Re ae MAI 1994 Le Procrés Réussite francophone Jean Cormier, homme d'affaires émerite Par Maric-AGNES MICHAUD Le Soleil de Colombie a rencontré le président de Cormier Communicators Inc., 4 son bureau rue Pender. Détendu, bout-en-train, ce maitre des communications de masse respire I'énergie et le dynamisme. Le Soleil: Vous étes connu pour votre succés en affaires. A quoi l'attribuez- vous ? J. Cormier ; La clé du succés en affaires est d'offrir desservicestrés demandés et de posséder la compétence nécessaire. Mes six conseillers sontdes experts, comme moi, en relations publiques et en communications de masse. Malgrélasituation économique, notre chiffre d'affaires, depuis deux ans, aaugmentéa prés d'un million etdemide dollars. Nous sommes extraordinairement occupés. Comment expliquez- yous ce phénomeéne 7 - D'une part, lorsque l'économie est en état de crise, les compagnies ont encore plus besoin de conseillers en ‘communications pour vendre leurs produits ou leuts services. D'autre part, lorsque les choses vont bien, on dépense encore plus. En période de crise, on constate une baisse de notre produit physique, c'est-4-dire moins de brochures, de vidéos, etc, et par conséquent moins de revenus de ce cété-la, mais par contre une hausse de notre produitintellectuel., Est-il difficile de traiter un dossier controversé comme celui du barrage de Kemano ? A la demande d'Alcan, Cormier Communicators a été chargé de faire accepter le projet Kemano. Notre tache est de - rassemblerles groupes enfaveur du projet ou de tenter de les convaincre et le faire accepter en se servant de toutes les techniques nécessaires acceptables : relation avec les médias, on achéte dela publicité ; on loue des_ centres d'informations et on offre une ligne téléphonique sans frais 1- 800. Le monde des affaires est trés exigeant pour la santé. Comment affrontez- vous ce stress ? Je m'entoure de "D.W." (designated worriers). Jedélégue beaucoup ; c'est a eux de s'inquiéter. De plus, ilestprouve que le stress est avantageux. Il faut savoir s'y adapter. Ca n'a rien a voir avec le métier qu'on exerce, J'ai toujours travaillé de longues heures, parhabitude, et je n'ai jamais été stressé. Vos antécédents familiaux ont-ils joué sur votre choix de carriére ? Oui, peut-étre... Monpére aujourd'hui 4gé de 90 ans, possédait une petite entreprise de réparations de pneus et de verte de pare-brise au Nouveau- Brunswick. Vous Acadien ? Effectivement, je suis né auNordduNouveau-Brunswick, en 1941, desouches acadiennes. Nos ancétres frangais ont immigré au Canada, enNouvelle- Ecosse, en 1644, Une branche de cette famille s'est installé au étes donc Nord du Nouveau- Brunswick, juste avant la grande dispersion des Acadiens. Aprés mes études classiques a I'universitéduSacré- ~ Coeur 4 Bathurst — (N.-B), j'ai poursuivi mes études en administration des affaires al'université McMaster de Hamilton (Ontario). Quel chemi- nement profes- | sionnel vous a donc conduitdela , gestion aux relations publi- ques ? A la fin de mes études universitaires en 1964, j'aitravaillé pour la plus grande compagnie d'acier au Canada, Dofasco a Hamilton, aprés avoir complété leur programme de formation 4 la gestion. J'ai rapidement été promu directeur des affaires — publiques eten 1970j'aiconguun des slogans publicitaires canadiens le plus connu : "Our product is steel. Our strength is people", qu'on a ensuite traduit: "Notre force, c'est l'acier. Notre force, nos employés". En 1975, j'aiaccepté un poste de vice-président aux affaires publiques du CN (Canadien National) avant de devenir président de la division "CN Tower and Hotel" a Montréal. Pourquoi avoir choisi Vancouver pour fonder votre entreprise ? J'ai d'abord occupé le - poste de vice-président de BC Resources Investment Corp. (aujourd'hui Westar Group) 4 Vancouver de 1981 41986 avant de fonder ma compagnie Cormier Communicators en septembre 1986. Vous avez commentéla scéne politique 4 Radio- Canada durant les derniéres élections, adhérez-vous 4 un parti politique ? J'ai été le porte-parole francophone des créditistes pendant quelques semaines lors des élections provinciales. Présentement, je suis membre Jean Cormier : un homme qui ne connaift pas le stress. du parti conservateur au niveau fédéral et du parti libéral en Colombie-Britannique. Par contre, jemanque detemps pour me consacrer ala politique oua la francophonie, comme je l'ai fait dans les années 80. Qu'est-ce qui vous passionne dans la vie ? Je suis marié depuis 27 ans, étj'ai deux fils. L'ainé Paul, 25 ans, est employé 4 ma firme, et Michel, 19 ans, est étudiant a UBC. Ma vie se résume simplement 4 ma famille, mon travail, mon golf... | = Industrie miniére Une relance nécessaire Le ministre des finances, Paul Martin, a donné le coup d’envoi d’une politique de développement des investissements dans les secteurs de l’exploration miniére au Canada. C’est a la suite de sa rencontre avec les principaux représentants de l'industrie, le 4 mai dernier, au Convention Centre de Toronto que le ministre faisait part de sa décision. En quelques années, le Canada avaient chuté de la premiére a la quatriéme place sur la liste des pays qui attirent de nouveaux investissements sur les mines. De ce fait, la Fédération de l'industrie minérale canadienne avait lancé, en 1993, la campagne “Les mines, une industrie & appuyer”, dans l’espoir de rénover l'image de marque de cette industrie. Elle comprend un programme de dix points, regroupant dix domaines d’action en vue d’améliorer le climat d’investissement. L’industrie miniére représente environ 16 % des exportations totales, 100 000 emplois directs et 300 000 emplois indirects au Canada. D’aprés les statistiques gouvernementales, entre 1992 et 1993, 44 mires ont fermé leurs portes, 24 se sont ouvertes, ce qui représente une perte nette de 6 450 emplois. ; La valeur de production minérale du Canada a diminué de 10% en 1993, passant a 13.1 milliards de dollars. Quant aux dépenses d’exploration, elles ont continué d’étre a leur plus bas niveau depuis 1969. Malgré une situation peu reluisante dans l'industrie miniére en général, le Canada reste le premier producteur mondial d’uranium, de zinc, de nickel, le troisiéme d’aluminium, et de plomb et le quatriéme producteur mondial d’or et de cuivre.