Le théatre a la télévision nn nM — tt nr a TELE-SOLFIL, Vendredi 9 Septembre 1977, 3 Pour souligner la présence du théatre a la télévision depuis vingt-cing ans, Radio-Canada présentera, le dimanche 11 sep- tembre a 20 h 40, une émission spéciale intitulée le Théatre a la télévision, dans laquelle on fera une rétrospective et un bi- lan du travail accompli durant vingt-cing années. Cette émission contiendra cing rubriques couvrant chacu- ne cinq années de travail. Les deux premiéres rubriques, al- lant de 1952 a 1962, comporte- ront une analyse et des com: mentaires de comédiens, réali- sateurs et auteurs qui ont mar- qué cette période. Chacun d’en- tre eux nous fera part de ses observations et nous rappellera les themes populaires de ces années. Il sera aussi question des vedettes et des préoccupa- tions qui déterminaient le choix des textes. Au nombre des invi- tés, on compte: Fernand Qui- rion, Roger Racine, Louis-Geor- ges Carrier, Florent Forget, Pier- re Dagenais, Jean-Paul Fugére, Claude Désorcy, Jean Boisvert, Aimé Forget, Pierre Pétel, Geor- ges Groulx, Roger Lemelin, Gé- rard Robert, Gilles Pelletier et Jacques Languirand. C verra également plus de cinquante extraits des piéces les plus importantes. A la_lu- miére de ces analyses, les in- vités tenteront de faire quel- ques prévisions pour l'avenir. Comme troisiéme_ rubrique, . Monique Miller nous parlera des années 1962 a 1967, années‘ qui ont été marquées par sa partici- pation constante aux téléthéa- tres. Elle nous fera part de. ses ©“ commentaires-en studio. Jacques Godin, |’un des deux interprétes de la piéce «Des souris et des hommes:, sera en- suite invité @ nous entretenir des événements des cinq an- nées suivantes, de 1967 a 1972. Hi Pour nous parler des activités des cinq derniéres années, on a fait appel 4 quatre réalisateurs dont la participation fut impor- tante. Il s'agit de Louis-Georges Carrier, Paul Blouin, Jean Fau- cher et Jean-Paul Fugére. Tout en discutant de la situation ac- tuelle, ils tenteront de définir nos tendances et nos caracté- ristiques. : Cette émission d'une heure - et demie constitue donc un vas- te résumé des grandes réalisa- tions qui’ ont été faites aussi —— 7 * * 2 Des souris et des hommes bien qu'un dossier qui nous per- mette de tirer quelques conclu- sions. On verra par exemple qu’avant 1962, on n’abordait ja- mais les problémes sociaux. Le théatre de cette période était surtout axé sur les aspects ex- térieurs, comme les costumes et les décors. Puis lentement, les idées véhiculées par les piéces ont pris de plus en plus d'im- portance. Parallélement, on a accordé une place plus grande au théatre québécois et aux textes originaux. Trois. réalisateurs se _ sont chargés de cette émission spé- ciale, ce sont: André Bousquet, Guy Hoffmann et Claude Désor- cy. Henri Bergeron sera |’anima- teur. ® Célébration ‘tains problémes qui Un concert sera donné le di- manche 11 septembre a 22 h 10, a l'occasion du 25e anni- versaire de la télévision de Radio-Canada. Célébration cons- titue le point de rencontre en- tre les deux grands réseaux Colette Boky de télévision de Radio-Canada pour célébrer cet événement. Henri Bergeron et Bob Harding présenteront cette émission. Ceux qui ont suivi /‘Heure du concert se rappelleront peut- étre que Henri Bergeron, qui sera le présentateur, et Jean John Newmark Deslauriers, qui dirigera |l'or- chestre, vont occuper les mé- | mes fonctions qu'ils occupaient lors de la premiére émission de — . vosns « Maureen Forrester 5 ,. I'Heure du concert, diffusée en } 1954. D’ailleurs, c'est l’ancien théme musical de l’émission qui ouvrira cette soirée, le fameux Pas de deux de Casse-noisette de Tchaikovski, exécuté par deux danseurs solistes des Grands Ballets canadiens. ’ Vous entendrez ensuite