Je connais des gens de toutes sortes, Philippe Labro, Gallimard, 2002 Philippe Labro, romancier, cinéaste, journaliste, a publié dans les années 70 pour le mensuel Vogue, dans les années 80 pour I'hebdomadaire Le Point et dans les années 90 pour Le Monde, des portraits de personnes célébres. Il a réuni ces textes dans un livre qui vient de sortir, intitulé Je connais des gens de toutes sortes. A chaque article il a ajouté une postface ce qui lui permet d'indiquer ce qui est arrivé au sujet par la suite et aussi d'accomplir une réflexion sur ce quill a écrit. Sur les vingt-et-un articles, un seul portrait de femme, celui de Katharine Graham. Cette américaine, décédée en 2001, figurait parmi les cinq cents plus grosses fortunes des Etats-Unis grace a l'empire de presse qu'elle a créé, comprenant, entre autres, qua- tre stations de télévision, Newsweek, la moitié du Herald Tribune et surtout le Was- Aington Post qui découvrit et dénonca le Watergate. Dans la conclusion de son livre, Labro s'étonne et s'excuse de n'avoir présenté qu'une seule femme et dit qu'll se rattra- pera un de ces jours... Parmi les autres portraits, des journalistes, des hommes politiques et non des moin- dres, John Fitzgerald Kennedy, Francois Mitterand, Michel Rocard, un footballeur, Mi- chel Platini, un chanteur-compositeur, Jean-Jacques Goldman, des cinéastes, Woody Allen, Jean-Luc Godard, des écrivains tels qu'Ernest Hemingway, André Malraux ou Francis Fukuyama, essayiste américain d'origine jJaponaise qui a secoué le monde occi- dental en affirmant que I'Histoire, les idéologies, c'était fini. Labro qui a bien connu et méme fréquenté plusieurs de ces personnalités fait pénétrer le lecteur dans leur vie gotidienne, dans leur intimité. I sait conférer 4 ces célébrités un air familier en décrivant quelque détail physique, leur costume habituel, leurs petites manies, si bien qu'ils apparaissent presque comme des gens ordinaires. Soit parce quill a passé plusieurs années aux Etats-Unis, soit parce qu'il se complait dans l'anglomanie, Labro émaille plusieurs de ses articles d'expressions américaines comme s'il n'existait pas d'équivalents en francais. A part ce tic d'écriture agacant, Labro s'ex- prime toujours dans un style clair et vif qui rend la lecture de ses ouvrages facile et at- trayante. Monique Genuist