12 _. Le Soleil de Colombie, vendredi 25 avril 1980 La lecture comme acte moral Membre de ‘Académie canadienne-frangaise, romancier, essayiste, critique, professeur a McGill, Jean Ethier-Blais a égale- ment enseigné la littérature québé- coise dans des universités étrangé- res dont la Sorbonne. Des livres comme Signets, Dictionnaire de moi-méme et Autour de Borduas comptent parmi les oeuvres majeu- res de notre littérature. C'est cependant a travers ses re- marquables critiques littéraires du Devoir ot, pendant de nombreuses années, il livrait ses impressions de lecteur, qu'il s'est fait connaitre du grand public. Jean Ethier-Blais qui, dés l’age de trois ans, fut marqué par ce que Va- lery Larbaud appelle «ce vice im- . puni, la lecture» n‘a pas voulu se confiner a cette forme passive de plaisir mais bien plutét agir en créant par |'écriture. Ses articles du Devoir réussirent non seulement a mieux faire connai- tre la littérature québécoise mais aussi leur auteur, qui s'intéresse plus a lui-méme, dit-il, qu’a |’écrivain qu’il analyse. Chacun, au fond, ne lit que pour retrouver les résonances de sa propre voix et se connaitre toujours un peu plus soi-méme. La lecture, pour Jean Ethier Blais, n’est jamais «un geste esthétique mais un acte moral». ll faut apprendre, tout au long de sa vie, a s‘accepter avec ses fautes, ses erreurs aussi bien qu’avec ses réussites et ses bon- heurs. Chose qui ne se réalise vrai- ment qu’au moment de la mort alors que nous Subissons une sorte d'écla- tement de la personnalité et faisons face 4 une révélation. Mais I'acceptation n‘est pas si fa- cile et, tout au long de sa vie et de son oeuvre, Jean Ethier-Blais aura eu «honte d’étre né vivant». Et cette oscillation ininterrompue entre la re- cherche de |’acceptation de soi et Je refus de s'y soumettre entretient le dynamisme de la vie jusqu’a ce que, vieillard, nous soyons arrivés au som: met de notre épanouissement. Certes, dans ses actuels Carnets, ‘auteur du Dictionnaire de moi- méme parle beaucoup de lui; mais en parlant aussi beaucoup des au- tres, de ses auteurs préférés, des gens qu'il aime ou a aimés, et tout cela dans une langue quicolle ala vie concréte. La_poésie, la raison, la phi- losophie doivent constituer une réa- lité aussi substantielle que le bois, par exemple, que la matiére, la ma- tiére spiritualisée... D’aucuns ont fait reproche a Jear Ethier-Blais d’étre provocant a plai- sir. ll le reconnait volontiers et admet que ¢a l'enchante de secouer de temps en temps les Québécois qui sont en général un peu trop amor- phes. Un écrivain ne doit pas crain- dre de forcer les autres a une réfle- xion morale. Ce mateérialisme spiritualisé qui est sien, l'auteur de Signets en attri- bue l’origine en lui a I’influence des jésuites et de sa famille et il ne craint pas de proclamer sa croyance en Dieu et en une autre vie beaucoup plus belle que celle-ci. La, enfin, nous serons vraiment nous-mémes a travers |'essentiel qui nous consti- tue. Connu pour son profond attache- ment a la France, dont il admire pro- fondément la civilisation, la beauté, la grandeur historique, la perfection de sa littérature, Jean Ethier-Blais, vit en résonance avec sa meére- patrie. C'est en France qu'il s’est découvert lui-méme en tant qu’adulte et.il considére que l'un des plus grands gestes historiques de ce pays est d’avoir envoyé au Canada sept mille de ses fils et de ses filles qui sont devenus en Amérique anglo-saxonne, plus de dix millions. Elevé dans un milieu canadien- frangais trés nationaliste, ami de’ l'abbé Lionel Groulx, qu’il considére comme son maitre, Jean Ethier- Blais se dit trés fier d’étre passé de Canadien frangais 4a Québécois. Il se sent en parfait accord avec son peu- ple, malgré I'«amorphisme» et le mauvais frangais de celui-ci. Etre Québécois, pour lui, c'est