NN eee eee Districts bilingues OTTAWA — LAllian- ce de la fonction publique du Canada s‘oppose a |'instaura- tion de districts bilingues fé- déraux au Québec et au Nou- veau-Brunswick, mesure re- commandée en mars par la commission consultative des districts bilingues. Dans une lettre adressée au premier ministre Trudeau, si- gnée par M. Claude Edwards, président, et rendue publique hier, !’Alliance demande que Yinstauration des districts bi- lingues soit retardée jusqu’a la publication des données de recensement’pour 1971. . Au titre de la Loi des lan- gues officielles, le gouverne- ment fédéral doit assurer des services bilingues dans les districts bilingues. Aucun dis- trict de ce’ genre n’a encore été instauré. Selon la lettre, la recom- | mandation de la commission ' voulant que tout le Québec de- vienne un district bilingue, “compromettrait + gravement les droits culturels et linguis- tiques des : Canadiens d’ex- pression francaise du Québec, surtout ceux qui habitent dans les régions ou le francais prédomine™. . La lettre ajoute que les re- commandations en question tne tiendraient pas suffisam- ment compte des structures linguistiques des provinces et ne seraient pas dans lintérét ides 35.2 pour cent de franco- phones et des 13:3 pour cent ‘d'ar-glophones qui sont en mi- nunté respectivement au Nou- veau-Brunswick et. au Qué- bee.” : Elle recommande .que ‘‘sans qu’aucun préjudice grave soit causé aux francophones au nouveau-Brunswick, il est ma- nifeste que les limites les plus appre et les plus justes d'un district bilingue dans cette province exclu- raient les sept comtés du sud: Albert, Carleton, Charldtte, aes Queens, St. John et or ‘Prise dans son ensemble, comme semble lavoir fait la commission consultative, la minorité francophone de ces comtés représente environ 4.4 pour cent de leur population globale’’,- poursuit la lettre. Elle ne précise pas, cepen- dant, les régions du Québec qui devraient étre exclues du dis- trict bilingue. L’Alliance deé- clare que les intéréts de plus de 30,000 fonctionnaires fede- raux au Québec et 6,400 au Nouveau-Brunswick . sont en jeu dans cette question. U.S.A. contre Japan Inc. WASHINGTON — La détérioration des relations commerciales entre les Etats- Unis et le Japon. qui a pris un tour nettement politique ces dernieres semaines. a pour origine un déséquilibre crois- sant des échanges commer- ciaux entre les deux pays qui a été peu a peu interprété aux Etats-Unis comme la_ mani- festation d'une. “guerre .com- merciale’. quils étaient en ~- train de perdre. > Le déficit des échanges amé- ricano-japonais, qui étaient équilibrés en 1965, dépasse- ra sans doute a la fin de cette année les 2,5 mnilliards de dollars. En un an. il a plus que double. au profit des Japonais au ont ainsi accumule en peu e temps de formidables reé- serves de changes. Celles-ci - devraient atteindre quelque dix milliards de dollars a la fin de 1971, égalant alors les ré- serves ameéricaines qui n ont cessé dans le méme temps de fondre. Et si, pour la premiere fois depuis 80 ans. la balance commerciale des Etats-Unis se trouve cette année en déficit. ce sera en grande partie en raison du . déséquilibre des échanges entre les deux pays. Or. constatent amerement les Américains, non seulement les’ Japonais inondent les ~ Etats-Unis de voitures. télé- viseurs, textiles, appareils photos, tout en se protégeant farouchement contre la péne- tration des produits américains. mais ils sont devenus le -pre- mier commercant du Pacifi- que. supplantant ies Etats-U- nis dans leur sphere tradition- nelle. Les Japonais les -ont méme précédés aupres de la Chine communiste dont ils sont déja les premiers fournisseurs. Ces constatations ne cessent d’alimenter les ressentiments des milieux déaffaires et de l'administration. Les - indus- triels ne sont pas loin de fai- re du Japon le “bouc émis- saire’’ de tous leurs déboires