so a NS ee WZ LO ) 4 Courrier de 2eme classe Second class mail N° 0046 VOL 17 No 30 VENDREDI 16 NOVEMBRE 1984 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique. 30 cents Musique classique Charles Dutoit 4 Vancouver Par Jean-Francois Fournel L’Orchestre symphonique de Montréal, considéré comme un des meilleurs au monde, sera au mois de janvier en tournée Canada - Japon avec son célébre chef d’orchestre Charles Dutoit [voir photo]. Il fait un arrét, janvier. Il y a urgence pour les méloman _La Commission — mixte Canada-France La France et le Canada viennent de tenir a Paris leur traditionnelle commis- sion mixte sur les échanges culturels entre les deux pays. Cette réunion n’a pas. apporté grand résultat con- cret si ce n’est que les participants ont décidé de tenir la prochaine, dans deux ans, 4 Vancouver. Un sym- bole du redéploiement cultu- rel francais dans l’ouest du pays. . “Le fédéralisme tel que nous entendons_ |l’exercer, loin d’étre un obstacle au légitime dialogue Québec - Paris, va (au contraire NDLR) l'enten- dre et le renforcer’, a dit Brian Mulroney au Premier ministre francais Laurent Fabius qui était en visite officielle au Canada la semaine derniére. Mais les Premiers ministres, s’ils dres- sent les grandes orientations n'ont pas moins besoin de réunions telles que la Comis- Suite page 2 " Aventure ur un soir seulement, a l’Orphéum de Vancouver le 29 es car les billets sont en vente. Avec ses quatre-vingt dix sept musiciens, L’O.s.m., l’Orchestre symphonique de Montréal, est un €norme mas- todonde qui se déplace sans difficulté. En effet, depuis quelques années, le monde entier se l’arrache, lui et son ame, le Chef Charles Dutoit, qui l’a hissé en huit ans de la catégorie “bon orchestre pro- vincial” a celle de vedette internationale. “Quand Charles Dutoit est arrivé en 1977 a Montréal,*rappelle la chargée de presse Evelyne Dion, 1’O.s.m. était inconnu a l’étranger et reposait sur un petit. public de connaisseurs montréalais”. Charles Dutoit a bousculé tout ca. D’abord, il a “inventé” un festival dans la Cathédrale Notre-Dame de Montréal et il fait abandonner a ses musi- ciens le confort rassurant de ___ leur salle habituelle pour faire = - Suite page 6 _ Sur les pistes de l’Ouest Ni tout a fait coureur des bois, ni complétement cow-boy, Hervé Sibille est un peu les deux a la fois: il entretient les pistes du Parc national de Banff, un métier de solitude, de paysage, et de cheval. Cinq chevaux, deux hom- mes, et la montagne. C’est la vie d’Hervé tous les étés depuis quatre ans qu'il exerce ce curieux métier, intraduisible en frangais, de “remote trail crew’. Le Pare national de Banff, l’ancétre des canadiens et le troisiéme en superficie, est divisé en énor- mes parcelles. Hervé et son artenaire ont la leur, Lac ouise, une bagatelle de 1200 kilométres de sentiers qu’ils doivent parcourir deux fois en quatre mois pour les entrete- nir, enlever les troncs d’arbre, réparer les passerelles etc... De quoi se tanner le cuir pour Vhiver. Contrairement aux classi- ques gardes a cheval séden- taires, qui ont la responsabili-. té judiciaire d’une “petite” zone et des deux ou trois cabines qui vont avec, Hervé Parcs eee ERO ee annonce antztulée “Thriller” ou al offrait a des jeunes la possibilité de gagner un billet pour le concert de Michael , et wne wvistte du site de TExpo 86, a@ la un compte-rendu py ta Par Jean-Frangois Fournel . part loin, trés loin. Aprés ses quatre jours de repos, il s’en va neuf journées entiéres loin de tout, avec pour seule compagnie son partenaire, et cing chevaux: deux pour la nourriture, les vétements et l’€quipement, un pour chacun des deux cavaliers, et un cinquiéme, qui justifie a lui seul la mission, le porteur de la tronconneuse. L’honneur de l’oeuf “L’hiver, les arbres s’effon- drent sur les sentiers, explique Hervé, mon travail, c’est de dégager la route, de refaire les ponts pour les marcheurs , de travailler sur les cabines et surtout de voir tout ce qui se passe”. Les gens en difficulté ar exemple, Hervé les signa- es au garde le plus proche - Etude ace~> aux radios installées