a A a aa aE NSS ae io ‘LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE COLOMBIE BRITANNIQUE ~ VOL. 3 NO. 32 VENDREDI 19 MARS 1971. Enregistrement de 2éme classe 0046 DE VANCOUVER le | i | Rodin a |\Vancouver AUGUSTE RODIN (1840-1917) Rembrandt a été appelé le premier des modernes, en peinture. Parallélement, Rodin peut étre defini comme le premier sculpteur moder- ne. Albert E. Elsen, dans son admirable livre sur Ro- din, écrit : ‘*Par l’excel- lence de son art propre, Rodin fut capable de per- suader une société aupara- vant apathique de ce que la sculpture pouvait et de- vait étre. Lorsque nous re- cherchons les origines de la sculpture moderne, c’est a l’art de Rodin que nous devons inévitablement aller. (...) Rodin fut le Moise de la sculpture moderne, la fai- sant sortir du désert des Salons et des ateliers aca- “gi démiques du dix-neuviéme = siécle.??. =e Le célébre poéte allemand Rainer Maria Rilke, qui fut pour un temps le secrétaire de Rodin, écrivit : ‘Il a doté des centaines de sta- tuettes qui n’étaient guére plus grandes que sa main, de la vie de toute la passion, de 1’€panouissement de tous les ‘délices et du fardeau de tous les vices.’’ Cette description pourrait égale- . ment 's’appliquer aux sculp- tures composant cette col- lection. (Suite page 8) = LE DANSEUR (1910). |Mini-Midi-Maxi... Bules! par Jennifer Lulham. Parallélement, les célébres mots de Jules César, ‘Veni, vidi, vici,’’? pourraient deve- nir le slogan des Come- |, diens Associés du Québec, qui sont venus jouer ‘‘Les Maxibules’’ au Vieil Audi- torium de UBC, mercredi passé. Mais voila, ils ont fait la conquéte de Vancou- ver en une soirée, tandis que la Bretagne a couté plus de temps au général romain. Dommage que les Vancouve- riens n’étaient pas plus nom- breux et que la piéce ne fut donnée qu’une seule fois, car ce fut une représentation parfaite du jeu comique. Fé- licitations au mettceur en scéne Yves Canuel et aussi & son équipe d’acteurs pour cette interprétation de la farce-fantaisie ‘‘Les Maxi- | cor succinct ;: meubles sim- bules’? de Marcel Aymé. Légére comme un soufflé, et destinée A la dégustation rapide, la piéce est remplie de saveurs piquantes, ces graines de moquerie diri- gées contre l’Eglise, la bourgeoisie et l’aristocra- tie. Jouée pour la premiére fois en 1961,‘Les Maxibules’ peut @tre trés nouvelle ou trés classique, avec son dé- ples, deux toiles aux des- sins enfantins, tendues en arriére-plan,qui font un con- traste ironique aux éloges de Bordeur : ‘‘ Voici le boudoir Louis XV de Yolande’’. Per- sonnellement, je-trouvais ces toiles tropdistrayantes; ‘*Les Maxibules’’ peut étre trés nouvelle ou trés clas- sique, également, par son emploi du geste.. Et les maxibules, que sont- ils, au fait?Ce sont dé mys- térieux articles fabriqués par une taraudeuse dans 1’ usine des richissimes Dona- dieu. La signification sexu- elle des machines fait pen- ser au ‘‘Trouble At the Works’’ de Pinter, mais n’a ici rien de menacant. Aymé 4 la touche légére et le ryth- me est accéléré et gai. Parmi les personnages, on trouve Yolande, veuve flam- boyante, tiraillée entre le ‘désir et le besoin de garder la respectabilité convenable 4 sa position. Nathalie Nau- bert joue ce rdle avec une intensité et un beau sens du mouvement. Son frére Jean-Pierre est un jeune homme prétentieux et mufle. Interprété par Jean Ricard, il était trop cor- rect et un ton plus grossier eut été désirable. Devenu responsable de l’usine, Do- nadieu profite des talents de son subordonné Célestin.Ce- ‘lui-ci, fils de petit employé aime la belle Yolande qui V’attire et le repousse al- ternativement. (Suite page 8) sig