4, TELE-SOLEIL, Vendredi 12 Novembre 1976 LA SOIREE DES ELECTIONS AVEC BERNARD DEROME Le lundi 15 novembre, aprés avoir voté dans sa circonscrip- tion de Prévost, a Sainte-Adéle, Bernard Derome montera dans sa voiture, prendra l'autoroute et se rendra, comme tous les matins, a la Maison de Radio- Canada, dans cette grande salle de rédaction ou l’attendra une journée de travail qui sera pour lui une des plus longues de I’an- née. La salle sera le lieu alors d'une animation intense, de mé- me que les studios ou circulera la foule des techniciens, dont chacun exécute une tache bien précise. Ce jour-la, Bernard De- rome mangera légérement. Son repas du midi sera presque aus- si léger qu’un petit déjeuner: il se contentera d'un steak. Et, pour se maintenir en force, il ne prendra son repas du soir qu'aprés la Soirée des élections, émission qu'il animera des 19 heures, et qui pour tout anima- teur, quelle que soit son expé- rience, tient de |’exploit sportif. A trois semaines du scrutin, nous avons eu le. plaisir de ba- varder Chez Miville avec Ber- nard Derome, qui a bien voulu répondre a nos questions. — Vous serez donc a nouveau, le 15 hovembre, l’animateur de - l'émission télévisée que le pu- blic attend avec le plus d'im- patience, la Soirée des élec- tions. Combien-de fois avez- vous assumé ce role? — En 72, en 73 et en 74, cela fait trois fois... j'ai fait aussi les élections ontariennes, manito- baines et d'autres... Tout cela comprend, bien sar, les trois pa- liers de gouvernement, c’est-a- dire des élections fédérales, provinciales et municipales. Au total, j'ai animé la Soirée des élections une dizaine de fois. — Et, d'une fois .a..l’autre, avez-vous observé une simplifi- cation des moyens, dans la com- munication des résultats électo- raux, ou si cette grosse machi- ne vous est apparue de plus en plus complexe? — La machine est complexe, c'est incontestable, et je ne vous cache pas que. cette fois- ci elle me semble plus sophisti- quée que jamais. Heureusement que le fonctionnement en a été confié a des spécialistes tels que Gaston Dagenais; Francois Péladeau, Michel Hébert et d’au- tres -dont joublie les noms. Vous savez, tout ce qui s'appel- le informatique est extraordinai- rement compliqué. Et pourtant, d'une fois a l'autre, plus la com- plexité est grande du coté des moyens techniques (je songe aux ordinateurs), plus les cho- ses paraissent simples aux yeux du: public. En fait, il vaut mieux parler ici d’efficacité que de simplicité. Autrefois, un batail- lon de secrétaires communiquait aux animateurs les dépéches au _fur et & mesure qu’elles tom- baient sur le fil, cela faisait beaucoup de papier. Des _ton- nes de papiers. Aujourd’hui |'a- nimateur n'a plus de papier: les informations lui parviennent sur des écrans. Bref, le dispositif de la communication des résul- tats électoraux est maintenant, pour le public, beaucoup plus efficace qu’autrefois. Je dirais méme que les résultats nous arrivent trop vite, ce qui élimine le «suspense». Car trés souvent on prévoit la victoire de tel par- ti assez t6t dans la soirée. — Sauf, bien entendu, quand la lutte est trés chaude, et qu’alors |’émission doit se pro- — Elections Québec 1976 — Téléscopie et les cing chefs A tour de réle, au cours de cing éditions spéciales de Téleé- scopie, les chefs des principa- les formations politiques enga- gées sur le sentier électoral s’entretiendront avec l'animateur Pierre Olivier. Pierre Olivier rencontrera: ~ le lundi 8: Jér6me Choquette, chef du Parti National Populaire. le mardi 9: Camil Samson, chef du Ralliement