a a a — Se ee eee (aes ee ee ae eae ee es EEO EE __EOEO_ O_O es a | | 2, Le Soleil de Vancouver, 11 mai 1973 LE SOLEIL a- LE SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Ont collaboré 4 ce numero: Michéle, Pierre Audet, Pierre Bélanger, Marie-Yvonne,J.C. Clément,André Cantié, Michel Picard,Richard Vignola,Rhéal Pelchat. Réjeanne Taillon,Gilles Richard,Evrard la Luciole,André Marsot,les fréres Vauger Louise et Louis-Jacques ,R. Lanthier et les autres qu’on oublie... LE SOLEIL DE VANCOUVER es: publié par: Le Soleil de Colombie Ltd. 3213 rue Cambie, Vancouver 9, C. B. Téléphone: 879-6924 Enregistrement de 2@me classe 0046 LES HEBDOS DU CANADA Directeur de la publicité: Roland Le Cavalier . vancouver AFFAIRES MUNICIPALES Cette semaine un commentaire du conseiller Harry Rankin Depuis quelque temps, je préconise que les représen- tants de la population devrait révéler leurs sources de re- venu, investissements, pro- priétés immobiliéres et au- tres intéréts financiers. Il faudrait étre naif pour croi- re qu’en ces temps d’agents immobiliers, d’applications pour rezonage, etc..-, que certains représentants ne profitent pas de la situation. Je crois qu’il faudrait des lois pour protéger le public contre ce genre de politi- ciens, je vois d’un bon oeil le bill 132, présenté par M. Alex Macdonald le 16 mars_ sur cette question de la de- claration des revenus par les représentants de la popula- tion. Ce bill a pour objectif “‘q@éliminer le trafic d’in- fluence qui peut exister lors de décisions faites par les législateurs’’. Le bill exige que tous les membres du parlement maires, conseillers et re- présentants de commissions scolaires révélent leurs in- téréts financiers et leurs sources de revenus deux fois par année, ceci exclut les hypothéques immobiliéres et les dettes personnelles. Ce- la s’applique. également aux épouses et aux enfants. La peine pour infraction a cette loi : une amende jusqu’a $10,000, six mois d’empri- sonnement ou les deux. Le bill a encouru une oppo- sition prévisible de la part du Crédit social et d’uncer- tain nombre de maires et de conseillers 4 travers la pro- vince. Quelques-uns ont mé- me démissionné. - -Les adversaires. du bill soulevérent l’argument que c’était ‘‘une invasion de la vie privée’’, la réponse 4 cet argument est simple. Une fois qu’une personne est élue A un poste public, ses affai- res financiéres doivent ¢tre ouvertes A l’examen par la population. La population a le droit de savoir. De plus, c’est une protection pour les représentants de la popula- “tion contre des fausses ru- meurs en ce qui concerne leurs investissements finan- ciers. -Un deuxiéme argument con- tre le bill ‘on ne peut légi- férer en matiére d’honnéte- té’’ ou encore ‘‘onne peut lé- giférer en matiére de va- leurs sociales’’. Quiconque invoque cet argument a lais- sé une partie de son jugement 4 la maison ! Si l’on ne peut léegiférer en matiére d’honnéteté, ne de- vrions-nous pas révoquer toutes les lois contre le cri- me. Les lois contre le vol ne l’éliminent pas mais en di- minuent le nombre. La so- ciété a besoin de protection contre les éléments anti- sociaux, y compris quelques politiciens qu’on a décris 4 juste titre comme étant ce que l’on peut acheter de mieux avec de l’argent. -Un troisiéme argument c’ est que si le bill devient loi, @’éventueBbons candidats ne se presenteront pas parce qu’ils ne veulent pas révéler leurs imtéréts financiers. Cet argument ne devrait pas étre pris avec un grain de sel mais avec une tonne ! S’ils n’ont rien a cacher, ils n’ont rien A craindre. S’ils ne veulent pas révéler leurs intéréts financiers, ils ont juste A ne pas se présenter.. En fait ce bill esttrés sim- ple, peut-étre trop. Le bill dit : si un représentant dela population a fait une erreur en déclarant ses intéréts fi- nanciers, il pourrait légiti- mement se défendre en di- | sant qu’il s’était plie 4 la loi ‘*au meilleur de sa con- naissance’’. Peut-on plus souple . Le 5 avril M. Alex Mac- donald a retiré le bill sous les pressions de 1l’opposi- tion en disant que le bill serait amendé et représen- té encore une fois 4 la ses-" sion d’automne de la légis- lature. Il est possible que ce bill puisse @étre amendé d’ une fagon positive, par con-- tre j’espére sincérement que ces amendements n’ont pas pour but de lui enlever ses dents, d’en faire une parure. Les Libéraux et le Crédit social voudraient que le bill ne s’applique qu’aux mem- bres du parlement. Ce se- étre | rait détruire sa raison d’| étre. En effet, c’est précisément au niveau municipal que la population a le plus 4 per- dre. Je pense de plus qu’il fau- drait renforcer le bill en lui ajoutant une clause 4 sa- voir que lorsque des lois sont passées au profit per- sonnel des législateurs, que ces lois devraient étre ré- voquées. we PK ae: Il existe un raisonnement } passe-partout que plusieurs personnes utilisent assez } couramment et que j’*appelle **la raison du dinosaure’’. Par exemple on nous apprend, ce que l’on savait déja d’ailleurs, que le pour- centage de molécules de gaz polluant (plomb, souffre, etc) a dépassé le ‘‘taux accepta- ble’’. La quantité d’automo- | biles par mille carré est beaucoup trop forte, il fau- drait au plus vite que 1’on définisse une densité maxi- male permise d’automobiles par mille carré. On