tét¢ Enregistrement de 2eme classe No.0946 Vol.2 N28 Sr tre LE SOLEIL de vancouver LE SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE SANS PEUR - NI FAVEUR PRIX: 15¢ Vendredi 13 juin 1969 Accord entre le Québec et I'Ontario Chaque gouvernement déboursera $150,000 par année par GILLES DAOUST QUEBEC — Les premiers ministres du Québec et de l'Ontario ont tous deux déposé, hier, devant leurs parlements respectifs; le texte d’un accord de coopération et d’échanges en matiére d’éducation et de culture pour lequel les deux provinces investiront chacune $150.000par année. Le chef du gouvernement ontarien, M. John Robarts, se rendra aujourd’hui & Québec afin de signer l'accord en compagnie de M. Jean-Jacques Bertrand. L’entente porte sur la promotion du frangais et de l'an- glais dans les deux provinces, l’échange de documentation, de fonctionnaires, de spécialistes en matiére d’enseignement des deux langues, d'étudiants. d'administrateurs, de rensei- gne ments techniques en matiére de télévision éducative, etc... : Elle a donné lieu déja a un premier geste concret puisque “ les deux gouvernements ont simultanément annoncé hier |’¢- + tablissement, 4 compter de 1970-71, d'un programme de vingt ; bourses, dix pour chaque province, destinees & de jeunes Québécois et a de jeunes Ontariens désireux de poursuivre leurs études dans la province voisine. ae “Cest un événement historique, a dit hier M. Bertrand _ déposant le document a la Chambre. Je suis convaincu qu’en signant cet accord portant sur des domaines de leur compé- tence propre, l'Ontario et le Québec posent un geste de colla- poration d’égal a égal dans J'esprit d'un véritable fedéra- ~ lisme.” |. "Sous Mancien gouverne aul momient ol se signaient )/ tie Jes accords de coopération France-Quéebec. ~ pees Le chef de J'opposition, M. Jean Lesage, a signalé ce fait, hier, en félicitant M.Bertrand d’avoir assuré en ce do- maine la ‘“‘continuité de l’oeuvre gouvernementale”. : M. Lesage a aussi parlé des liens trés anciens qui unis- sent le Quéhec et l'Ontario et qui datent de bien avant 1867. “Tl fut un temps, a dit le chef de l’opposition, ot le Ca- meuré gravé profondement dans les deux populations. “Le Québec a toujours trouve avantage dans son voisi- " nage avec l’Ontario, de méme que les gouvernants de 1’Onta- _ rio ont certainement trouvé avantage a maintenir des liens - étroits avec le Québec, quand bien méme ce ne serait que _ pour préserver ce qu’on pourrait appe.er une culture anglo- Le canadienne contre l’envahissement de la prétendue culture’ + ameéricaine. De ces liens qui nous unissent, nous trovvons, +. chacun de notre c6té, un accroissement de force et de vi- gueur.” =. Quant 4 M: Bertrand, il a signalé que les nombreuses re- - Jations qui existent entre le Québec et l'Ontario n ‘ont jamais pris forme. Tl était donc temps d'agir de fagon plus systéma- tique. : M. ‘Bertrand a felicité le ministre des Affaires culturel- / les, M. Jean-Noel Tremblay, ainsi que les fonctionnaires, voir mené & bien les longues négociations qui nt précédé -_._Yentente. Il a aussi reconnu 4 MM. Jean Lesage, Pierre La- porte et Paul-Gérin-Lajoie, membre de l’opposition, le mérite d’avoir entrepris la réalisation de ce projet. - @Deux communautés ~ L’entente rendue publique hier est la premiére du genre au Canada. Son préambule, d’autre part, lui donne une cer- taine connotation politique puisqu’elle contient une admission deux sociétés distinctes. 2 Les considérants del’entente sont les suivants : @ conscients que le patrimoine historique’et linguistique du Canada a été mis en valeur par deux communauteés, l'une de langue francaise, |’autre de langue anglaise, lesquelles, - ont, de concert avec les citoyens de nombreux autres groupes ethniques, fagonné le caractere du Canada ; -@ reconnaissant que le frangais et l'anglais sont les deux langues d’usage au Canada $ 2 @ convaincus qu'une plus grande cooperation entre nos deux 4 provinces est essentielle a la vitalite du pays ;. : @ décident de promouvoir un programme d’échanges dans , les domaines de l'éducation et de 1a culture. Be Commission permanente Bist Laccord institue une commission permanenje de coopé- ___- ration Québec-Ontario, composée d’au moins cing représen-. | __ tants de chaque gouvernement. — , Re ; . > Ri : a ‘ontente fait, suite a de longues negociations entreprises “nada, c’était seulement l'Ontario et le Quebec. Cela est de- implicite de la part de l'Ontario de l’existence au Canada de Cette commission, qui se réunira au moins deux fois !’an, alternativerttent a Toronto et & Québec, sera responsa- ble de la mise e#-oeuvre des dispositions de l'accord, dont voici quelques aspects: - 1—Nous fournirons, dans les limites de notre compétence et 1a ow la chose s'avérera possible, les services gouverne- mentaux en francais et en anglais ? 2—Nous dispenserons, dans la mesure du possible, aux etu- diants du groupe minoritaire de langue anglaise ou de langue francaise I'enseignement dans leur langue : nous. mettrons en outre a leur disposition Jes moyens leur per- mettant d’acquérir une connaissance solide de la langue de la majorite. 