Le mercredi 15 novembre, Claude Saint-Denis était A Vancouver, ot il donna une démonstration de son talent dans l’auditorium de 1’Al- liance Frangaise. Né aA Montréal, Claude | Saint-Denis est le chef de file ides mimes canadiens. Il Iréside maintenant 4 Paris }et revient réguli¢rement en tournée au Canada et aux |Etats-Unis, malgré des de- }mandes croissantes pour des tournées en Europe, et plus récemment en Afrique. En 1956, Claude Saint- 'Denis, Agé de 21 ans seule- iment, remporta le premier prix de ‘‘La Couronne d’Or’’, une compétition québécoise interprovinciale. Il présenta cing pantomimes et triom- pha sur 600 concurrents. Son art l’a conduit au ci- néma, et en 1965 il créa un film qui obtint une mention honorable au Festival Inter- national de Montréal. Un an plus tard, il est apparu dans le premier film en couleur diffusé- sur les réseaux de télévision du Canada, de la France, de la Suisse, de la Belgique et.du Luxembourg. Radio Canada consacra un programme de télévision de trente minutes A Claude Saint-Denis, qui fut diffusé a travers le continent en 1967. En 1968, il fonda et dirigea 1’école de mime de Montréal. De son art, Claude Saint- Denis déclare ;: ‘*‘Nous som- mes des mimes chaque jour, du berceau 4 la tombe, et cela inconsciemment, la plu part du temps.’’ = ‘“‘Au moins’’, commente Claude Saint-Denis, ‘‘voici un domaine ot le bilinguisme n’a posé aucun pro- bléme !’? CLAUDE SAINT-DENIS A VANCOUVER Les tournées théatrales du Playhouse Holiday permet- tent aux enfants de la Colom- bie-Britannique de voir les acteurs professionnels 4 1’ école. Actuellement, trois specta- cles sont donnés :‘‘ The Pop- corn Man’’, pour les tout-pe- tits, ‘‘Androcles et le lion’’, pour les classes intermé- diaires et une version an- glaise de ‘‘Scapin’’ pour les classes supérieures. Tous trois sont joués avec élan et finesse et donnent beaucoup de plaisir aux éléves. ‘«The Popcorn Man”’ est une histoire gaie qui se passe dans un parc. Parmiles per- sonnages, un gardien grin- cheux nommé Snipe, joué LES FORAINS A L’ ECOLE d’une maniére grotesque par Sam Moses, un ex-danseur du Ballet Royal de Winnipeg. Sa démarche rythmée avait inspire les enfants 4A l’imi- ter aprés le spectacle. Mile Roberte, une vieille fille aux passe-temps multiples : le piccolo, le patin 4 roulettes, le cerf-volant et les bulles de savon la passionnent. Un kangourou géant s’ échappe du zoo et tout le monde s’affaire pour le ca- cher, hors de la portée de Snipe. Mais lui aussi a son cété faible, sa ville natale, un petit patelin des prairies qu’il loue dans un paen A ‘*Crabgrass’”’. Tout finit bien ; désormais, musique, danse et mais roti seront permis au parc. ‘*Androcles et le Lion’’ est une piéce d’Aurand Harris, par Alannah Matthew dans le style de la Comme- dia dell’ Arte. Mouvements, costumes et masques don- nent la note d’exagération. J’ étais étonnée que les éléves ne rient pas plus mais le style du jeu leur était nou- veau. _Androcles est Donna Far- ron, un Arlequin potelé mais souple. Son maftre est Pan- talone, poussiéreux, dépe- naillé et avare. Dans la fo- rét, nous rencontrons le lion adorable, interprété par Tom Wood, jeune acteur sin- cére et agile. Les amoureux qui correspondent 4 Pierrot et Colombine, sont Janes Woods, actrice charmante aux dons comiques, et son grand amant tout bleu (per- ruque,. masque, cheveux, costume et livre de poésie), Jeff Jones. Tout en se poursuivant, les acteurs jouent du kazou, pe- tit sifflet qui fait des sons semblables 4 ceux que l’on peut produire avec un pei- gne et du papier. Le galop de Guillaume Tell et ‘‘Land of Hope and Glory’’ ajou- taient tuaient l’allure duspectacle. La scéne finale se déroule au Colisée, ot l’esclave er-. rant est amené par Panta- lone et le Capitaine. Celui- ci, fanfaron et lache, sa ‘be- daine vétue de rouge et gar- ni de rubans roses, se dé- place comme un coq ivro- gne. Le talentueux Jim Mc- Queen nous montre la stupi- dité de ce personnage mais aussi son cdté pathétique et enfantin. Les changements de décor sont effectués avec facilité par des rideaux peints qui glissent ,entre deux arca- des, tantOt c’est une rue 4 Rome, une forét romantique, -et tantdt les arénes. Quel- 4 la satire et accen-. quefois, les banniéres re- présentent d’autres symbo- les : un chien de chasse et un chariot d’empereur aux chevaux piaffants. De 1’Empereur, on ne voit d’abord rien qu’un bras monstrueux en papier mAché qui surgit de la loge en} brandissant des décrets. Fi- nalement, c’est tout le corps qui apparaft, un vrai Caesar de Mardi-Gras qui arrange les choses comme un deus ex-machina. Les amoureux sont unis, les coupables sont punis et Androcles est li- béré. Voila une piéce parfaite- ment réussie autant dans sa conception que dans so exécution, grfce au travai de Stephen Katz, metteur e scéne, Jack Simon, costu- mes et décors et surtou au beau jeu d’équipe des acteurs. Les enfants de la Colombie Britannique ont de la chance ! LE SOLEIL, 24 NOVEMBRE 1972, Ix , ‘ a “i as ee ee Eee ee ee - ah aniinennie een ae 4