le Soleil de Vancouver,page 8,20 février 1970 CARNET D’UN PROMENEUR Wy LA PHINTURE IMAGE D&_L'HOMME Quel délassement d'assister a u- ne conférence sans prendre de notes, en amateur et non en spécialiste. C'est ce que j'ai fait le I2 f€vrier der- nier,& l'Alliance Frangaise de Vancou- ver, ol H,ladislas Kardos, le peintre bien connu, nous a montre 1'évolution de la peinture a travers les ages. Me promener parmi les oeuvres d! art au gre des pertinentes reflexions d'un homme : everti, les remodeler 4 ma guise, voila qui m'enchante, Partant des peintres des cavernes qui dessi- naient des bisons sur les parois jour se gagner les dieux et faire bonne chasse, s'arrétant aux Egyptiens qui peignaient pour les morts, aux Grecs qui peignaient pour les vivants, aux artisans mediévaux qui peuvratene pour Je Christ;. longeant classicisme, romantisme,impressionisme,et touchant aux rives modernes,M.Kardos nous 4 ou- vert de nouveaux horizons. Tl ntest yas tendre jour les virtuoses de la Renaissance, qui voy- aient dans le style le swmmmn de 1! art et oubliaient que l'oeuvre doit jaillir comme une fleur spontanée de 1'&me humaine, Dans son zéle a nous montrer ce qui illustre le mieux le caractére d'une Epoque, M.Kardos lais- se forcement dans l'tombre de bien bel- les choses.Four mieux nous faire voir le dix-huitiéme siécle, ot um canton de l'art perdit de sa force pour 1l'a- nour de la joliesce, M.Kardos évoque un Watteau aux personnages vides com- me des pantins. Your ma part,je juge Watteau bien vivant!Derriére la masca- rade des robes de satin et des ,our-- points de velours, vibre un sentiment tragique de la destinee. Dans son En barquement your Cythere, j! aime a voir l'acheminement. de la vie vers 1'incon- nu. le dix-huitieme siécle frangais fut aussi profond que les autres sie- cles, EH, de cette gravite, Chardin me parait le maItre.Le mur de tion studio s'orne en bonne place de sa Petite fille au volant. Ce soir,alors _que je m'arréte un instant de taper a 12 ma- chine,elle se penche sur moi,Sous son bavolet de dentelle et son corsage mauve,les cieeaux 4 la ceinture,la sé- rieuse petite bonne. femne nie dit: "Je vivais en un temps ot la plupart des gens cultivaient les vertus domesti- ques", Monsieur Kardos croit au pro- grés de la nature humaine. Au lieu du graphique en dents de scie que je me représerte,il voit une ligne ascendan- te et infaillible. I]. nous a montré l'art se- degageant peu a peu des pre- occupations étrangeres a son essence: géeométrie,classicisme, pour surgir dé- sormais de l'émotion seule de l'artis-— te, Cette liberté donquise de haute lutte, il faut croire qu'elle effraye un peu M.Kardos. En face de certaines élucubrations d'avant-garde, il ne par Roger DUFRANE sait s'il faut crier 4 la funisterie ou au chef-d'oeuvre.Et pour se pronon- cer, il cherche dans la formation de l'artiste des reférences.Voilad qui me semble un peu bien rationnel! Grands enfants que nous sommes, nous aimons'les images.Nous déplorons que Hi,Kardos n'ait pu illustrer se causerie de la projection de quelques chefs-d'oeuvres. Telle Egyptienne 4 cheveux noirs et a l'oeil en amande, telle ménagerie biscornue de Jérdme Bosch, la Marianne de Delacroix bran- dissant le tricolore et chantant le Marseillaise; et peut-étre ( pourquoi pas?) une des peintures de KM, Kardos, voila ce que nous aurions aime, -Il y avait un film sur Chagall et un autre sur Cézanne! -Bien sir! Mais ces deux filns, en marge de la conférence, sans rap- port direct avec elle, me semblaient les deux volets d'un tryptique en de- saccord avec la