5 3—Nous nous communiquerons le texte de nos lois et de nos réglements au fur et & mesure de leur publication. Nous échangerons également des publications gouvernemen- tales touchant aux autres domaines de !’administration publique. 4—Nous mettrons en oeuvre un programme d’échanges de fonctionnaires. Nous nous porterons mutuelle assistance en ce qui a trait @ la formation de nos personnels res- pectifs et publierons, en outre, les documents gouverne- mentaux appropriés en francais et en anglais. os @interprétes 0 eos eS ; 6—Nous favoriserons les contacts entre les représentants de nos municipalités et encouragerons le jumelage des villes _québécoises et ontariennes, 7—Nous échangerons des renseignements sur les methodes d’enseignement du francais et de l'anglais ; nous encou- ragerons également l’échange de specialistes en ces ma- tieres. : 8—Nous favoriserons les échanges d’enseignants, d’adminis- trateurs et d’étudiants a tous les niveaux et dans toutes les disciplines. ; §—Nous collaborerons 4 la mise en oeuvre de programmes ’ d’échange visant a la formation et au perfectionnement des professeurs de langues. 10—Nous collaborerons a 1’établissement de normes permet- tant la reconnaissance réciproque des programmes de formation des enseignants . : 1i—Nous favoriserons, entre les institutions d’enseignement a tous les niveaux, des accords visant a la reconnaissance réciproque de programmes d’étude. 12—Avec la coopération des nombreux organismes privés qui s’occupent déja d’échanges d’étudiants, nous encourage- rons les échanges d’emplois d’été dans le but de permet- tre a nos jeunes de mieux se connaitre et de mieux se familiariser avec leurs coutumes ‘respectives. 13—Nous échangerons des renseignements techniques et des émissions dans les domaines de la radiodiffusion et de la télévision éducatives. _ ' 14—Nous encouragerons la cooperation et les échanges dans l'ensemble du domaine. artistique ; ces échanges touche- ront notamment la littérature, la musique, le theatre. le ballet, les arts visuels, les bibliotheques, les archives, les. musées et le folklore. 15—Nous favoriserons des -échanges mettant en evidence l'apport de nos différents groupes ethniques. @ Réle de I’Ontario@ Interrogés au sujet de l'article 2 de l'accord concernant la promotion linguistique, des fonctionnaires du gouverne- ment québécois ont déclaré que cela n’affectait aucunement “intention du cabinet de présenter un projet de !oi sur les langues. On se souvient que le bill 85, sur les droits linguisti- ’ :ques de la minorité anglophone du Québec a été retire par le gouvernement au moment de sa deuxiéme lecture. Quant a l’entente elle-méme, ajoutent les fonctionnaires, elle démontre l'importance du rdéle que peut, jouer |’Ontario dans l'avenir du Canada en reconnaissant l'existence, en ce pays, de deux réalités ethniques. LA. PRESSE, MONTREAL, MERCREDI 4 JUIN~ 1969 ‘gion d'Emonton qui Edmonton ob tient sa televi sion francaise OTTAWA:- M.Gérard Pelletier, secrétai- re d'Etat, a annoncé la semaine pas- sée qu'un accord venait d'€@tre sig- né, sous l'égide du secrétariat d'E tat, entre la Société Radio-Canada et le ministére albertain de 1'Education. Aux termes de cette entente,la socié- té Radio-Canada demandera au conseil de la radio-télévision canadienne, l'autorisation d'établir une station de télévision francaise dans la ré- : servira €galem- ent a diffuser des émmissions éduca- tives fournies par la "Métropolitan Edmonton Educational Television", ou MEETA. Le secrétaire d'ETAT a sowligné,qu'- il avait regu récemment une pétition de 28,000 signatures réclamant 1'€éta- blissement d'un poste de TV francgai- se dans la région d'Edmonton. D'an- tre part, le gouvernement d'Alberta, et la MEETA, avaient informé le fé- déral de leur intention de partici- per.au programme de TV éducative le plus t6t possible. Le 24 octobre, 1966 le secrétaire d'Etat annoncait la création d'un comité d'Btudes sur la Radio-télédiffusion Educative qui était chargé entre autres d'enquéter sur les mesures provisoires, qu'il convenait de prendre avant 1l'adopt— ion du projet de loi, L'entente qui vient d'étre signée a donc l'avantage de combler un double besoin,selon le ministre. 'M.Pelletier s'est, enfin, déclaré trés heureux de la diligence manifes- tée par la société Radio-Canada a cet- te occasion qui, grace & la coopéra- tion du ministére de l1!éducalion de 1l'Alberta, pourra offrir des services de télévision francaise Ala popula- tion d'Edomton longtemps avant la da- te prevue. Ecole frangaise... Le programme d'enseignement en langue francaise au niveau de la ma- ternelle,dans les écoles de la Commis sion scolaire de Coquitlam, sera non seulement continué mais aussi bien é& “tendu. e La Commission agrée ainsi la re- commandation d'un comité chargé d'en-* quéter a ce sujet, appuyée par le Su- rintendant des Ecoles de la Commis-— sion Mensieur G.H.Nelson. Les recommandations agréées la Commission auront pour effets: — Que la Maternelle Francophone con- tinue en plusieurs classes,en Septem— bre 1969; (suite page is ECOLE, sce) par