DEFI MAJEUR... (suite de la page 1 ) vide de substance. Avec elle, ce se- raient les chances d'un monde plurilingue, ouvert, pluriel, opposé au monde uniforme qui tente de s‘imposer, qui disparaftraient.” Le défi, on le voit bien, est consi- dérable pour la Francophonie. Del'avisde tous les spécialistes, labataille de l'avenir est celle qui va se jouer sur le plan des t6lécommunications, de|’informatique et de l’audiovisuel, bref de toutes les nouvel- les technologies de l'information et de la communication, notamment des fameu- ses autoroutes de l'information. Une ac- tion et une présence dans ces domaines assureront une forte justification de|’exis- tence du regroupement francophone au troisiéme millénaire. Ilya la une opportu- nitéa saisir. Car la Francophonie peut offrir une alternative al’uniformisation culturel- leetétrelevecteur graceauquel les pays du Sud pourrontaccédera la modernitétech- nologique. Par contre, sila Francophonie ne sait pas Atemps mettre en oeuvre des programmes pour aider les pays membres a accéder en frangais a la “société de l'information” et A toutes les ressources technologiques quiémergentsivite surle marché mondial, elle aura du mal, surtout vis-a-vis des pays les plus défavorisés notamment en Afrique, 4 continuer de diffuser ses actions de solidarité et de coopération pour le maintien de la diver- sité culturelle. NE PAS SE LAISSER DISTANCER llexiste encore quelques espaces disponibles pour les opérateurs franco- phones. Les projets de “boulevards de l'information” destinésas'intégrer sur le réseau électronique mondial, par exemple, peuventtrouver leur place en jouantlacarte dela qualité et dela spécificité. Celle dela langue aussi. Car actuellement, pour pro- fiter de l’aubaine Internet, la condition indispensable est de parler anglais. La langue de Shakespeare est l’outil de com- ~ municationdominant. | Mais pour réussir a s’engouffrer dans la bréche, il faut aller vite. Car aux CRTC Etats-Unis, les autoroutes de 'informa- tion sontdevenues une de ces nouvelles frontiéres que les pouvoirs aiment a atteindre. Les grandes manoeuvres pour promouvoir Internet ont été lancées par Bill Clinton et Al Gore en personne. Le gouvernement projette de mettre en pla- ce d'ici une vingtaine d’années un ré- seau de cables en fibre optique qui couvrira tout le pays. Pour les Améri- cains, investir dans les autoroutes de l'information est un moyen de relancer l'économie et de créer des emplois en donnant un petit coup de pouce aux industries des télécommunications et de informatique. La perspective de développer un télé-achat a l’échelle mondiale et des services commerciaux séduitde nombreuxinvestisseurs outre- Atlantique. Face a cela, il est clair que la Francophonie ne dispose pas des mé- mes moyens pour mettre en oeuvre ses ambitions. La France, et avec elle les pays francophones, essaientdonc dese défendre contre 'uniformisation avec d’autres armes. A coup de barriéres réglementaires, 4 défaut de millions de dollars, C’estdans cetesprit que le débat sur l'exception culturelle a été mené entre Européenset Américains lorsdes derniéres négociations du GATT. Les Frangais n’ont pas accepté que les do- maines of un enjeu identitaire était en cause soient traités sur le méme plan que le reste dans la négociation com- merciale, Silapolémiqueatourné autour de l’audiovisuel et de l’invasion de pro- grammes télévisés américains sur les chaines européennes, cette clause spé- ciale s'applique aussi toutes les nou- velles techniques de communication, doncau multimédiaet auxautoroutesde l'information. Au 5e Sommet de la Francophonie, en Octobre 1993 a Maurice, les Etats présents ont soutenu laproposition francaise. Ils ont adopté une résolution sur “/’exceptioncultu- relleauGATT’, notammentpour “en- AVIS DE MODIFICATION Canada Avis de modification relatif & une audience publique CRTC 1995-15-1. Suite A son avis d'audience publique CRTC 1995-15 du 1er novembre 1995 concernant les critéres relatifs a |’6tablissement des classes d’entreprises dont les exploitants devraient étre exemptés de l'obligation de détenir une licence, le Conseil annonce qu'il tiendra une audience publique a partir du 19 février 1996, 8H30, Centre de conférences, phase IV, 140, promenade du Portage, Hull (QC). Le texte complet de cet avis de modification relatif a une audience publique est disponible en communiquant avec la salle d’examen du CRTC a Hull, au (819) 997-2429; ou au bureau du CRTC a Vancouver (604) 666-2111 ou en consultant la page d'accueil du CRTC: http:// www.crtc.gc.ca. hd | Consei de la radioditfusion et des © Canadian Radio-television and télécommunications canadiennes PRODUIS UNE VIDEO Produis une vidéo et gagne une bourse! Telecommunications Commission BCTV et Planet Superstar s’associent au Ministére responsable pour le multicul- turalisme de la C.