commerciaux. Ils ont forgé a cet effet l’expression “Japan Inc”. (La “Maison Japon”) qui résume la “collusion” qui unit selon eux les industriels et les responsables. gouvernementaux nippons, dans leur entreprise de guerre commerciale avec les Etat-s Unis. , Les fonctionnaires améri- cains calculent de leur cdté he les dépenses militaires es Etats-Unis au Japon, se traduisent chaque année par des rentrées de l'ordre de un milliard de dollars pour I’ éco- nomie japonaise.. Leur allié, qui, ne consacre que un pour cent de son produit national a sa défense, peut, font-ils va- loir, mobiliser toutes ses res- sources pour lancer ses ‘‘of- fensives commerciales”. Pour les.Américains, le Ja- n.continuerait ainsi 4 béné bcler des avantages d'un ““pays assisté’ sans assumer ‘les res bilités de la puis- Sance économique de premiere AE qu'il est devenu. ‘ous les efforts des Etats- Unis ont donc consisté depuis quelques mois a amener le Japon 4 libéraliser son com- merce et a s'aligner sur les autres pays industriels. Les Etats-Unis attendent d'une part que les Japonais suppriment ,les quotas et au- tres artifices qui limitent lexportation au Japon des produits ameéricains, que le ‘peuple s'ouvre d’autre part aux investissements améri- cains qui sont restés jusqu’ici trés limités en raison de mul- tiples restrictions adminis- tratives. Dans -le méme temps, les Américains s‘efforcaient de décourager importation aux Etats-Unis d'un certain nom- bre de produits japonais (tex- tile, acier, téléviseurs) qui me- nacent: leur industrie nationale en raison des prix. selon eux, “‘anormalement bas” auxquels ils sont vendus sur le marché ameéricain. Ceux-ci ne peuvent résulter. pour les Ameri- cains. que de pratiques com- merciales *douteuses” (qui nont dailleurs jamais réelle- ment été prouvees) ou des avan- tages exceptionnels dont bé- neficieraient les entreprises japonaises en matiere de main- d oeuvre ou de subventions gou- ‘ernementales. Dernier élément de cette contre-offensive américaine: les Etats-Unis font, depuis quelques _ mois, _ pression sur les Japonais pour quils -réévaluent le yen, ce qui aurait pour premiere conséquence de rendre plus chers }és- poe vendus aux Etal nis, tout en abaissant le des produits “Made in USA“ pour les Japonais. ee Les rg eed ont toujours accueilli les demandes ameéri- caines avec une patience tou- te orientale. Apres tout, font- ils remarquer, les produits japonais ne représentent que 15 pour cent des achats des Etats-Unis et les seules im- portations de textiles, si re- doutées. ne prennent que 4 pour cent du marché améni- cain. | S.Lewis i ce OTTAWA — Le leader ontarien du Parti néo-démo- crate M. Stephen Lewis, a dit déceler dans sa province une tendance 4 “‘tracer_sa propre Voie, en laissant le Quebec fai- reson chemin tout seul’. Selon M. Lewis, sembla- ble politique est impraticable, pour autant que les deux pro- vinces aient des problemes - communs a combattre, comme celui de Ja pollution, sur leurs frontiéres mitoyennes. : “C’est également impossi- ble en termes d’économie politique, de dire M. Lewis, et, en fin de compte, cela conduirait -4 un demembre- ment de notre pays, a moins que l'Ontario ne se mette a collaborer plus étroitement avec le Québec et @ conclure certains arrangements avec cette province”. —- é M. Lewis a dit n’avoir jamais senti de la part du Pre- mier ministre de 1’Ontario, M. William Davis, et de son i conservateur, semblable tendance 4 une collaboration étroite avec le Québec, ce qui “était évident lors de la conférence _constitutionnelle a Quebec”. ieare Le leader politique tenait ses propos lors d’une visite d'une journée dans la région d@ Ottawa en vue de mettre au point une strafégie_poli- tique pour les. élections pro- vinciales: qu’il dit maintenant attendre “‘quelque part entre la ‘“‘mi-septembre et la mi- octobre”. Bien que son parti n’ait pu faire lire aucun de ses candi- dats