ans chaque cabine; sauf urgence, il ne prendra pas lui méme en charge les prome- neurs égarés. Son métier a lui, c'est la piste. A raison d’une trentaine de kilométres par jour, la petite bande avance sans tréve. Le soir, ils dorment rarement a la méme place, comme les cow-boys aux temps héroiques des grandes migrations de troupeau. Tous les matins, le scénario est le méme. Pendant que l'un répare le petit déjeuner, ‘autre va chercher les che- vaux qui ont été entravés pour la nuit. Puis c’est le sacro- saint chargement, au cours duquel les “vrais” ne consentent qu’a deux sortes de noeud: le diamant et le double diamant. “Il faut que ¢a tienne, explique Hervé, Suite page 6 r—Le portrait d’une francophone Fille du soleil Par Annie Granger Formes marines, formes végétales, en un mouve- ment constant, les nou- veaux pastels d’Anna Hacoun-Lutsky © réflétent l’état d'une fille du soleil sous nos ciels gris de la céte ouest. Sa nouvelle série que a baptisée “magie e la su avité” est Eee aa 30 novem- bre a la galerie Shalom du Centre communautaire juif de Vancouver. “Dessi- ner est une activité trés intéressante au point de vue de la recherche réflec- tive, parce qu’on fait de l’écriture qui a une valeur picturale.” Née en Tunisie et trés jeune, Anna avait toujours crayons et pin- ceaux a la main, dessiner était un moyen tout natu- rel de s'exprimer, son frére . €crivait des poémes, elle dessinait. Dés l’age de treize ans, elle voyage, ses parents quittent la Tunisie pour la Terre promise, Israél, “Je me souviens de ce premier printemps je vivais dans un kibboutz, jy ai vécu une expérience trés sensuelle, les orangers bam 5 tana be sentaient bon!” Elle ap- prend l’hébreu, indispen- sable, et suit pendant ee ans des cours dans un Collége d’art. Mais elle acquiert une maturité ar- tistique surtout en Angleterre, ou elle rencon- tre son mari canadien et ot nait son fils, Soleil; Anna_ fréquente’ ‘i|’un des coll Beaux Arts anglais les plus réputés. Pour Anna Il’université de la Colombie britannique, ot elle “fait deux ans” n’est pas un environnement sti- mulant, “Malgré les nom- breux bons profs, on a .vraiment limpression d’étre une petite graine au milieu des docteurs et des ingénieurs.” Depuis six ans a _- Vancouver, Anna Hacoun-Lutsky expose quatre fois par an; cette année il y a eu les jardins Van Dusen, exposition dans un cadre enchanteur ou ses dieux méditerra- niens .ont vu beaucoup d’admirateurs mais peu d’acquéreurs:il y a eu en Suite page 2 Profil des francophones Une étude récente du Se- crétariat d’Etat permet d’af- finer le profil du Franco- Colombien obtenu a du recensement de 1981. On apprend ainsi, chiffres en mains, que le francophone a un revenu inférieur, qu'il pointe plus souvent au oho mage, qu'il est moins bien éduqué... que la moyenne de province. la population de la Il représente 1,7 % de la population totale, il habite éralement dans le Grand ancouver, il est souvent trés vite assimilé, il est plus agé que la moyenne: c'est le Franco-Colombien version re- censement 1981. Rien de bien nouveau. Par contre,]’étude réalisée cette année par la Direction de l’analyse des ten- dances sociales du Secrétariat d'état, apporte un certain nombre d’éclairages récents sur -le. francophone de Colombie britannique. IL EST SOUS SCOLARI- SE: Les francophones vont moins longtemps a l’école que les anglophones. En effet, si on tient compte du pourcen- tage de 1,7 % admis depuis 1981, les francophones sont bien représentés dans les éco- les lémentaires mais trés mal au niveau universitaire. De lus, les francophones repré- oe 2.8% Be habitants de Colombie _ britannique ayant moins de neuf années de scolarité. A noter qu’en Colombie britannique, une personne bilingue est quel- qu'un de trés diplémé alors que la population allo; se trouve au bas de l’échelle de scolarité. IL GAGNE MOINS D’AR- GENT. Phénoméne probable- ment indissociable du taux de scolarité, l’étude- des revenus ‘des francophones montre qu'ils gagnent moins d'argent Suite page 6 Economisez sur vos cartes de voeux. grace au «Soleil» Détails en page 2 * irate dea lit