-B. afin de trouver les meilleures vidéos de 30 4 60 secondes produites par les éléves de la C.-B, congues dans le but de promouvoir le multiculturalisme. Pendant la Semaine du multiculturalisme, du 18 au 24 février, nous prévoyons de présenter les vidéos ayant obtenu les premiers prix au cours de différents programmes d’intérét public a la télévision. Tu pourrais gagner une bourse et obtenir une reconnaissance spéciale de ton travail. Dépéche-toi et compose notre numéro de téléphone spécial pour savoir exactement comment toi et tes amis peuvent participer a cette passionnante promotion du multiculturalisme. Les enovois doivent étre adressés a: 620-1185, rue Georgia ouest, Vancouver (C.-B.) Jusqu’au 6 février 1996 4 17 heures Compose le 1-800-882-0838 Ministry Responsible for Multiculturalism couragerla vitalité de |’expressionartis- tique desculturesnationaleset régiona- les présentesdanschacunde leurs Etats” et “permettre auxcréations de l’espace francophone de circulerlargement en- tre leurs Etats respectifs comme por- teursdesexpressions communeset iden- tités diversifiées.” Toute la question est de pouvoir maiftriser Parrivée des images et des sons venus d’outre-Atlantique pour empécher une invasion préjudiciable 4 !'expression de chaque culture, car comme l’explique Ridha Najar, directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs: “// estaujourd’hui plus facile, plus reposant et plus économi- que d'importerdes programmes que de les produire. Entermes de cot, aucune comparaison n'est possible.” Selon Francois Mitterand, il s'agit d’éviter que: “Laloide|’argent ne réussisse la oles régimesautoritairesn’ont pas réussi, en imposant |’émergence d’une culture unique. ” C'est aussice quiestenjeuavec lesautoroutes de l'information. Mais pour étre efficace, il faut plus que des quotas. Il faut de i’argent. Jacques Delors, ex-président de la Commission européenne, aévalué dansson livre blanc sur “lacompétitivité, la croissance et l'em- ploi” 4 1000 milliards de FF, les investis- sements nécessairesa la mise en place de réseauxde cetypeen Europe. Etc’estace niveau que les paysdu Sud risquent d’étre une fois encore les laissés pour compte. Si les sommes nécessaires sont déja trés importantes pour équiper|'Europe, qu’en est-ilpourles paysen développement? Les autoroutes de l'information devraient se propagera partir detrois péles: Etats-Unis, Japon, Europe. Certains pays d’Amérique Latine, d’Asie du Sud-Est ou d’Europe orientale pourront profiter du développe- ment de ces réseaux chez leurs grands voisins respectifs. Les paysd’Asie centrale et d’Afrique, quine sont pas des marchés “émergents”, risquent de rester al’6cart. Quece soit par cablage en fibres optiques ou par satellite, leur connexion sera chére et prendra du temps. Sans compter la nécessité pour les usagers de disposer de micro-ordinateurs performants, de modems, de lignes téléphoniques commutées, Les obstacles sont nombreux. UN CHANTIER PRIORITAIRE POUR LA FRANCOPHONIE Les opérateurs francophones et notammentl’Agence de coopération cultu- relle et technique, ont donc compris la nécessité d’agir vite. Dés le Sommet de Chaillot (1991), leschefsd’Etat et de gou- vernement des pays ayant le frangais en _ partage ont souligné importance qu’ils accordaientau secteur destélécommuni- cations et ont souhaité la mise en place d’une programmation spécifique dans ce domaine. L’ACCT a organisé, en juin 1995 a Paris, un Forum francophone des télé- communications et des technologies de linformation. Cette rencontre adonné|’oc- casion avant le Sommet de Cotonou, de faire linventaire des problémes existants dans les pays de la communauté franco- phone et de proposer des pistes d'action pour préparer l'avenir. Unrapport présenté par deux ex- perts, Bernard Loing et Robert Ménard, a montré que|’Afrique est dans le domaine