Ga- brielle Lavigne, Colette Boky, Robert Savoie et Pierre Duval qui interpréteront le quatuor de Rigoletto. L’émission se poursuivra avec le pianiste Ro- Pierre Duval bert Silverman qui interprétera le dernier mouvement du Con- certo no 2 de Saint-Saéns. Mau- reen Forrester, accompagnée au piano par John Newmark, chan- tera «Rhein Legendchen» de Mahler et un negro spiritual i = «Little Boy How Old Are You?» Trois membres du Quartet Canada (Steven Staryk, violonis- te; Tsuyashi Tsutsumi, violon- celliste, et Ronald Turini, pianis- te, joueront un mouvement du Triple Concerto de Beethoven. Ce concert se terminera par une oeuvre canadienne. Vous entendrez trois extraits de /'Es- Robert Savoie caouette, suite pour orchestre, solistes et choeur de Roger Matton, interprétés par Gabriel- Gabrielle Lavigne le Lavigne, Colette Boky, Robert © Savoie et Pierre Duval. ‘Marcel Laurencelle dirigera le choeur mixte de 40 voix et Jacqueline Léveillée, as- sistée de Rachelle Moride, réa- Miroir et catalyseur... (Suite de la P.2) Au service de tous les publics Suite a l’expression de cer- nous e- taient propres, Radio-Canada a été. victime de protestations. En effet, on lui reprochait son aus- térité et son élitisme. !! y a des gens qui refusaient systémati- quement de regarder la télévi- sion de Radio-Canada. A la di- rection, on a changé cette si- tuation en allégeant la program- mation de maniére a satisfaire tous les publics. C’est avec un nouvel état d’esprit et avec un grand souci du public que l'on a abordé ce probléme. Aujour- d'hui, Radio-Canada présente de nombreuses émissions de varié- tés, des jeux questionnaires, des émissions faites pour déten- dre les gens et non pas pour les rendre anxieux. Mais la direc- tion de Radio-Ganada doit con- sidérer de nombreux facteurs dans |'élaboration de ses poli- tiques et dans la définition et la poursuite de ses objectifs. «ll y a des transformations, dit Ray- mond David, qui sont celles du milieu» et Radio-Canada _ cher- che a respecter ces transforma- tions et a les suivre au fur et a mesure qu’elles se produi- sent. «Je pense que le diffuseur doit respecter les valeurs d'un milieu donné, dit-il. Il y a dix ans, on ne parlait pas d'avorte- ment, les gens n’étaient pas préts. Ce n'est que progressi- vement, alors qu'un sujet de- vient la préoccupation.d’un trés large public, qu'on peut |’abor- der. Il faut mesurer ses_ini- tiatives en fonction du milieu parce qu'il est évident que la télévision élargit considérable- ment l'auditoire.» On demeure donc trés conscient de |'impact de la télévision et de la néces- sité de suivre la démarche des gens dans une prise de cons- cience qui ne veut étre que gra- duelle. ll existe d’aileurs. différents moyens de connaitre les opi- lions, les goiits et les besoins ’, du public. Qu’il s’agisse de son- dages, d’enquétes réalisées par le Service des recherches, de réunions organisées avec les directeurs de section ou de |’é- coute attentive de tous les com- mentaires recgus de vive voix ou par courrier au niveau des Rela- tions avec l’auditoire, Radio-Ca- nada ne devient jamais sourd au public dont il n’oublie pas les requétes. «On ne doit pas imposer au public notre propre jugement, déclare M. David. Il faut vraiment étre sensible au public. Car étant miroir, on de- vient catalyseur.» A la direction, cn ne perd ja- ’ mais de vue le fait qu'une idée portée au petit écran est don- née a tous et que cet élément devient alors révélateur et actif dans toute la société. «ll faut avoir assez de flair et de sensi- bilité pour savoir lorsqu’un su- jet est assez largement préoc- cupant pour le téléviser. Car le fait de l’amener @ |'écran en- © gendre une réflexion beaucoup plus grande chez tout le mon- de. En dehors des grandes idées exprimées par