Créditiste. le mercredi 10: Rodrigue Biron, chef de !’Union Nationale. le jeudi 11: René Lévesque, chef du Parti Québécois. le vendredi 12: Robert Bourassa chef du Parti Libéral du Québec. longer jusqu’a minuit ou une heure du matin. En quoi votre travail consistera-t-i] exactement le soir du 15 novembre? ; — Je serai le lien entre les différents participants. J’annon- cerai les candidats élus. — On nous:a dit que vous travailleriez avec un analyste. — Oui, avec mon camarade Michel Héroux, qui est un des correspondants parlementaires a ~ Québec, et qui durant toute la campagne aura été en poste a Montréal, de maniére que nous puissions faire ensemble quoti- diennement le point de la situa- tion, d'ici au soir du _ scrutin. Mon travail consistera en outre a interpréter, avec Michel Hé- roux, l'ensemble des résultats électoraux, de méme que ceux de chaque région. Je ferai aussi des interviews de candidats, é- lus ou défaits, qui voudront bien venir en studio. Enfin, je serai ‘le lien entre les quartiers géné- raux des chefs de partis, de fa- con a pouvoir informer le public de ce qui s'y passera pendant la soirée. Bien entendu, nous ac- corderons la priorité aux résul- tats. — Comme _ animateur, vous devez avoir constamment une vue générale de la situation. De quels instruments ou appareils disposez-vous pour vous tenir au courant de ce qui se passe a chaque moment de la soirée? — Laissez-moi -d'abord vous dire que_la chose la plus impor- tante, pour l’animateur de la Soirée des élections, c’est de s'y préparer. Je vous parlerai donc en premier lieu, si vous le voulez-bien, de Ja prépara- tion, quitté;a vous signaler en--.._ suite les’ appareils mis a ma disposition pour cette. mission trés spéciale. Pour y participer comme animateur, il me faut connaitre les travaux de la der- niére session. A cet égard, ma participation a |’émission- quo- tidienne Ce soir m’est tres uti- ‘le, puisqu’elle me permet d’étre au courant de toute l’activité parlementaire, dont nos corres- pondants rendent comptent me- thodiquement. I] faut en outre ‘que je sache comment se sont déroulées les derniéres élec- tions, que je connaisse les noms et qualités de la plupart des candidats, ministériels et oppo-* sants, et que je, me renseigne sur “les~ nouveaux = candidats; dont plusieurs sont des incon- nus pour-le grand public. I! me -faut aussi une Gertaine connais- sance de la loi électorale. Voila, en gros, pour la préparation. En ce qui concerne’ les moyens techniques dont je ‘dispose, eh bien, je vous ai dit que |’anima- teur n’avait plus de papier; ce- pendant, j'aurai une feuille sur mon pupitre. Sur cette feuille » sont indiquées, -avec un certain luxe de détails, les 110 circons- criptions de la province; j'uti- lise aussi un jeu de crayons de couleur. Chaque couleur a pour moi une signification, et cela m'aide a y voir clair tout au long du dépouillement du scru- tin. Je dispose également d’é- crans-témoins. Il y en a un qui me donne en permanence la po- sition des partis. Il y a un écran cathodique qui me permet d’ob- tenir. toutes les données vou- lues sur une foule d’aspects du scrutin. : Comme on le voit, Bernard Derome a bien fait ses devoirs (suivant une expression qui lui est familiére), il possé€de son sujet et en parle dabondance, sans oublier d’ajouter que «la Soirée des élections est le ré- sultat d'un travail d’équipe». : Jean Tétreau Jeunesse Cinéma-jeunesse samedi 13, 15 h 30 «Le Testament de l’agha» Le samedi 13 novembre a 15 h 30 Cinéma-jeunesse propose aux benjamins de la télévision un trés beau film hongrois