contribuer ala réalisation supréme de la civilisa- tion frangaise. ll faut, selon Jean Ethier-Blais, que les Québécois, malgré leur complexe d’infériorité, acceptent de s'assumer eux-mémes, consentent a leur propre évolution et veuillent bien devenir adultes. La liberté, idéal de tous les peuples normaux, ne doit plus les effrayer mais bien plutét les stimuler. «La» Superstar! Pauline Julien A emission Superstar, télévisée dans le cadre des Beaux Dimanches le 27 avril A 19h30, l’'animateur Jac- ques Boulanger accueillera la chan- teuse Pauline Julien qui rentre d’un séjour en France et qui vient de rem- porter un triomphe avec son specta- cle Fleurs de peau au Forum des Halles a Paris. Les critiques n’ont pas tari d‘élo- ges sur son spectacle. Ainsi a-t-on pu lire dans LE MATIN: «C'est une chanteuse, Pauline, une vraie, une .. C’est.a voir et méme a re- gueuse ou pleine de soleil, Pauline Julien présente un spectacle soigné, bien rythmé, agréable et attachant. » Dans LE NOUVEL OBSERVATEUR: «Elle convainc tant elle vit sur scéne. Elle joue parfaitement.» Et dans L‘HUMANITE: «Pauline Julien re- céle tellement de ressources en in- § tensité emotive qu'elle fait un vérita- ble triomphe.» A _\'émission Superstar, Pauline Consommateur Plus étudie le «jeans» Les «Jeans» Le marché du «jean» sera le sujet de Consommateurs Plus le ven- dredi 2 mai a 21h30, a la télévision francaise de Radio-Canada. Les té- léspectateurs seront alors témoins d'un test auquel on a procédé sur ce vétement. Qui oserait contester la place qu’occupe le «jean» dans le monde actuel? Certains diront: «Que ferions-nous sans lui?» D’autres, plus timides, se demanderont: «Saurions-nous vraiment nous en passer?» Chose certaine, le «jean», a priori comme a posteriori, donne a Au programme : 18h30 Coquetel 19h30 Banquet Billets en vente : Dawson Creek. 1012-102 Avenue Dawson Creek la jeunesse uneallure extraordinaire qui fait qu'on a toujours envie de lui emboiter le pas. Mais, qu’en sera-t-il de ces impressions trop subjectives quand nous: aurons vu |'émission? Résisteront-elles a l'enquéte menée par l'équipe de Consommateurs Plus auprés d'une industrie qui ha- bille des millions de personnes de la taille jusqu’aux pieds? Nos préjugés favorables ou défavorables seront- ils alors confirmés -ou_ infirmés? Nous le saurons le vendredi 2 mai, a partir de 21h30, en regardant I’émis- sion Consommateurs Plus ala télé- vision de Radio-Canada. Fétons ensemble l’arrivée de Radio-Canada a Dawson Creek Samedi 3 mai | Alasalle paroissiale Notre-Dame 21h00 Brottaclc effert par Radio-Canada Georges Lafléche et ses musiciens suivi d'une soirée dansante avec I orchestre “Northern Lights” Friendly Book. Worm Store in the Dawson Mall Zero News 1977 Ltd Bill's News & Confectionery Ltd 10212-10th Street. Le Journal Peace River Block News Julien interprétera les chansons sui- vantes: Nouvelles vépres, l'Ame ala tendresse, ‘Amour minable, la Lu- ure et Rire. En duo avec I’animateur Jacques Boulanger elle interprétera Etoile du nord. Dans son interpréta- tion de /a Luxure Pauline Julien sera accompagnée par le quatuor vocal Bel canto qui réunit René Lacourse, Roland Richard, Paul Trépanier et Roland Gosselin. L‘orchestre de onze musiciens et le choeur seront sous la direction de Réjean lacola. Cette Emission qui mettra en ve- dette Pauline Julien comprendra éga- lement quatre entretiens de Jac- ques Boulanger avec elle sur son en- fance, sa carriére, ses projets et sur la femme. Le dispositif scénique de ce Su- perstar sera signé par Jean Dion. Raymond Dépatie fera les éclaira- ges. Jean-Paul Lafortune la prise de son. Et Gilles Amyot la direction tech- nique. Claude Céteé sera l’assistant a la production. Et Gisele Legaré la script. Cette émission de la série Superstar sera réalisée par Aureéle Lacoste.