NFORMATION La rentree du Centre culturel francophone de Vancouver La porte etroite Aprés avoir confirmé Monique Polloni 4 sa téte, le Centre culturel présente sa nouvelle programmation d’automne. Mats Ia rentrée s’effectue sous Ile signe du malaise. “Méme avec tous les efforts du monde, il est difficile de faire un lieu chaleureux d’un édifice de béton”. Directrice générale du Centre culturel francophone de Vancouver depuis deux ans, Dominique Pilon doit faire face aux critiques de tous ceux qui considérent que le Centre n’est pas aussi chaleureux et actif qu’il devrait 1’étre. Lors de l’assemblée générale qui a confirmé, le 8 septembre, Monique Polloni a sa présidence, les interventions des membres étaient particuliérement révélatrice de l’insatisfaction ambiante. du dynanisme au Centre. “J/ y a un véritable probleme d’identité, da notamment a ces locaux de la Maison de la francophonie, qui dégagent une mauvaise vibration, une Fengshui’, confie Marc Fournier. Trois ans aprés l’inauguration de la Maison, force est de reconnaitre que la belle idée de regrouper tous les organismes francophones a décgu. “J/ y avait une idée géniale derriérele concept de laMaison, mais le projet initial, prévoyait que le Centre devait étre le gestionnaire dubatiment”’, vie du Centre. Sylvain Tellier, ancien président, a ainsi démissionné en novembre 1992 car il n’était pas suivi dans ses projets de fusion avec la Maison. Froide, malcommode, la Maison de la francophonie est également chére. “Le Centre doit payer 32 000 dollars de loyer par an sur un budget de 276 000 dollars. C’est beaucoup, et nous n’avons méme plus les moyens de louer la salle du thédtre de la Seiziéme”, explique Dominique Pilon, qui est lunique salariée permanente que le Centre peut se payer. C’est grace a des projets avec Emploi et Immigration Canada que le Centre a pu bénéficier, pour des durées limitées d’employés suplémentaires. Autre “Pour moi, et je ne suis pas la seule, le Centre n’est pas ce qu'il devrait étre, c’est a dire un lieu de culture mais surtout un lieu chaleureux pour la communauté : c’est jroid et on n’ose pas y entrer”, langait Frédérique Grenouillat, directrice de Réseau Femme. “LaMaison de la francophonie est un immeuble de bureau et le Centre apparait comme un “couloir un peu large : ou sont les salles d’exposition, labibliothéque, les salles de cours ?”, interrogeait pour sa part Jeanne Baillaut, Automne 93 Mercredi 15 septembre, lors du 5 a 8, c’est dans une salle plus conviviale que l’équipe du Centre devait présenter la programmation pour |’automne 1993. Les livres ont été ressorti de l’arriére boutique et l’espace repensé, avec les moyens du bords, pour le rendre plus chaleureux. Nouveautés de la rentrée : un cours de conversation frangaise, tous les mardis soirs; destiné aux publics anglophones, de la danse le mardi également, avec Colette Buvat qui tentera d’inculquer les bases de la valse ou du tango aux francophones, enfin, un atelier probléme, ‘et de taille, Pincompatibilité entre les deux salles voisines, celle de la Seiziémeetcelledu Centre. Ose-t-on imaginer une soirée cinéma dans le Centre au cours de laquelle des “Bingo!” ponctuerait les répliques des acteurs ? Méme si la question n’est pas officiellement a l’ordre du jour, le Centre n’exclut plus Jl hypothése du déménagement. Une hypothése parmi d’ autres qui représenterait un véritable séisme et risquerait fort de faire s’écrouler toute la directrice de]’ ancien Centre, de décoration, animé par la trés structure complexe de la “Le Centre a des murs, une sympathique Barbara Smyth. Comme Maison. Inconvénient administration mais pas les l’an dernier, les’ amateurs pourront | Majeur de cette solution : artistes qui seuls justifient retrouver la soirée des lettres, deux fois elle signifierait que le Centre existence de lastructure”, par mois, toujours animée par Marc concentre ses efforts sur le ajoutait-elle. Fournier, le café-croissant dudimanche | 4éménagement, audétriment Paradoxalement, ce matin, le salon de ’art de Nicole Dahan de ses activités constat critique est partagé et bien-siir, le 5 A 8 du mercredi. Pour communautaires et par la direction du Centre. “Nous avons dn tout renseignement 736-9806. culturelles. Pour |’instant, la priorité de L’équipe du prioritairementredresser la situation financiére. Aujourd ‘hui, la situation est plus saine, le Festival, en juin, a été un succes, tout comme le camp d’été : je pense que maintenant nous allons pouvoir aller de l’avant”, estime Max Adrien. Membre du CA, Max Adrien appartient a cette nouvelle génération, qui comme Marc Fournier, souhaite redonner Canadit La Reserve: du temps partiel pas ordinaire explique Dominique Pilon. Malheureusement, le destin a en décidé autrement. A la suite d’une sombre histoire, le produit de la vente du terrain sur la 16éme avenue n’a pas pu financer la Maison. Et le Centre a di se résoudre a n’étre qu’un locataire parmi d’autres. Depuis, 1’ affaire n’en finit plus d’empoisonner la Centre est donc de faire avec les moyens du bords