inti- - tulé le Testament de I'agha. L'intrigue de cette réalisation de Eva Zsurzs se déroule sous la domination turque en Hongrie au XVlé siécle, plus précisé- ment en 1585. Pour venger son pére un jeune Hongrois tue l'agha ture apres l’avoir provo- qué en duel. Avant de mourir l'agha confie sa fille et son tré- sor au jeune homme en le pré- venant’ que des mercenaires hongrois vont chercher a s‘em- parer du trésor. Le samedi suivant, le 20. no- vembre, c'est la Tchécoslova- quie qui propose un film de Zdenek Stibes intitulé /es Che- valiers du réve. C'est l'histoire de deux écoliers émerveillés par les’ réalisations futures de la technologie qu’ils ont pu. ad- mirer a la foire de leur ville. De retour a |’école ils racontent a leurs camarades tout ce qu’ils ont vu et voila toute la classe partie en fusée dans le monde de |'imaginaire. Nous rappelons aux jeunes té- léspectateurs de “Radio-Canada que Cinéma-jeunesse leur pro- met un Festival. Tintin a comp- ter du ter janvier 1977. Un ca- deau.du Jour del’An en somme, et le Festival Tintin qui se prolongera jusqu’au 19 février. L’aprés-midi du 1er janvier les “jeunes pourront voir le Crabe aux pinces d'or, une des plus belles aventures de Tintin. Mais le plus amusant c’est que le film sera précédé d'une rencon- tre avec Hergé, le créateur de Tintin, un monsieur qui refuse . presque toujours les apparitions a la télévision. Exceptionnelle- ment, pour faire plaisir aux jeu- nes téléspectateurs de Radio- Canada, Hergé s'est prété a une bréve interview au cours de |a- quelle il parlera, naturellement, de Tintin. : Les samedis qui suivront, les jeunes téléspectateurs pourront voir: le 8 janvier: Objectif June; le 16 janvier: Tintin et le Secret dans la vie d'un dompteur et Un petit canard pas comme les au- tres; le 22 janvier: Tintin et /’é- toile mystérieuse, plus /e Cirque et Pur-sang; le 29 janvier: Tintin et I'lle noire, plus le Prince et le mendiant; le 5 février: Tintin et le Trésor de Rackham le Rouge, plus, Hihan; le 12 février: Tintin et le mystére de la Toison d'or, plus, /a Plage.du désert et, en- fin, le 19 février, pour clore ce merveilleux festival: Tintin et le Temple du: soleil. Mouloudji a l’'Olympia Le‘ 14 novembre a:19 h 30a la chaine francaise de télévision de Radio-Canada~ Bruno Coqua- trix et Ja SFP présentent /es Grands. Moments du music-hall avec Mouloudji 2 l’Olympia. Comédien, chanteur, peintre, écrivain, le grand artiste fran- Gais né d'une mére bretonne et d'un pére kabyle est doué d’une ‘sensibilité a fleur de peau qui a toujours fait vibrer ses lecteurs, ses auditeurs et Ses specta- teurs. Au cinéma ‘il a été un merveilleux interprete et ce, dés ses débuts 4 14 ans dans le film de Marcel Carné: Jenny. Quand il s’est lancé dans la chanson, aussi bien sur scene qu’avec ses disques, il a enthou- siasmé les foules. Mouloudji a décrit certains aspects de son enfance aupres d'une mére démente sous la for- me d'une longue nouvelle intitu- lée Enrico qui lui valut le prix de la Pléiade en 1944. On lui doit é- galement un autre ouvrage ap- pelé En souvenir de Barbarie. Aux Beaux Dimanches, Mou- loudji chante /e Coquelicot, Au- toportrait, Que le temps passe vite, Amour, nouvel amour, A Montparnasse, Faut vivre et Madame, la méme: un homma- ge a Edith Piaf qu'on entend en sourdine chanter /a Foule. Mouloudji poursuit son récital h ay en interprétant Un jour tu ver- ras, la Grasse Matinée, Qu’est- ce que tu crois? Mon pote le Gitan, les Beatles de 40, Tout fout le camp et les Feuilles mortes. ‘de la licorne, plus 24 heures Sy ow nsnef a , * |