Yétais le directeur gem@ral sere rims Je m’en vais, ce qui ne signifie pas que je démissionne au sens l&che de l*expression. Mais, pourquoi le cacher, je ne suie pas un Franco- Colombien en cela que je n'ai jamais eu l*intention de m*installer plus ou moins définitivement ici. La Gaspésie, mon pays natal, m’ap~ pelle et ctest pour prendre l&-bas des responsabilités & long terme que j'ai décidé de rentrer chez nous. Je ne ressens pas le besoin de me justifier, de m'expLliquer, maia j*ai pourtant conscience C'avoir, en quelques ois, accompli ici ce que l'on attendait de moi, du moine dans un premier temps. Avec mon engagement comme directeur général de la Fédération des Franco-Colom= biens, a débuté une bre nouvelle. Jusque 1k, le sige de la F.F.C. était constitué d*une seule personne, une seule personne qui était h la fois directeur, informateur, animeteur dans tous domaines. Je suis entré dans l*‘aventure avec ia promesse, d*abord, de disposer.d‘une équipe, avec la charge aussi de mettre en place des systémes, des “outils" indispensables au fonctionnement rationnel d‘une organisation comme la nStre. Ces outils, cette équipe sont en place. Mon successeur les trouvera dés son entrée en fonction, préte & servir. Il lui faudra, certes, au ni- veau de l*équipe, se souvenir qu'elle est composée a*étres huweing, pas de robots. Pour avoir travaillé avec eux, cependant, je puis assu- rer une chose : ils sont tous animés de le volonté de servir la commu~ nauté francophone. Le futur directeur général devra, s‘ii veut &tre le chef d*équipe qu'on attend qu'il soit, &tre habité d*une semblabile intention. Car il n'est peut-8tre pas inutile de ie redire et de 1*é- crire ici : on ne fait pas “carriére® 4 la Fédération des Franco-Colon~ biens, pas plus que dans tout organisme pareiliemnent impliqué dans , L*animation socio-culturelle. Ov alors, si lton y fait carritre, c'est Zola maniére des missionnaires qui n’attendent ni résultats spectacu- laires ni récompense ..- ici bas | L‘engagement qu'il faut attendre des permanents (des"“salariés", devrais-je dire, puisque, aussi bien, dtautuns le leur rappellent par- fois) une Fédération doit pouvoir également l‘exiger des bénévoles qui prétendent servir. Comme le disait un jour la responsable du comité @*animation sociale, “l'action socio-culturelle n’est pas un passe~ temps, un hobby". Et de méme que les permanents ne doivent pas s‘ate tendre kh "faire une carritre” & la F.F.C., les bénévoles ne doivent pas envisager de devenir uns sorte de “bénévoles professionnels" indéraci- nables qui prennent un peu facilement comme excuse a leur insistance, Ll’ impossibilité qu'il y aurait & assurer la relave. C'est précisément 1k que réside le principal obstacle & la construction d‘une communauté solide. Et si je peux formuler un souhait, avant de vous quitter pour . aller voir chez nous s'il y a “du feu dans la cheminée®, ce sera que — vous trouviez,tous ensemble, le moyen de garder vivace fa filamme de la Francophonie colombienne, de génération en génération. 3