se plaint qu’il n’y aplus ‘& de quartier et de vie commu- nautaire. La conception mé- me de la rue comme étant ce corridor d’asphalte sur lequel se lancent des boli- des de deux tonnes et le long duquel on batit des maisons, reléve de la folie pure. Nous avons moins besoin de rues que de places publiques et de mail non-commerciaux. Il faudrait 4la rigueur que cer- taines rues soient fermées les fins de semaine pour per- mettre des festivals cultu- rels et les fétes populaires. En attendant ces choses que ‘beaucoup ne croient pas pos- sibles : ‘‘je verrai pas ga avant que je meure’’, nous savons’ tout de méme (du moins ceux quise disent €tre des personnes RAISONNA- BLES) ‘qu’il y aurait moyen de mettre sur pied un sys- téme vraiment communau- taire de transport (autobus, trains, métro, etc). L’onuti- liserait les autos surtout en La raison du dinosaure. campagne. Il faudrait gradu- ellement en arriver A des ceintures autour des villes, on parle d’espaces verts, ici on pourrait parler ‘‘d’espa- ces d’air’’... Il faudrait au début prendre toutes sortes de ‘*mesures d’encoura- gement’? entre autres le transport gratuit pour les gens habitant .Al’intérieur de ces espaces. Toute une pé- riode de transition pourrait étre définie. ‘Mais voila quelqu’un qui ac- court charriant avec lui la raison du dinosaure en ces termes : ‘‘oui mais les gens veulent des autos’’. La moi- tié d’entre vous de dire ‘‘c’ est vrai’’, l’autre moitié de sentir en quelques secondes tout un flot d’idées : com- ment se fait-il que les gens doivent dépenser $1,500 par année pour s’assurer du transport adéquat? Comment se fait-il qu’il faille tou- jours se deplacer en ville pour avoir accés 4 quoi que ce soit Il faut voir en cette situa- tion du ‘fone man one car’”’ le résultat de toute une com- binaison de facteurs déter- minants. Premiérement I’ absence d’un service de transport en’ commun .adé- quat force les gens 4 s’a- cheter des autos. Vous avez déja tenté de revenir avec trois sacs de nourriture en autobus % ou d’aller de King Edward et Main 4 King Ed- ward et Oak % Combien de temps en autobus de Mail- lardville & Vancouver et quelle sorte d’horaire ? Combien la population de L’espéce humaine sur le chemin de l’évolution se re- trouve devant une fourche, devant deux chemins quimé- nent dans des directions fort différentes. Premiérement pourquoi affirmer que les temps que nous vivons sont particuliérement impor- tants, de toutes les époques les hommes n’ont-ils pas. toujours cru qu’ils vivaient des temps privilégiés, des temps graves ! La découverte de 1’atéme, le controle de 1’énergie nu- cléaire vient brasser les cartes, vient bouleverser les forces de production. La technologie que 1l’humanité vient tout juste de se don- ner depuis 50 ans peut chan- ger d’une facon positive ou negative la vie-méme sur la Planéte Terre. Depuis quelques temps, plusieurs individus se révoltent con- tre la machine déshumani- sante. Ce n’est pas contre la machine qu’il faut se ré- volter mais contre l’utilisa- tion que l’on en fait. La science outil de condition- Vancouver dépense -t- elle chaque année pour s’acheter des autos, payer les assu- rances, l’essence, l’entre- | tien, le coft des super- | routes, etc? Et la pollution | Pas seulement les’ gaz no- cifs mais le bruit, ce bruit — qui a chassé toute vie des trottoirs. ‘‘oui mais les au- tos, c’est une grosse indus- ‘ trie’? de dire le dinosaure. : Le marché, toujours le mar- ché, c’est Eisenhower qui di- | sait ‘‘il faut produire n’im- porte quoi, l’important c’est de produire’’. Le profit d’ abord, les besoins de la po- pulation ensuite. Les popu- lations devront de plus en plus se définir des objectifs sociaux et une stratégie communautaire concréte si elles veulent que le monde ; du futur ne soit pas batise- lon le bon hasard des mar- chés et qu’elles mémes ne deviennent qu’une statis- tique.... La raison du dinosaure con- siste 4 supposer que les gens sont bien comme ils sont. Qu’ils sont ce qu’ils veulent bien @6tre, que la vie c’est une lutte, of les plus forts l’emportent (ceux quise ser- vent de leur intelligence comme, on le dit si bien) La raion du dinosaure c’est un systéme qui continuera a crier 4 tous ceux qui veu- lent bien l’entendre et 4 ceux qui ne veulent pas 1l’enten- dre qu’on y est bien heureux, que méme les amputés peu- vent y gagner leur vie, on y est ellement bien finalement que l’homme est le seul ani- mal qui se suicide.... nement et de contrdle des populations ou outil de li- bération, La plupart des civilisations du passé étaient de nature violente. La peur qu’il n’y en aie pas assez pour tous a toujours débouché sur la compétition et sur des af- frontements. Mais voila qu’ il Deperas y avoir de quoi se loger et se nourrir pour tous. Une utilisation ra- tionnelle des ressources de la terre pourrait permettre 4 tous non seulement de survivre mais de vivre. A mon avis, le gaspillage non seulement des ressources matérielles mais (surtout) le gaspillage des talents hu- mains sont 4 l’origine de cette dépression morale qui s’empare de nos sociétés. Verrons-nous une civilisa- tion nouvelle ou le tri- omphe de ce que Freud ap- pelait l’instinct de mort via un génécide nucléaire? Bien malin celui qui peut me di- re ot l’on en sera dans dix ans, en 1983. Me er ee ee i