pour tenter derendre plus sympathiquela salle et de renégocier le loyer. En . espérant qu’avec la destruction, début septembre, du vieux centre francophone de la 16éme avenue, début septembre, les fantémes du passé cessent enfin de hanter le Centre culturel. Frédéric Lenoir navale. La Réserve navale Vancouver Victoria FORCES ARMEES CANADIENNES Donnez a votre carriére civile a plein temps une autre dimension en travaillant a temps partiel dans-la Réserve Vivez une expérience unique et enrichissante dans la marine. Cotoyez des gens intéressants. Voyagez et rencontrez de nouveaux amis. Joignez-vous a la Réserve des maintenant! Pour de plus amples renseignements, communiquez avec: 666-43 17 (a frais virés) 380-4005 (a frais virés) REGULIERE ET DE RESERVE Le Soren pe Cotomsit, veNnpreD! 17 sertemare 1993 - 3 Mais comment fait-il ? Libraire chez Manhattan Books, animateur des soirées littéraires et membre du CA du Centre culturel francophone de Vancouver, chroniqueur 4 Radio Canada et au Soleil, bénévole au Festival de jazz, guest disc-jokey au Chocolate Milk, Marc Fournier animera cette année cing émissions “D’est en ouest”, diffusée sur le réseau de Radio Canada. “Nous nous dirigeons vers une économie du troc : l’argent est de plus en plus symbolique”, explique-t-il, espiégle. “Mon salaire est modeste et le bénévolat me permet de voir des spectacles que je ne pourrais pas m’offrir’. Né 4 Montréal il y a trente ans, ]’enfance de Marc Fournier se déroule sous le signe des voyages, au gré des affectations de son pére qui est coopérant. Des voyage qui le meneront en Afrique, notamment au Rwanda mais aussi en France - il a encore la nostalgie de sa gastronomie - et dans plusieurs pays d’Europe. De retour a Montréal, le jeune Marc, aprés des “études vagues et secondaires”’, se lance corps et ame dans la vie noctume de la grande ville. Le jour, il travaille dans une boutique de disques d’occasion. La nuit, il est disc-jockey et introduit la musique afficaine dans les night-clubs blancs. Tout au long de ses années montréalaises, Marc Fournier continue 4 avoir la bougeotte. A 21 ans, il voyage pendant presque un an en Europe et en Afrique. C’est au cours de ses voyages qu’il collectionne les 38 bracelets d’ argent qu’il porte aujourd”hui 4 son poignet. A son retour, les nuits montréalaise n’exerce plus la méme fascination. “A terme, ce rythme de vide me ruinait la santé et devenait répétitif”, se souvient-il. “La faune de la nuit est intéressante mais pas productive”. Au terme d’un hiver pénible, il décide de quitter Montréal. “j’ai cherché sur l’atlas un endroit au bord de l'eau, ouil faisait bon et ou je pouvais déménagerfacilement”. Cesera bien sir Vancouver od il débarquele21 mars 1986. Rapidement, Marc Fournier décroche un poste de moniteur de langue a la Douglas Elementary School. Son idée : suivre des cours d’océanographie a UBC. Incapable de supporter le carcan du systéme éducatif, il renonce a poursuivre ses études et rebondit vite en passant de |’ autre cété du comptoir chez Manhattan Books dont il était un des fidéles clients. Marc Fournier deviendra rapidement gérant pour les livres francais, espagnols, italiens et allemands. C’est au cours de 1’été 1987 qu’il rencontre sa future femme, Yuki, une vancouvéroise d’origine japonaise dont le pére est... libraire. Mariés deux fois - au Japonet a Vancouver, ils expérimentent ensemble, dans leur maison bleue accrochée sur la colline de © Vancouver Est, les joies du trilinguisme. “Nous communiquons en anglais, en francais et en Japonais : 4 mes yeux, le bilinguisme est déja dépassé”, estime-t-il. Francophone bien dans peau, Marc Fournier est un aujourd”hui un vancouvérois heureux. De la capitale de la céte ouest, il adore les restaurants et le quartier coloré de Commercial Drive. Et sept ans aprés son arrivée, ne supporte toujours pas les magasins comme Safeway ou Cosco. “Je déteste les endroits ou les oeufs sont avec les produits laitiers et le riz loin des céréales”, lance-t-il, hilare. FL. Marc Fournier Le Saleil GRAND CONCOURS Correspondant EN REGION g $ $ Gagnez 100 dollars ‘ Rédiqez le portrait d’un(e) Francophone vivant en Colombie-Britannioue hors Grand Vancouver. Le portrait devra comprer entre 600 er 800 mors ET ComprENdRE UN TiTRE, UN SURTITRE ET UN CHApEAU (“iNTROdUCTION” EN CARACTERE Gras). Une photo (papier couleur ou Noir ex blanc) n’est pas obligatoire mais fortement RECOmMMANAEE. , Le GAGNANT RECEVRA UN prix d’une valeur de 100 dollars sous forme de bons d’achar. Tous les articles sflectionnés par la rédaction seRONT publiés dans le journal. Le grand Gaqnant sera Choisi parmi les rextes publiés. La rédaction se Réserve le droit de corriger ou couper les textes si Nécessaire. Les crittres de sélection sont les suivANTs : PERTINENCE ET oRiGinalité du choix du sujet, inrérér pour les lecteurs, gualiré rédactionnelle. Ouverture du concours : le 20 seprembre. Dare limive de néception des articles : le 15 novembre 1993 A minuit. Le Soleil - 980, Main st., Vancouver, BC, V6A 2W3. Fax : 683-9686.