex- |) ter sur ce sujet. 1, de l'avenir de notre Je vois ce renouvellement se produire maintenant dans toutes les communautés francophones en-dehors du Québec, et je pense que c’est le signe de résurrection longtemps attendu, c’est le signe d’un développement vers l’avenir le plus clair et le plus encourageant que vous m’avez donné. A partir du moment ou en ren- contrerait dans les com- munautés en dehors du Québec. seulement des gens pour qui la vie commence a étre un souvenir, a partir de ce moment-la il .n’y aurait plus de vie possible. Mais a partir du moment, et ca a été un fait depuis deux ans, ott on a vu rajeunir les cadres, ou on a -vu les initiatives de votre part se multiplier, 4 partir de ce moment-la, c’était vraiment la lumiére au bout du tunnel. Je suis plus convaincu que jamais que tout débouche vers un épanouissement culturel, seul objectif qu’on puisse poursuivre de facon réaliste. Je voudrais vous dire enfin que ma philosophie vis-a-vis de vous a toujours été et continuera d’étre celle-ci: si vous décidez d’agir, si vous mettez toutes vos énergies a ce travail, 4 ce moment-la, vous nous trouverez toujours préts & vous seconder.”’ SECONDER NE VEUT PAS DIRE REMPLACER “Si par ailleurs, notre aide, aussi bien l’aide du | celle ae Québec que @Etat~ une raison de vous asseoir tranquillement en vous disant: maintenant c’est réglé parce que les autres vont s’occuper de nous, a ce moment-la, ce serait la catastrophe et on vous nuirait avec l’aide qu’on veut vous donner. Mais, je suis certain, et vous l’avez prouvé, que ce ne sont pas 1a [— Suite page 6, SI VOUS.... il y a Le quevec, bilingue, comme fondamentales appuyées | . ~ , peu de commentaires a Bri.- au lieu de survi- N de se vautrer dans la + lee te eee Sn le minorite silencieuse, sannique, Jean. Brat, INQUIE TUDES L'autre jour, j'ai rencontré un bon pére de famille qui di- & la suite d'une conversa- tion sur la jeunesse: Ce qui m'inquiéte, ce n'est-pas ce que ma fille sait, mais comment elle Ta su. ret magne