> ~gne frangaise, CARNET D’ UN PROMENEUR par Roger DUFRANE — ie | ; a ONTIN. A_L'AUTRE Rien de tel qu'un groupe de loi- sir pour oublier les soucis quotidi- ens. Il s'y crée une atmosphére de sympathieet de bonne humeur qui grise et permet de butiner d'innombrables souvenirs. Ceux qui ont participé,le samedi 9 aout, a "Maple Grove Parc,au pique-nique du Groupe Francophone, par- tageront ce sentiment. Situé dans un quartier cossu, le Pare étale aux yeux, la fraicheur,d!' une piscine ou bartotent les enfants, Des tables massives, ou l'on s'atable comme & un long banquet de plein air se dressent entre les cedres rougea- tres ou filtre le soleil. Parties de boules pour les uns, de belotte ou d'échecs pour lesaitres tournois de discussions, la journee stest déroulée comme un beau fleuve. On y rencontrait des gens divers, ve- nus d'tendroits éloignés, réunis par la communaute du langage. Un homme se tient devant moi. On me le présente comme un Canadien-fran- cais. Il parle ma langue, et fort bi- © en, avec une légére saveur de terroir qui se rencontre encore dans la campa- Un autre passé que le mien stagite derriére ses yeux. Ses ancétres sont venus voila deuxsiécles et plus de Saintonge, de Picardie ou d'ailleurs, ils se sont établis sur les bords d'un lac du Québec. Ts ont défriché les alentours, et au fil des ages, leurs descendants, nourris ‘sur un sol nouveau, sont devenus Cana- diens, en entretenant le souvenir du pays d'origine. Tous les alluvions du passé de la race subsistent dans ‘le cerveau de mon interlocuteur et sont préts 4 affleurer, sous le cou- rant moderne, a chaque détour de la conversation. Mon compagnon évoque la peche A l'esturgeon et ala _bar- botte dans sa province. I1 me décrit les habitants de paroisses éloignées se rassemblant A l'occasion des fétes. _. Quant a mi, je lui dépeins la peche sous les saules dans le nord de la France et lui jette aux yeux la poudre des feux d'artifice et la cou- leur des ducasses, Entre nous. s'in- terpose la miniature ingénieusement ouvrée du pays ancien a coté de la fresque a larges coups de pinceau du pays neuf. n —Savez—vous, dis-je a mon compa- gnon, que Tournai fut longtemps une ville frangaise, isolée en pays ennai et fidéle 4 la France: Du temps de Jeanne d'Arc, les bourgeois y fai- saient de belles processions pour la victoire de leur heroine. Mais quand le roi Charles Vl, refugié de Bourges leur déléguait en secret un messager pour réclamer les impots, en bons frangais, ils se bouchaient les oreil- les, Mon compagnon sourit d'un air fi- naud et hoche la téte, -Savez—vous me dit-il,que la sta- tue équestre de Jeanne d'Arc piaffe a Quebec, 1'épée levée vers les loin- tains du Saint-Laurent? Nous nous sou- venons. Cavelier de la Salle a du certainement 4 la vue des savanes, des fleuves et des foréts, évoquer es vergers de Normandie, les clochers a coq gaulois et les riantes collines. Les fondateurs qui ont suivi,ont pé& tri la terre nouvelle avec la religi- on de la terre ancienne. Sous la trempe du climat rude qui nous a fagon né, vous retrouverez la gaité frangai- e se. Le discours de mon partenaire ré- sonnait a mes oreilles, Des abeilles bourdonnaient autour de quelques fruits éboulés sur la table. Je re- gardai autour de moi. es’ enfants qui se poursuivaient, les visages heu- reux des adultes, me donnérent 1' in- pression de vivre une courte escale sur un ilot & son image, loin, mais proche par le coeur de la France de toujours. La bataille de Il’école francaise est gagnée _ TORONTO (PC) — La premiére école de langue fran- caise dans la région de Toronto donnera les mémes cours que les autres écoles secondaires, avec la nuance, évi- demment, que ces cours seront en francais. ~ Le responsable des études auprés de la commission” scolaire de North York, M. Charles Brown, a de plus pré- cisé,- que l’anglais y sera enseigné tout autant que le fran- cais l’est dans les écoles anglaises. L’ecole Etienne-Brilé, nommée ainsi en. l’honneur d’un explorateur francais, recevra 300 éleves des le 2 sep- tembre. Elle est financée par les contribuables du comté de North York. ‘Environ 230 des éléves seront du Toronto métropoli- tain, tandis que les autres viendront de Georgetown, Bur- lington, Oshawa, etc. La direction de l’école a été confiée 4-M. Lionel Rémillard, ancien directeur d’une école bi- lingue a North Bay. _ : - L’école Etienne-Briilé vient tout juste d’avoir l’auto- risation réelle d’ouvrir ses portes, la commission sco- laire du Toronto métropolitain ayant accepté mercredi der- nier, par un vote de 6 a 5, d’accorder la somme de $152,137 pots fonctionnement de l’école de septembre 4 décem- re. a Le Canada préte $3 millions COTONOU (AFP) — Le Dr Daouda Badarou, ministre dahoméen des affaires étrangeres et le chargé d'affaires de l’ambassade du Canada résidant 4 Lagos ont procédé sa- medi aprés-midi au nom de leur gouvernement