Az - Le Soleil, mars 1996 ~~ RAYMOND PLANTE ECRIRE, ENCORE ECRIRE ET TOUJOURS ECRIRE. Le mois dernier, nous te présentions la gentille lettre de Annouchka Gravel Galouchko. Ce mois-ci, nous avons eu la chance de parler avec un autre auteur qui écrit beaucoup de livres pour en- fants et adolescents. Il s’appelle RAYMOND PLANTE et il y a de grandes chances que tu aies déja lu un de ses livres. Nous l’avons trou- vé tellement sympathique que nous avons pensé te le faire connaitre. D’abord, il faut que tu sa- ches que Raymond a fait tant et tant de choses qu’on pourrait pen- ser qu'il est trés vieux. Il n’en est rien! C’est que, tout simplement, il travaille énormément. Ecoute un peu, pour avoir une petite idée de ce qu’iil a déja fait. Il a participé a plus de 1000 programmes de té- lévision, écritles paroles de plus de 400 chansons pour enfants, a aus- si écrit des textes pour des émis- sions de radio et pour le théAtre. Si tu réunissais les livres qu’il a écrits, tu pourrais sans doute remplir les étagéres de ta bibliothéque, car il a publié des romans pour adultes, des albums pour les petits, des romans-jeunesse pour les adoles- cents et méme une piéce de théa- tre. Il faut te dire aussi que ses livres sont tellement populaires qu’ils ont été uits en anglais, espagnol, catalan, basque, néer- landais, grec et chinois. Ouf! voila quelqu’un qui aime vraiment écri- re. Bien sQr, nous pourrions te parler de tous les prix qu’il a ga- gnés pour ses romans : LES DENTS DE LA POULE, LA DE- BARQUE, MONSIEUR GE- NOU, LA MACHINE A BEAU- TE, ouencore L’ETOILE A PLEU- RE ROUGE, et pour quelques autres tout aussi intéressants, mais aujourd’hui, nous préférons que tu fasses connaissance avec lui. UN ECRIVAIN QUI AIME LES ANIMAUX, LES SPORTS, LES VOYAGES ET QUI ADORE.... MANGER Raymond Plante aime les sports, surtout le hockey qu’il re- garde avec beaucoup de plaisir. Mais il ne se contente pas d’étre spectateur. Aussi, rien ne lui plait autant qu’une bonne partie de ten- nis en plein soleil. «Je n’ai pas peur d’avoir chaud...et je trouve que ca fait du bien de frapper sur une balle. C’est un geste qui libére beaucoup d’énergie,» dit-il. Collectionner des objets]’in- téresse, mais il avoue ne pas étre un vrai collectionneur, en ajoutant: «Ma piéce de travail est pleine d’objets divers dont j'apprécie la compagnie. Ainsi un jour, |’Asso- ciation des professeurs de francais du Québec m’a remis un trophée... Je n’aime pas beaucoup les tro- phées. J’ai donc déguisé un peu celui-ci en lui mettant des lunettes, un gros nez et des moustaches. Maintenant, il ressemble 4 Groucho printemps. Marx.» Raymond Plante pos- séde un chien, qui s’appelle Bébert. C’est presqu’un un chien international, car com- me |’explique notre ami, «Il est un mélange de berger allemand, de collie, de huskie et de labrador, un bon gros chien de famille en quelque sorte». Puis Raymond nous parle enco- -rede son chien avec amour.» Il est gourmand et sympatique. Parfois il aboie pour faire peur aux étran- gers. Mais il n’est pas malin (méchant) pour deux sous et devient rapidement ami avec le moindre visiteur qui luicaresse le museau. Quand je rentre a la maison, en descendant de ma voiture, je léve les yeux. Il est déja a la fenétre, les oreilles droi- tes. Je sais qu’il bat de la queue. Quand je pénétre dans la maison, il s’assoit devant moi et il faut toujours que je lui caresse la téte pendant quelques minutes, sinon il ne me laisse pas passer...» «Jadore manger,» avoue Raymond. «Mais je dois faire attention. Je ne veux pas devenir énorme. Alors, j'équilibre mon régi- Sh me. J’aime les fruits de mer (hui- tres, homards, cre- vettes), les mets chinois, les mets italiens...En fait, si je ne me sur- veillais pas, je pourrais devenir hip- popotame. J’aime tout, tout, tout.» Heureusement, notre ami auteur aime aussi le cinéma, la lec- ture, les sports, conduire son auto- mobile, enfin il est aussi «trés gour- mand de la vie», comme il le dit lui- méme. Il aime aussi voyager, décou- vrir les coins de la planéte qu'il ne connait pasencore. «Je donne beau- coup de conférences dans les biblio- théques et les écoles. Cela m’a per- mis de me rendre jusque dans les coins les plus reculés du Québec et de visiter toutes les plus grandes ISABELLEETLEPRINTEMPS. ~ Notre petite montagne est aujourd’hui ravie. C’est que ce matin, elle a vu monsieur de Clair Matin sortir son chevalet et tout son attirail d’artiste de sa maison. Isabelle sait bien que c’est toujours bon signe de voir arriver mon- sieur de Clair Matin... Monsieur de Clair Matin s’était levé de bonne humeur, avec sur les lévres, un petit sourire joyeux. Muni de sa palette et d’un jeu de pinceaux, l’enchanteur enchanté avait décidé de repeindre la nature aux couleurs du Isabelle est ravie de le voir a l’ouvrage. Prés de lui, un lapin, assis sur son derriére, fatigué de grignoter de l’herbe séche, réve de jeunes pousses, de courses folles, de cabrioles, de galipettes, en compagnie de sa petite copine, la lapine. L’artiste matinal a bien vite barbouillé le ciel d’un bleu pale délicat, jeté des fleurs de-ci de-la dans les parterres de l’université, et semé des crocus jaunes et violets ici et 14 dans les jardins de la ville. Sur.son épaule, un oiseau s’est posé; il chante les beaux jours retrouvés. villes du Canada, de Halifax a Vancouver...eh oui!» nous dit-il. Lorsqu’on lui demande comment devenir écrivain, Raymond nous répond: «ll faut écrire. Il faut la passion d’écrire et surtout le gofit de s’améliorer constamment. S’il est trés bien de s’exprimer dans une langue a l’école, je crois qu’une personne a véritablement des chances de devenir écrivain quand, toute seu- le, elle commence a écrire une histoire.» Puis il conclut en disant, «On écrit d’abord pour soi. Ensui- te, on montre 4 quelques amis lhistoire qu’on a écrite...puis a d’autres et 4 d’autres encore. Il faut savoir accepter la critique et retravailler un texte. Finalement, quand on aime vraiment ce qu’on araconté, on présente l’histoire a un éditeur en souhaitant qu’il l’aime assez pour en faire un livre. Mais parfois, tout cela prend des années...II faut une tonne de courage pour y parvenir. Merci, monsieur Plante, d’avoir partagé un moment avec les lecteurs de Rayon Jeunesse! Certains vous connaissent sans doute déja, puisque vous étesvenu en Colombie-Britannique, mais comme vous le dite si bien, les autres peuvent aussi vous rencon- trer a travers vos livres.