Jean-Louis Grosmaire est un homme sensible et ses mots traduisent bien son credo affectif et émotif. La conclusion de l’une de ses histoires en fait bril- lamment foi: «Qui n’a point eu de compagnons aussi fidéles que ceux qui nous entourent ne peut comprendre ce que signifie la perte d’une petite me. Ces amis laissent plus que des souvenirs dans un album de photos, c’est une absence douloureuse.» La maison de Jean-Louis Grosmaire et de son ami Michel semble étre un véritable refuge pour les chats orphelins, souvent blessés physiquement et spirituellement. Plusieurs histoires racontent les démarches effectuées par l’auteur et son copain pour guérir ces petites Ames, Que ce soit Pichou, Bou- cane ou Réglisse, chaque chat finit par retrouver sa santé et, surtout, son in- dispensable liberté. De sa maison sise sur les bords de la riviére des Ou- taouais, l’auteur est témoin du passage de plusieurs animaux. Pour lui, «le défilé des canetons sur la riviére est plus rassurant que toutes les horreurs des nouvelles télévisées. Je tache de ne pas trop nourrir ces canetons ou ratons laveurs, car ils ne se méfieront pas assez de l’humain qui est doté de puissan- tes armes.» Né en Céte-d’Ivoire de parents francais, ayant grandi au Sénégal et en Fran- che-Comté, établi au Canada depuis belle lurette, Jean-Louis Grosmaire, doc- teur és géographie, puise dans sa riche expérience tricontinentale pour donner 4 ses histoires des saveurs tour a tour tropicales, gauloises et arctiques. Dans une histoire pleine de simplicité et de vivacité, l’auteur nous parle du chien de son voisin et il conclut en affirmant: «II a fallu que le petit Africain que je suis resté dans l’Ame rencontre, aprés de nombreuses années au Canada, un chien japonais, pour enfin comprendre la magie hivernale.» Selon I’auteur, la fréquentation des petites Ames nous apporte constamment ee sens des saisons et de la vie, des exemples d’efforts et de persévérance, de solidarité et d’autonomie.» En ville ou a la campagne, en Amérique ou en Europe, nous sommes devenus des gens trop impatients, de véritables comp- tables de tout. «Pourtant, il suffit de se pencher vers un chien gentil ou un chat affectueux pour savoir que la vie n’est pas une course.» Fabuleux et mystérieux, le monde animal a de quoi fasciner Jean-Louis Gros- maire. Il est reconnaissant envers tous les animaux qui ont traversé sa route. Il remercie ces créatures pour les enseignements et le bien-étre qu’ elles lui prodiguent. Voila pourquoi !’écrivain tenait a nous offrir ces témoignages- réflexions et se porter 4 leur défense. Jean-Louis Grosmaire, Les Petites Ames : histoires d’animaux de France et 18