a EE EEO OO a Le Moustique!... Pacifique Volume6 - 11eédition ISSN 1704-9970 Novembre 2003 Publications / contributions a des ouvrages collectifs Bing sur la Ring, Bang sur la Rang, l’Anthologie frangaise de l'Outaouais, par Diane Desaulniers et Madeleine Dubé, Edition Commoner’s, 1979. Les yeux en féte, 2e vol. de l’'anthologie de littérature franco-ontarienne préparé et présenté par Yolande Grisé, Fides, 1982. Pour se faire un nom, 4e volume de l'anthologie de textes littéraires franco-ontariens, Yolande Grisé, Fides, 1982. Pour se faire un nom (collaboration Jocelyne Tessier), trousse pédagogique pour les 11°, 12° et 13° années en Ontario, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP), 1982. A l’aventure, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, Guérin, 1983. A tire d’aile, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, Guérin, 1983. A vol d’oiseau, Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, Guérin, 1985. Textados, Collaboration entre le Centre Jules Léger et le Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, projet dirigé par Jacques Séguin, 1994. Casino vertigo!, 29 récits et nouvelles par seize auteurs des Outaouais sous la direction de Jacques Flamand, Ottawa, Editions du Vermillon, novembre 2000 (projet de I’’Atelier littéraire des Outaouais). Paradoxale profession, avant-propos du document universitaire La pratique de l’enseignement par Nadia Rousseau et Marc Boutet, Guérin, 2003, p. Ill et IV. LEGENDE D'ALEXIS LE TROTTEUR Mon arriére-grand-oncle Alexis le Trotteur Lysette Lapointe-Brochu Mon pére, René Lapointe, me parlait souvent d’Alexis Lapointe, ce phénoméne d’une famille de quatorze enfants, né a Saint-Etienne-de-Malbaie, dans la région de Charlevoix, en 1860. Pére ne I'avait jamais connu car, lorsqu’Alexis est mort, en 1924, papa n’avait pas encore deux ans. Cependant, son pére, Evague Lapointe, mon grand-pére, lui avait souvent raconté ses « prouesses a la course ». Il existait donc, malgré tout, une certaine fierté dans la voix de mon papa lorsqu’il déclarait : « Alexis le trotteur courait plus vite que le vent ou les voitures ou les chevaux et il aimait gigger plus que tout, pendant cing heures d’affilée des fois, un bon faiseur de tours aussi... c’était mon grand-oncle. » Ma mere réagissait fortement 4 ses propos : « Vante-toi pas de ga René... on dit qu’il buvait, qu’il sentait le cheval et pi un homme qui court en avant des trains, ben, c’est pas trop intelligent. » En effet, Alexis, que ses contemporains nommaient souvent « un simple d’esprit », est décédé a l’age de soixante-trois ans, heurté par une locomotive qu’il voulait devancer. Pendant deux heures de délire fiévreux, il a, parait-il, souffert atrocement, ayant les deux jambes et le bras droit coupés ... Mes quatre fréres, sans malice pourtant, s’amusaient parfois a imiter l’'excentrique en se fouettant les cuisses avec une branche et en criant : « Hue! Hue! » Rien a faire. Déception! Pas un ne courait plus vite que l'autre. Nous comptions neuf enfants chez nous mais aucun n’avait hérité des talents et des jambes rapides du Cheval du Nord. J’ai grandi, joyeusement, dans l’ombre des histoires qui ont fait du coursier, a l’élan de chevreuil, une légende. Dans la famille, lors de soirées, mes oncles et mes tantes racontaient que leur arriére-grand-pére, Frangois Lapointe, partant, un jour, en bateau pour Bagotville, refusait d’amener, avec lui, son gargon, le pauvre Alexis. Le bateau, avait donc quitté le quai de la Malbaie vers onze heures le matin et, avant minuit, en arrivant a destination, quelle n’avait pas été la surprise du pére Francois de voir son fils l’'attendre sur le quai de Bagotville. Le Trotteur avait bel et bien fait cent quarante-six kilométres en moins de douze heures pour surprendre son parent. Inutile de dire que je raffolais de ces anecdotes! Plus tard, jeune femme, je préférais m’éloigner de ces histoires invraisemblables. 41 Comme j’aimais bien la danse (je disais que c’était dans mes génes)... je me suis rendue, avec