r Septembre 1968 L’APPEL — Page 13 EN 1965, NOUS PENSIONS A LA MEME CHOSE... Rapport de |’Agent de liaison de la Federation au Gongres général d’octobre 1965 Rapport de Agent de liaison de la Fédération au Congrés général d’octobre 1965. ; Comme ce numéro de L’APPEL sortira au moment out les Canadiens-franeais de la Colom- bie Britannique s’appréteront 4 discuter de leur avenir, en congrés, il serait bon de leur donner l’occasion de relire des extraits d’un document du congrés de l’automne 1965, pré- paré par l’Agent de Liaison. C’était, 4 la fois, son rapport d’activités et ce que lexpérience et ses observations lui avaient enseigné quant 4 la nature des pro- blémes de l’association, et, les perspectives qu’il entrevoyait pour l’avenir. Fonctions de 1’Agent de liaison. “Depuis un an et demi, c’est-d-dire, depuis le ler février 1964, notre Fédération a engagé les services d’un agent de liaison 4 plein temps. “Un octroi substentiel, consenti par la Fra- ternité Francaise d’Amérique, se chiffrant a $24,000 repartis sur trois ans, a permis a notre association provinciale d’entreprendre un pro- gramme de rajeunissement et de restructura- tion, visant 4 assurer son efficacité, sa repré- sentation et sa permanence. “Lia principale fonction de cet agent de liai- son devait consister en l’établissement d’un se- erétariat central. Un local temporaire, attenant a une résidence, a été loué par bail, pour trois ans. Il est 4 espérer, qu’au bout de cette pé- riode d’organisation, ce secrétariat pourra étre aménagé en permanence, 4 méme un édifice public dont la communauté Canadienne fran- caise sera la propriétaire.” Ce voeu est maintenant réalisé puisque notre secrétariat est logé dans l’édifice de la Caisse Populaire de Maillardville. “En plus d’assurer les services de ce secré- tariat, l’agent de liaison devait travailler a faire l’unité parmi nos groupes, 4 coordonner leur action et 4 découvrir les moyens d’assurer une participation pratique et efficace, de la part de ces groupes, afin que 1’association puisse, éventuellement, se soutenir par elle- méme, sans avoir, continuellement, 4 demander du secours. “La troisiéme fonction de cet agent devait étre d’établir des liens nouveaux de commu- nication entre notre association et les organis- mes extérieurs, soit de langue francaise ou de langue anglaise, afin de faire connaitre notre existence et nos aspirations. Précisions utiles “Pourquoi un secrétariat permanent? Pour- quoi un agent de liaison? “Avant de procéder avec l’essentiel d’un rapport comme celui-ci, il faudrait s’assurer que tout le congrés saisit bien 1’importance de ce cadre et des conditions qui le rendent im- pératif. “Plusieurs personnes semblent encore étre d’opinion que les sommes d’argent dépensées pour payer les salaires d’un homme 4a plein temps et pour maintenir un secrétariat, se- raient mieux employées si la Fédération s’en servait pour secourir les écoles bilingues, pour attribuer des bourses ou pour soutenir des initiatives de caractére culturel. “La réponse est simple mais brutale: Sans des structures définies, adaptées au temps pré- sent; destinées 4 remplacer les mesures arbi- traires et les générosités gratuites; Vaide di- recte et discrétionnaire, si forte serait-elle, é- quivaudrait 4 rendre plus solennel un enterre- ment de premiére classe de notre minorité de langue frangaise. “C’est la découverte tardive de cette vérité qui a présidé 4 la décision d’entreprendre, par un effort concerté, la réorganisation de tout notre mouvement sur des bases qui rendront possibe l’élaboration de programmes suivis, systématiques, compatibles avec la réalité qui nous entoure. : “Deux faits essentiels doivent étre retenus: “1. Nous, Canadiens frangais, bien que nous soyons reconnus, du moins par le gouverne- ment fédéral, comme des citoyens du pays; ne le sommes, au moins en Colombie Britan- nique, qu’aux conditions imposées par la ma- jorité. C’est-a-dire que nous ne pouvons pas compter sur aucune des structures civiques, politiques ou autres, qu’on pourrait appeler les cadres officiels, pour nous assurer un dé- veloppement normal comme peuple. Il nous faut y substituer des cadres collectifs aptes & assurer notre intégration sans sacrifier no- tre identité. “2. Sans un secrétariat permanent, avec le personnel requis, il serait impossible d’établir une base de coordination et un réseau de com- munication. Sans un agent de liaison, 4 plein temps, il serait impossible de saisir tous les facteurs particuliers qui modéleront l’ensem- ble de ces structures qui détermineront, 4 leur tour, l’orientation de nos objectifs. “Mettez-vous 4 ma place. Je suis chargé, par Vexécutif, de faire la demande des octrois que pourrait nous accorder le Ministére des Af- faires Culturelles. Cette aide pourrait étre multipliée aisément mais la condition primor- diale et légitime de l’obtention de tout octroi est qwil soit pleinement justifiable et débou- che sur des résultats tangibles. Je ne me vois pas, en conscience, capable d’affirmer au Mi- nistére qu’une seule de nos écoles est en me- sure de s’engager dans un projet concret.