8 — Le Soleil de Colombie, Vendredi 14 avril 1978 La Caisse Populaire et la Communauté par Roméo PAQUETTE commerciaux, les échanges Caisse Populaire entre les divers secteurs de de Maillardville la société sont passés de la dimension artisane, c’est-a- dire l’auto-suffisance com- munautaire, 4 la dimension globale, c’est-a-dire l'inter- dépendance entre régions, entre pays, puis entre conti- nents. Cette forme de globalisme de l'économie, si elle a permis I’échange de biens et de services autrement inac- 15iéme article d'une série La famille Aprés avoir fait un tour horizon qui nous a permis de considérer plusieurs as- pects de l'économie en géné- ral, il serait peut-étre bon de revenir 4 la dimension plus assimilable de la communau- té et de son économie. I] est bien évident que toutes les notions économiques dont nous avons parlé cdepuis quelques semaines sont plu- tot faites a l’échelle des grands ensembles. Au cours de I’évolution des rapports cessibles, a aussi servi a Yaliénation d’un grand nom- bre de valeurs traditionnel-: les qui sont passées au répertoire de l’exotisme ou du folklore. Mais, heureuse- ment, malgré tous les as- sauts et les mythes de la société actuelle, la famille est restée le noyau fonda- mental de toute communau- té qui aspire 4 une viabilité. L’on sait a quel point Vinstitution de la famille est attaquée de nos jours. Les statistiques de divorces, de séparations; les attraits d’un monde dont les activités offrent des alternatives qui réduisent le foyer 4 une forme inférieure de voca- tion, enfin, tout un régime de contestation des valeurs traditionnelles, démontrent dans les faits que la famille n’a plus le caractére sacré qu’on lui voyait il y a a peine une ou deux générations. Toutefois, il ne faut pas réfléchir longtemps pour ré- aliser que ce phénoméne n’est que l’un des sympt6- mes de la maladie moderne de l'abondance matérielle. Les compensations qu’offre ce matérialisme, en échange des valeurs humaines fonda- mentales, ont tendance a perdre un sens assez rapi- dement. L’euphorie est de courte durée, et ceux qui ne s’y brilent pas les ailes de ‘fagon irrémédiable revien- nent 4 des sentiments plus naturels. : En ce qui concerne la Caisse Populaire et la for- mule coopérative en général, l'avenir n’est pas fondé sur la dissolution de la famille ni sur le pouvoir des macro- systémes qui régissent pré- sentement l’humanité. Au contraire, sila dissolution de la famille se réalise, ce sont les macro-systémes qui n’ont plus d’avenir. Conséquemment, les ques- tions économiques qui tou- chent de plus prés la famille sont celles qui, de préféren- ce nous préoccupent, par exemple, le budget familial. Parce que l'homme ordinai- . re, lui, méme s'il est parfois temporairement entrainé a flirter avec les satisfactions illusoires du matérialisme moderne, se retrouve, finale- ment, face 4 sa propre personnalité, 4 sa nature qui reste la méme en dépit des changements sociaux, et a ses instincts surmontés d’une raison qui en font un étre libre. Que veut cette nature de Vhomme? Elle cherche le plein épanouissement de la personne, fondé sur des origines et un destin. Cha- cun de nous vient d’un milieu familial et le réve de toute jeune personne |l’oriente vers le choix d’un compa- gnon ou d’une compagne avec qui elle pourra le mieux faire sa vie et la transmet- tre. C’est de cette facon que se déroule le film des géné- rations. C’est un absolu qui ne changera pas malgré tous les voeux artificiels d’une civilisation qui semble pro- mouvoir l’arrét du temps. Donec, comment voir la communauté autrement qu’en terme d’agglomération de familles? En principe, une communauté humaine don- née, qu’elle soit a l’échelle d'un village, d’un quartier de ville, d’une province ou d’un pays, doit s’assurer d’infra- structures sociales, économi- ques et méme politiques capables de lui fournir les biens et services nécessaires a son épanouissement. Tou- tefois, 4 cause des migra- tions qui changent constam- ment les populations des quartiers de villes, cette agglomération de familles assume des aspects plutot hétérogénes. C’est pour cet- te raison que les voisinages perdent ce sens d’étre un prolongement de la famille et d’étre, en réalité, des familles interdépendantes et complémentaires les unes des autres. Ce sont ces interdépendances et ces complémentarités qui eréent Vhomogénéité communautai- re éventuelle. Mais il arrive aussi que les communautés homogénes se désintégrent 4 cause des mémes problémes d’urbani- sation auxquels nous faisions allusion en mentionnant le phénoméne actuel des mi- grations. Dans un tel cas -- et c'est celui qui préoccupe particuliérement la Caisse Populaire de Maillardville -- le service 4 rendre a la - communauté consiste 4 met- tre les familles en situation de pouvoir choisir entre la solidarité communautaire et la dispersion. C’est le sujet que nous développerons la semaine prochaine. Sur la scéne internationale 30 P’TITES MINUTES... Suite de la page... 7 femme d'affaires. Je ne parle pas souvent de notre com-. pagnie de disques, mais elle existe bel et bien et c’est une aventure d’une grande importance pour nous tous qui y in- vestissons argent et énergie. Méme si nous le voulions, nous ne pourrions adminis- _trer une telle compagnie en Acadie. Ce n’est hélas pas dans ce coin de pays qu’on peut profiter d’usines de disques, de