TOURISME L’HERBE N’EST PAS TOU- JOURS PLUS VERTE CHEZ LE VOISIN. Dans sa monde qui se ré- trécit, le tourisme est au- jourd’hui, au niveau de toute grani: iadustrie mondiale, une entreprise fort compé- titive. Le chiffre d’affaires de- l’industrie touristique 3’é1é- ve 4 des centaines de mil- lions de dollars par année. En fait, on eco woit que 24 touristes par jour équiva- lent 4 une usine dont la feuil- le de paye serait de $ 200,000. Il est aussi reconnu dans le monde entier que les Cana- diens sont des grands voya- geurs et qu’ils aiment faire du tourisme 41’étranger. $:{ S’agi? de ba'vets ‘vacan- ces’’, ils font aussi preuve de prodigalités assez éton- nantes. En 1971, les Canadiens ont dépensé A peu: prés 1,500 billions de dollars hors de leur pays. Ce qu’il y a de grave, est le fait que les touristes étrangers ont dé- pensé beaucoup moins au Canada en comparaisonavec ce qui fut dépensé par les voyageurs canadiens 4!’ -€tranger. Le déficit se chif- fre A $201 millions de dol- lars, ce qui n’est pas la moindre somme. La Direciion générale du .tourisme A Ottawa essaie maintenant, par l’entremise de sa campagne “*Explorez le Canada’’, lancée en 1971, de convaincre quelques-uns de ces globe-trotters de vi- siter aussi leur propre pays. On espére que cette poli- tique de voyages “egst- Ouest’’, plutdt qu’au ‘‘sud et a l’étranger’’, aidera les Canadiens 4 mieux se con- naftre. L’objectif que 1l’on veut atteindre est une forre uausse des revenus touris- tiques s’élevant, en 1980, jusqu’a 4 milliards de dol- lars. Le tourisme est l’une des principales sources de reve- nus du Canada, ce qui nous range aux cdtés des Etats- Unis. de I’Italie, de l’Espa- gne et de la France en tant que centre touristique. En fait, cette activité est indis- pensable 4 la santé de noire économie. Chaque dollar provenant du tourisme ajoute 2.43 au produit national brut. La main-d’oeuvre em- ployée 4 temps plein ou par- ~ tiel par cette ‘‘industrie sans cheminées” est estimée, au Canada 4 780,000 personnes. L’Office de tourisme du gouvernemeit canadien fera un effort encore plus grand cette année, pour que ce message ‘‘Le CANADA - il faut voir ¢a’’, soit enten- du par tous les Canadiens. Sa campagne publicitaire se fera aux niveaux national et régional, par le truchement de la télévision, des revues et des journaux. Les réseaux francais et anglais de télévision pré- senteront quatorze specta- cles mettant en vedette des personnalités canadiennes bien connues, et 1’Office na- tional du film s’attend 4 re- cevoir un millier de deman- des de réservations de la Part de sociétés privées de . télédiffusion et de cablevi- sion. Quelques 275 copies de 130 films ‘‘voyages’’ se- ront mises 4 la disposition du public, dans tout le Ca- nada. Ils seront offerts A des particuliers ou A des groupements pour projec- tions privées. Des visites de familiari- sation permettront A plu- sieurs de nos écrivains, ré- dacteurs touristiques et agents de voyages de pren- dre contact étroitement avec le Canada. En 1971, Statistique Canada a mené auprés de 12,800 fa- milles une enquéte trés poussée sur le tourisme. Les renseignements. re- cueillis au coat de $ 500,000 Sont présentement en cours d’analyse, et ils seront pu- bliés par la Direction de V’industrie touristique de la Direction générale du tou- risme, 4 Ottawa. Cette en- La campagne ‘‘Explorez le Canada’? a déja donné de bons résultats. M. F.G. Brander, président de 1’As- sociation de ]’industrie tou- ristique au Canada, a com- muniqué cette bonne nou- velle lors d’une déclaration de fin d’année... “‘Les Ca- nadiens ont davantage visité leur pays en 1971 qu’en toute autre année (4 1l’exclusion de 1967). Personne ne s’attend A ce que les Canadiens refusent de quitter leur pays cha- que fois qu’une occasion de Voyager 4 l’étranger se pré- sentec, mais l’Office de tou- risme du gouvernement ca- nadien espére qu’ils seront de plus en plus nombreux 4 visiter le Canada. . d cielemieux _ Air Canada.” LE SOLEIL, 5 MAI 1972, III ae ite