partie centrale. Ce gui n'enléve rien a la qualité de la conférence, Merci,M.Kardcs,d'avoir si bien su nous nontrer le mariage de l'homme et de l'art! POUR LE MARDI GRAS — A Nice, deux ouvriers sont & repeindre une téte colossale en papier maché, qui fera partie de la parade du Mardi gras Chiens détecteurs de bombes en Grande-Bretagne LONDRES: Tandis que les soviétiques dressent leurs chiens 4 détecter la présence de minerai dans le sol, les Britanniques,eux, ont eu l'idée de met— tre 4 contribution le fameux flair de ces animaux pour déceler les bombes d'avions de la Senonde Guerre qui sub- sistent encore en grand nombre en- fouies ici et la. Les chiens policiers que l'on u- tilisera pour cette mission speciale nten sont encore qu'au stade del'en- traiinement.0On les l@chera ensuite sur les chantiers de construction autour de Iondres ot ils détecteront les dan- gereux engins avant que les coups de pic malencontreux des terrassiers les fassent exploser. ee eee eT Prop.: J.Bauché t Pe ( : Hotel de famille-Prix raisonnables on parle frangais 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. Télés ese aead | Introduction au Francais parlé par le professeur Henri Nguyen ERRATUM: ligne 21, lisez /a/ au lieu de /a/. La bouche donc, telle que vous la mobilisez jour -produire le schwa ou la voyelle accentuée (3/ englobe, pour le moment, aussi bien les levres, langue que le palais. Yous savez déja_ gue la langue n'adopte pas la méme po- sition jour le schwa que pour /3/,e1- le a done un role propre 4 jouer. Si en meme temps, vous modifiez la posi- tion de vos lévres, ( les arrondir ou les écarter), vous produisez encore d'aptres sons. Ainsi les lévres ont,el- les aussi leur role 4 jouer qui con- siste,comme celui de la langue,a modi- fier les sons.Alors quel ;eut étre le role de la bouche? Ce sera de servir de caisse de resonnance, c'est-a-dirs d'assurer aux sons une audibilité jarticuliere, fin tant que caisse de resonnance, la bou- che sera désignée - dans notre vocabu- laire du moins - cavite buccale.Quant au yalais qui se compose d'une jartie vostérieure, le palais mou, et d'une partie antérieure, le j;alais dur, son rdle est double. Le palais mou separe physiologiquement la cavité buccale des fosses nasales,autres cuisses de résonnance qui nous intéressera le mo- ment venu. le jalais dur vous permet— tra de déterminer différentes posi- tions de la langue en mouvement. Done, dans la production du schwa, ou de /3/; différentes parties de la bouche s'opposent les unes aux autres, parce que chacune a un role propre 4 jouer. Comme il mobilise 4 peine la langue et pas du tout les lé- vres, le schwa est le son neutre par excellence, Lais pour le produire,il faut que vous ayez la bouche ouverte c'est-d-dire gue la cavit& buccale jouisse d'une certaine absence d'obs- tacles, L'ouverture de la bouche, et l'absence d'obstacles, dans 1'écoule- ment dtair 4 l'intérieur de la bouche, (qui pour cette raison recevra le nom de consuite ou canal buccal), scent done essentielles -dans la production de sons que nous appelons VCYELLES, Remarquons tout de suite que toutes les positions que la cavite buccale est susceptible de prendre peuvent 6tre ramenées a trois princi- pales: ouverte, fortement retrécie et completement _ fermée. quant a la durée des voyelles, ainsi que leurs timbres jparticuliers, ils feront intervenir les cordes voca- les, productrices de sons pro prement dits,qu! il nous restera a examiner la semaine prochaine; la sonorite. LISEZ ET FAITAS LIRE "Li SOLETL" JOURS OE: FRANCE i ‘Prws 1044,rue Robson t ;