services de photographes spécialisés dans la préparation de pochettes, de lithographes, de maquettistes et de distri- buteurs connaissant le domaine. Et puis il y a surtout, et avant tout, "importance du marché. On parle de |’Acadie, mais toutes les régions situées hors des grands centres ur- bains présentent les mémes problémes, a ce chapitre, et, partout a travers le monde, ce sont les métropoles qui héri- tent de cette importante fonction industrielle qu’est la pro- duction du disque a l’échelle commerciale. En province, tout ce que tu peux espérer, c’est d’im- primer quelques centaines de disques, de les vendre a 1’oc- casion de tes spectacles, de les donner ou de les distribuer avec l’aide d’une subvention gouvernementale. Pour vivre honorablement, ou du moins accuser quel- ques profits, il faut travailler en ville. De toutes facons, je dois souligner que Montréal ne représente pas mon véritable exil. J’ai profondément senti la marque que laisse l’exil dans ma propre province, le ‘Nouveau-Brunswick, lorsque mes parents ont di quitter Paquetville pour aller gagner leur pain a Moncton. e Considéres-tu davantage Paquetville comme ta patrie, que la province méme du Nouveau-Brunswick? Bien sir. Paquétville, c’est lA ot j’ai passé pratique- ment 25 ans de ma vie. C’est la qu’est située la demeure familiale; que vivent mes amis d’enfance. Tl faut que j’y retourne réguliérement, pour me _ retremper dans |’atmosphere de ce milieu qui m’a vu gran- dir-et connaitre les joies et les peines de l’existence. Ca me fait chaud au coeur de rencontrer ceux et celles ey avec qui je suis allée a 1’école, j’ai joué, j’ai appris a vivre en adulte. Quand je me rends compte que nous n’avons plus 15 ans, que leurs enfants ne sont pas des bébés mais des hom- mes portant moustache; quand je me rends compte que le temps ne s’est' jamais arrété pour fixer nos meilleurs moments passés. ensemble ou pour immortaliser les batiments et les piéces d’équipement de la scierie de mon pére, j’en suis profondément bouleversée. e Ne crois-tu pas que c’est la le fruit de Vévolution, d’un certain progrés? Non, pas nécessairement. Il me semble qu’il n’était pas obligatoire de me sentir aussi déracinée de mon milieu | d’origine. Encore 1a, si cet arrachement a mon passé s’était fait sans trop de heurts, j’aurais été déchirée et j’aurais attendu que la blessure se cicatrise. Mais lorsque je pense aux cir- constances qui ont entouré cet événement, je me sens stigmatisée pour la vie. Mes parents sont partis de Paquetville parce qu’ils ne pouvaient plus subvenir a nos besoins. IIs ont été forcés de fermer la scierie. Le bois se faisait plus rare dans la région, l’équipement aurait di étre changé en partie et la main- d’oeuvre spécialisée était difficile 4 recruter. Mon pére a donc été obligé de faire comme des cen- taines d’autres Acadiens: connaitre l’exode pour aire vivre sa famille. On a déménagé a Moncton, une ville que j’aime mais quin’est pas ma place natale. Comme pour toute chose, il n’y a pas que des aspects négatifs. Mes deux fréres et mes deux soeurs cadets étaient aux études, et ce déplacement a rendu plus facile leur fré- quentation de l’université de Moncton. (la semaine prochaine: sculpture.) Enseignement, ethnographie et (Ces textes sont fournis par le Secretariat d’Etat) _Ssupidge reo. IRAN — Un avion des lignes Iran Air, parti de Téhé- ran a destination de Kerman, est revenu quelques heures plus tard sans avoir pu se poser. Le contréleur 4 Kerman était parti sans attendre la reléve, laissant ce message: “J'ai fini ma journée, je m’en vais.”’... U.S.A. — Curieux accident 4 Holbrook, N.Y. Une jeune fille de 16 ans, Elizabeth Magil, tenait son chien en laisse. Celui-ci, cédant aux exigences de la nature, leva la patte sur le support d‘un panneau électrique. La laisse étant en métal, le chien mourut électrocuté et la jeune fille subit un choc terrible. Par bonheur, le panneau se trouvait juste en face d’un centre médical et, par un hasard plus étrange encore, il annoncait le centre médical... quand Ie esprit | vient aux mots le francais, je le parle par & _L’Année du francais. Campagne de valorisa- tion de l’usage et de la qualité du frangais. | Jeu no 13 Trouver expressions : i le verbe qui complete les les hauts cris sa gourme le manche apres la son dévolu sur cognée 2. dans le tuyau de ’ . o r l'oreille a coeur ouvert pour la galerie d’abondance Réponse : ~1, saya 2. Jsajied - 1. jeter les hauts cris : expression qui qualifie une surprise indignée jeter sa gourme : expression empruntée ala langue des vétérinaires ... appliquée aux hommes, elle signifie «faire des folies de jeunesse» ; jeter son dévolu sur quelqu'un : montrer une preference exclusive pour une per- sonne. ° jeter le manche apres la cognée : expres- sion caractérisant un complet decourage- ment 2. parler dans le tuyau de loreille : faire a quelqu’un une confidence a voix basse. parler a coeur ouvert : dire franchement ce que l’on pense parler pour la galerie : celui qui parle ne s'adresse pas a vous personnellement mais il«s’écoute parler», comme s'il s'adressait a un large auditoire parler d'abondance : s'exprimer sans avoir prepare son discours d’avance, de simple memoire Cette chronique a été préparée par requipe de francais de la LL | Telé-université. amsbh sbiesi ao1ci ae 195092514 eealtod 297 £2 ICOTHS SISIDEITS9