des télécommunications, dans une situa- tion de pénurie etde retard par rapport aux autres régions de la planéte. Elle ne possé- de, par exemple, que 2% des lignes télé- phoniques pour 12% de la population mondiale. On constate une progression sensible dans certains pays comme le Sénégal (+35% entre 1993-1994 au ni- veau de la téléphonie, existence d’un ré- seau de transmission de données par pa- quets, ouverture d’un accés A Internet). Alors que d’autres restent dans le maras- me. Au Congo, la téléphonie est en faible augmentation. Le réseau est de mauvaise qualité. IIn’yapasde réseau detransmis- sion par paquets. Et partout, les zones rurales demeurental’écartdudéveloppe- ~ ment des télécommunications. Lorsque l'on sait que la majeure partie des pays francophones se situent dans cette ré- gion, oncomprend |’intérét pour la Fran- cophonie d’intervenir pour aider 4 son désenclavement. Des projets ont d’ores et déja commencéaétre réalisés par différentes institutions pour améliorer la présence francophone sur lesréseauxmondiauxet faciliter la connexion des pays du Sud. L’Orstom a mis en place RIO, Réseau intertropical d’ordinateurs, qui connec- tent 70 établissements de recherche et d’enseignement, notammenten Afrique. L’Aupelf-Uref permet grace AREFER (Ré- seau électronique francophone pour Fédu- cation et a recherche) quiutilise latech- nologie d’ Internet, la consultation de ban- ques de donnéesen frangaisa travers des infoportsimplantés dans les centres Syfed de plus de 12 pays francophones. L’ACCT amisen place unserveursur Internet. Son objectif est, entre autres, d’accueillir et diffuser lesinformations des pays mem- bres de la Francophonie qui n’ont pas encore l’'accés au réseau électronique mondial. L’undesaxes majeurs de lacoo- pération muttilatérale francophone de demain, mise en oeuvre notamment par l'ACCT, doit, biensOr, viser 4 développer au mieux ces initiatives pour que le plus grand nombre possible d’utilisateurs puisse se connecter aux autoroutes de l'information, y circuler en frangais, ety trouver des contenus francophones. II s'agit lade mener de front la bataille des équipements et des infrastructures de base et celle des contenus pour accroftre Foffre de produits francophones, La Fran- cophonie doit aider a la fourniture de matérielinformatique, l’amélioration des réseauxnationauxdetélécommunnication, favoriser implantation de réseaux de Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 26 janvier 1996 3 transmission a haut débit, faciliter les raccordements auxinforoutes... Ence qui concerne la production d’informations, la concertation et le regroupement des capa- cités des différentes institutions franco- phones présentes sur ce terrain parait nécessaire. Le programme engagé par ACCT pour constituer des banques de données et des CD-ROM A partir de I’in- ventaire des textes juridiques disponibles dansles pays du Sud, pourrait étre étendu ad’autresdomaines (patrimoine, specta- cle,...) etalimenter les réseaux. L’appuia la presse écrite et audiovisuelle (forma- tion, soutien ala production...) faitaussi partie des interventions indispensables. Cetype d’initiatives est susceptibled’aider la mobilisation des capacités nationales de production d’informations quiest une des conditions sine qua non pour per- mettreatuus les pays d’exploiter fensem- ble des ressources des réseauxetautres techniques de communication. La mise enoeuvre coordonnée d’actionsde coo- pération efficaces demandera, bien évi- demment, une mise de fondsa la hauteur des ambitions de la Francophonie et du désirde ses instances représentatives de ne pas se laisser distancer dans lacourse aux nouvelles technologies del’informa- tion et de la communication. L’Universite de Moncton c'est ... Pour atteindre mes réves » la plus grande université canadienne de langue frangaise a |’extérieur du Québec une institution dynamique dans le domaine des nouvelles technologies un lieu privilégié d’épanouissement pour la francophonie acadienne, canadienne et mondiale . un établissement qui offre une multitude de programmes de Jer et 2e cycles Renseignements : Courrier électronique : registrariat@umoncton.ca ~ .CD-ROM sur demande INTERNET : HTTP:/WWW.UMONCTON.CA - Bureau de liaison _ Universite de Moncton Moncton, Nouveau-Brunswick E1A 3E9 UNIVERSITE DE MONCTON Edmundston Moncton Shippagan