respectif 4 la signature d’une convention par laquelle, le gouverne- ment canadien consent au Dahomey un prét de $3 millions environ. Ce prét dont le remboursement a long terme ne débutera qu’en 1979 servira a la construction et au trans- port dans le secteur dahoméen de 1’énergie électrique en provenance d’Akossombo et qui doit traverser le Togo. Le prét est exempt de tout intérét. Balaguer menacé? SAINT DOMINGUE (AFP) — De nombreuses rumeurs circulent 4 Saint-Domingue selon lesquelles la république - dominicaine serait a la veille d’un coup d’Etat visant a ren- verser le gouvernement du président Balaguer. Selon ces rumeurs, le syndicat des chauffeurs déciderait bientot une greve et donnerait a l’armée, a la faveur de désordres, un prétexte pour intervenir. On affirme également que des réunions secretes ont groupé des leaders de divers partis -avec les dirigeants du syndic4t des chauffeurs et certains officiers. M. Thant en Afrique NATIONS UNIES (AFP) - Le secrétaire général U Thant espere entreprendre au mois de janvier prochain le voyage en Afrique occidentale qu’il devait faire au mois de juillet et qu’il a di remettre pour raison.de santé. U Thant devait arriver en Afrique le 2 janvier et visiter non seulement les neuf pays prévus a son itinéraire original (Sénégal, Mauritanie, Guinée, Libéria, Niger, Haute-Vol- ta, Ghana, Dahomey, Cote d'Ivoire) mais aussi le Came- roun et le Mali. Soit au total neuf pays de I’ Afrique franco- phone, et deux anglophones. Le voyage du secrétaire gé- néral durerait environ trois semaines ween eee eee eee e"eererereeren > f casseaaess € Marie Claire 3 Sesees ¢ MATCH > xD ¢U Express 3 ecestctataes ee 2, ¢ Jour de France a on | European News ie se 1044, rue Robson OTN NN a Po -9-0-0-0.. DOD "2 PEELS SE ey Le Soleil de Vancouver, page 8, Vendredi 5 septembre 1969 Le Conseil de la vie francaise _... par: Paul-E. Gosselin, prétre DU _COTE D' OTTAWA L'action du Conseil de la vie frangaise s'est excercée en fonction de trois ou quatre dominantes de no- tre situation comme: groupe ethnique. La premiére est l'unité fondamen- tale de la race frangaise en Amérique du Nord et la necessité de maintenir l'union entre les groupements qui la constituent. la seconde est la prée= minence du Québec et de l'Acadie com- me berceau de cette race. La troisié— me est 1'égalité des deux nations qui constituent le peuple canadien.Le Con- seil a formlé son credo patriotique dans deux volumes, Ile premier a pour titre la vocation de la race frangai- se en Amérique et a paru alors que s! eSquissait cette action. le - second est récent et s'intitule “bilinguisme et biculturalisme au Canadat L' acti- vite du Conseil sur, le plan fédéral a été un effort incessant pour assurer cette égalité des deux nations.En ce centenaire de la Confédération canadi- enne, l'objectif est loin d'étre at- teint! LES MEMOIRES GENERAUX A OTTAWA La premiére déclaration de prin- cipe du Conseil est contenue dans le bref mémoire qu'il presenta a la Com mission royale d'enquéte sur les rela— tions entre le Dominion et les provin- ces, mieux connue-sous le nom de Com- mission Rowell-Sirois, le 16 mai 1938. ‘Le Gonseil pronait un véritable fédéralisme fondé sur 1'autonomie des provinces et il reclamait 1' égalite entre Canadiens frangais et Canadiens anglais a travers tout le Canada. Cette prise de position n' avait rien d'texagére mais elle souleva tout de meme lire de certains milieux oran- gistes, On sait comment, a la faveur de la guerre, le rapport de la Commis— sion favorisa la centralisation au de- triment des pouvoirs des provinces, En plein conflit, leGouvernement d'Ottawa convoque une conférence féde- rale-provinciale le 1, janvier 1941 pour étudier 'Le Rapport de la Commis- sion royale d'enquéte sur les relati- ons entre le Dominion et les Provinces? Dans un communiqué de presse, le Conseil de la vie frangaise signala les tendances centralisatrices du Rap-— port, les dangers que son adoption pre- sentait pour les Canadiens frangaisI écrivit au Premier Ministre du Québec l'honorable Godbout, pour l'inviter 4 combattre la centralisation et lui sig- gerer de faire remettre 4 une époque plus calme la réunion projetée pour janvier. . Le huit avril 1949, le Gouverne- ment canadien, a la demande du T.H.. louis Saint-Laurent alors premier mi- nistre instituait une commission d'en- quéte "sur l'avancement des arts, let- tres et sciences au Canada", TL en confiait la présidencé a 1' honorable Vincent Massey, plus tard gouverneur général du Canada, et il luiassociait le T.R.P. Georges-Henri Levesque.L' o- pinion canadienne-frangaise se parta- gea sur le bien-fondé de cette commis- sion, Le Rapport Rowell-Sirois avait été le point de depart, a la faveurde la guerre, d'un mouvement contralisa- teur qui touchait alors a son apogee. . A suivre TGR OR RIO EK Kak ar Cx *sPES-VOUS ABONNE AU SOLEIL?*