tous, une télévi- sion publique n’a pas d’opinion, d’éditorial.» Diriger, c'est aussi réfléchir et animer Il convient de souligner que la permanence de la direction a contribué au succés de Radio- Canada. Bien des gens se de- mandent en quoi consiste leur travail. Que font ces hommes de leurs journées puisqu’on les voit rarement dans les studios ou les couloirs de Radio-Canada. On sait qu’ils dirigent, mais comment le font-ils et comment .olisera en direct cette émission. ..... pereoivent-ils ‘leur rdle- respec- tif? Les taches du directeur de la télévision francaise, du direc- teur de l'information et du vice- président et directeur géné- ral de la radiodiffusion frangai- se se complétent et se rejoi- gnent. M. Jean-Marie Dugas est en contact avec les respon- sables des divers secteurs et avec les chefs de_ services. Mais ses fonctions ne se ‘limi- tent pas a orienter et a diriger ces responsables. Il doit éga- lement voir au bon fonctionne- ment du Service commercial et technique, s’occuper des rela- tions avec les stations régiona- les et les stations affiliées. Le Service d’exploitation est aussi sous son autorité. Entre-temps, il doit s’occuper de l’appareilla- ge technique, de la poursuite des grandes négociations, des relations internationales, de la publicité, des relations avec le Siége social et le réseau an- glais, et. participer au comité conjoint. I] doit chapeauter les services spécialisés, voir aux cas spéciaux, sans oublier les relations humaines. Tout cela, sans mentionner les discussions constantes avec le vice-prési- dent et sa propre recherche pour étre en mesure de prendre toutes les décisions. La lecture des rapports et des journaux constitue aussi un aspect impor- tant de son travail. CeS lignes résument bien briégvement des fonctions aussi diverses que dif- ficiles et qui imposent une res- ponsabilité énorme. M. Marc Thibault est respon- sable de l'information et des af- faires publiques. I] est en rela- tions constantes avec ses colla- borateurs a qui il a délégué des responsabilités. Il assiste a de nombreuses_ rencontres avec tous les responsables de sa ‘section et discute sans arrét de tous les aspects de |'informa- tion. Il doit connaitre parfaite- ment les grands dossiers de l’actualité pour avoir une crédi- bilité auprés de son équipe et pour é6tre capable d'orienter, d'innover, de diriger et de cer- ner chacun des problémes qui se posent 4 quelque niveau que ce soit. C’est 4 lui que revient la charge d’engager les compé- tences, de voir venir toutes les situations, d'étudier les dos- siers et de diriger le personnel. Pour M. Raymond David, di- recteur de la radiodiffusion, la situation est quelque peu dif- férente. Son réle consiste avant tout 4 penser la télévision et non pas sur un plan mais sur tous. les plans. I! doit étre en mesure de discuter et de trancher sur tous les aspects de la radiodiffusion. C'est a lui que revient le soin d’établir les grands objectifs et de voir a ce qu'on donne suite & ses de- mandes. Pour y parvenir, il doit se tenir au fait de l'évolution culturelle de la société. Cela exige de nombreuses lectures et un esprit attentif 4 tout ce qui se passe dans le milieu. ll est en quelque sorte le noyau de Radio-Canada, et la partie in- tellectuelle de son travail est essentielle. Ces trois hommes doivent ac- corder leurs politiques de ges- tion, coordonner leurs initiatives et harmoniser les secteurs. Ils. sont tous les trois extrémement conscients du public et du droit qu'il a d’avoir une télévision qui réponde a ses goiits et @ ses besoins. Les gens ne savent pas toujours @ quel point la direc- tion de Radio-Canada est cons- ciente de ce devoir et avec quel- le attention elle tente de saisir les exigences de ce public pour pouvoir mieux y répondre., :