dans la région d’Ottawa, —r M. Lewis compte bien effec- tuer une percée lors des pro- chaines élections. | Selon lui, son parti est mieux préparé que jamais. ‘Le fait que je sois ici montre ‘a quel point je parle sérieuse- ment’, dit-il. ‘‘Nous pensons que les votes conservateurs s’effritent, et nous sommes - résolus a‘prendre notre part.” M. Lewis a également souli- ne que la rencontre a laquel- e il prenait part était la douziéme du genre dans la ‘province, préparation électo- rale ‘‘sans précédent” dans son parti. ‘“‘Nous avons actuel- lement 101 candidats pour 117 siéges’’ , de préciser M. Lewis. Le leader politique a nié Yallégation selon laquelle son rti se serait fait couper *herbe sous les pieds par la législation récente de l’admi- nistration Davis visant a abaisser l’age électoral et a lutter pour le contréle de I’ en- vironnement. ‘‘Ce ne fut qu’une tentative de derniere heure pour retrouver la faveur du public et éviter la défaite aux prochaines élections”. a dé claréM. Lewis. | Elections gui, selon le por- te-parole du NPD ontarien, se-- raient menées “sur des ques- tions économiques et fiscales auxquelles M. William Davis et son gouvernement n’ont pas. jusqu’a présent, porté atten- tion’. Au nombre de ces ques- tions, figurent un projet NPD de création d’emplois, de construction de logis et de re- distribution fiscale. _ainsi | ee politique de restriction u cout de la vie. Suite ‘*Sur les 17 commissaires, il y a six catholiques et les autres sont des orangistes’’, précise-t-il. Le Dr Gervais explique, d’autre part, que la situa- tion actuelle a nui considé- rablement au recrutement d@enseignants de langue frangaise. Les professeurs francophones représentent environ 60 % du corps en- seignant de l’institution. Ce qui, selon lui, n’est pas suf- fisant. Il avoue que la solution la plus logique 4 ce problé- me qui divise les deux grou- pes linguistiques serait de créer deux commissions scolaires dans le district actuel, une pour les franco- phones, l’autre pour les an- glophones. Le Dr Gervais souligne, de plus, qu’A quatre repri- ses depuis qu’il est com- missaire, soit depuis jan- vier dernier, des représen- tants des francophones ont rencontré. les responsables ‘du ministére de 1’éducation de l’Ontario. ‘‘Toutefois, ajoute-t-il, ces.derniers ont toujours soutenu qu’ils ne pouvaient intervenir et qu’ils respectaient l’autorité lo- cale, la Nipissing Board of Education’’. Tl est parmi ceux qui crai- gnent que le conflit ne dé- bouche sur la violence. Il le compare 4 ‘‘un baril de poudre’’. Le Dr Gervais déclare que les francophones ne recule-' ront pas et qu’ils ne tolé- reront plus la direction de la minorité anglophone. ‘‘ Ici, a Sturgeon Falls, a-t-il dit, les anglophones ont toujours gouverné dans tout : écoles, commerce, affaires munici- pales, loisirs, etc. **C’est fini ce temps, car il y a eu réveil des franco- phones’’. Plus de 80% des 7,000 ci- toyens. de Sturgeon Falls sont de langue frangaise. . Le Dr Gervais a précisé qu’il n’encouragera pas les enseignants francophones & -boycotter les cours 4 la reprise des classes, au dé- but de septembre, mais qu’il croyait que les étudiants re- fuseront, eux, de revenir a l’école si l’on n’a pas résolu. le conflit A leur satisfaction. A Ottawa, le secrétaire gé- néral de 1’Association cana- | dienne-fran¢aise de 1’Onta- rio, M. Rémy Beauregard, a déclaré qu’il revenait de Sturgeon Falls od il est allé s’informer de la situation. M. Beauregard, un ex-re- cherchiste du Parti conser- vateur, a confirmé la situa- tion décrite par le Dr Gervais. Il a dit que 1’7ACFO apporte et continuera d’apporter son soutien 4 la majorité franco- phone de Sturgeon Falls. Il a lui aussi souligné qu’il est fortement question de gréves d’enseignants et -d’étudiants francophones si un réglement du conflit n’in- tervient pas au cours des prochaines semaines. : be Fe: LE SOLEIL, 27 AOUT 1971, Il