par Roger ‘Dufrane Orient et Occident Hiro m‘ouvre la porte du Musée. Il salue, sourit, et m'oblige & passer devant. Ja- mais je ne parviendrai 4 lui céder le pas. Mon ami japonais ne parle le frangais que par petites phrases imagées. Cela maintient nos relations dans une zone superficielle et nous permet de cacher sans feindre les profondeurs différentes de nos esprits. : Hiro me fait au jourd ‘hui les honneurs de l'aile japonaise du Musée Anthopologique de 1'U.B.C. A L'entrée, un tableau retrace les grandes périodes du Japon, de 1'age légendaire -& L'ouverture du pays par les ee canons occidentaux. Les estam— pes des murs retracent la vie quotidienne dans les campagnes et des poupées en somptueux habits siégent dans les vitri- nese Le Pays du Soleil Levant m'apparait doué d'une &me mys- térieuse, cachée sous le mas-— que des influences occidenta- les. Ce pays a prolongé jusqu' ‘au siécle dernier son Age féo- dal. Cela suppose une longue -fresque de batailles eee? de chaételaines soumises 4 leur Seigneur, de paysans Renee A la gldbe st au ciel. Tout cela se retrouve ici. Voici, en peinture, deux armées de samourais qui se heurtent, lanees en avant, comme deux -foréts mouvantes; et voici les éventail: i'ivoive que les marquises en kimono plantaient dans leur obi. Dans la piéce médite un Bouddha doré aux traits calmes. Si le bouddhisme a marqué le SER ONS: le shintoisme demeure i la religion traditionnelle. I1 se fonde sur le culte de la nature et des ancétres. Le shintoiste croit l'univers une chaine dont lL'individu est un echainon. Afin que la société vive en harmonie, il faut que chaque anneau s'adapte correc- tement. — Pour ma part, je préfére de loin l'art religieux francais du XIII @me. Siécle A l'art. -nippon de cette époque. Une Notre-Dame couronnée souriant A son enfant dans une niche de cathédrale m'émeut infiniment plus que les génies d'Extréme- Orient. Hiro devine mon désar—- roi devant les masques reli- gieux du théatre japonais. Il me demande si je connais l'art japonais moderne. Courtoise- ment, il me glisse le nom de Foujita, le plus parisien des Japonais. Qu'il-est difficile de pé- - ih nétrer la pensée des asiati- que! Ils semblent se guider par deux cultures: l'une, superficielle, pour donner le change et communiquer avec nous; l"*autre, la plus profonde, pour eux-mémes. Aux murs de 1' exposition sétale une suite d'estampes célébres du peintre Hiroshi ze. Tl vécut voilA un siécle dans ‘un Japon sans gratte-ciels ni appareils électroniques. Sur un décor de montagnes défilent en palanquins des otentats obéses, des mousmés grands chapeaux, des porteurs chargés comme des mulets. Et le ciel, d'un bleu délicat, varie ‘selon l'heure d'une gravure A l'autre. - Ce graveur, dis-je 4 mon ami, a influencé Degas et Van Gogh. Sur quoi Hiro me répond: - l'Occident nous a donné sa lumiére. Debussy et Ravel ra- yonnent sur nos compositeurs. Ainsi vont nos propos, fleu- ris de compliments, et par la-méme irréels. Que se pasSe-t-il derriére les petits yeux vifs et le front tétu de mon ami? Le voila qui s'arréte devant la vitrine aux Minuscules jouets: Devant une maisonnette de poupée, un petit train de bambou roule dans la verdure. - Le 5 mai est la féte des garcons, me dit mon ami; et le 3 mars le jour des filles. Les garcons regoivent des cerfs-— _ volants, les filles des ombrelles. Et Hiro sourit dans le vide, en pensant peut-étre A sa fa- mille lointaine. Et soudain je vois clair. Sous les costumes exotiques et les masques étranges, les gestes séculaires de l'humanité demeurent partout les mémes J'ignore ce qui se passe derriére les yeux Spee Soe et rieurs de mon ami; mais il m'a montré les jouets, et je comprends qu'il me ressemble. AMIS LECTEURS : Afin de stameliorer, VOTRE JOUR- NAL & besoin de VOTRE AIDE, Soumettez-nous vos critiques, vos” suggestions, ABONNEZ-VOUS J, Utilisez nos ANNONCES CLASSEES, Ne laissez pas de petites fortunes dormir dans vos caves et greniers, Si vous avez un commerce, infor- mez-vous du prix de nos ANNONCES GOM-. MERCIALES, Nous serons heureux de vous ‘rendre visite et de vous conseiller au mieux de vos interets particuliers, ~IE SOLEIL DE “VANCOUVER. VOTRE JOURNAL de langue francaise 7 Tel: 879-28ly Le Soleil, page 5,le 18 Octobre,1968 HEZ GOLD'S,ON PARLE FRANCAIS DRAPERIES — » Grande <> Ne iy th REUPHOLSTERY DRAPERIES CONFECTION ECONOMISEZ 50%!3! 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M, Rocky Jones,etudiant noir de ‘l'Universite de Dalhousie,en Nouvel— . -le Ecosse,figurait au nombre des or- ganisateurs de ce congres, | | | VENTE DE FIN D ANNEE ZEPHYR | Mercury 300 W: Broadway 872-7411 80 COUGARS § 3495 70 (deluxe) IGRAND. CHOIX DE COULEURS Paul Senecal 'Vendeur de Langue Francaise TEL. 872-7411 CAMIONS FORD. Harry Chang VENDEUR. BILINGUE DE CAMIONS. “FORD - icescuny —s -MERCURY ZEPHYR MERCURY SALES LIMITED 300 WEST BROADWAY VANCOUVER 10. B.C BUS. 672-7411