3, Le Soleil de Vancouver, 29 mai 1970 CARNET D’UN PROMENEUR par Roger DUFRANE Yu ete : ETT MAAALA AL) eo. MEE SE aD BS Ce n'est que dans ‘un coin somibre ou sous un jour maus— sade qu l’on peut s’abstraire assez pour songer librement aux villes que l’on.a pu visiter et qu’on aime. Dans un beau jar— din, sous le regard bleu et in— sistant des montagnes, je ne puis me remémorer les charmes de Paris, Il me faut; pour y par— venir, le toit bas des nuages ou la claustration entre quatre MUTS eecece Vancouver sous la pluie. Les flaques giclent au passage des autos, et la foule, au long des trottoirs se hate, le visage aus— si morne que le ciel, Au long des fagades tristes, on déses— pére de pouvoir capter la voix des choses, Est—ce pour voir, sous lema— tin gris, la grise cathédrale du Rosaire que me voici longeant la rue qui y meme, et ot al— ternent coiffeurs, marchands de cigarettes et reveudeurs de bric— a—brac? Est—ce pour mesaot— ler de réve et oublier la gri— saille que je m’enfonce entre les étroits rayons d’une bouquinerie? Me voici, le cou tendu, jaugeant les livres empilés jusque sous les combles. Brochures défrat— chies, reliures usées dont une odeur de moisi et de poussie— re. Et pourtant cette caverne inépuisable aux fureteurs de mon espece ne manque pas d’attrait Dans un coin je découvre quel— ques livres francais; et jem’em— pare d’un petit volume dont la couverture au pochoir repré— sente des marronniers, C’est un livre sur Paris, édité, voi— 1a ptus d’un demi—sitcle, par la Compagnie Générale Trans— aclantique, et offert, dit 1’Ache— ve d*imprimer, aux passagers du paquebot ** Paris’? pour son pre— mier voyage. Les fines illus— trations de Maurice Achener, Le texte, non moins fin, de Lé— andre Vaillat, m*’ouvrentles por— tes de la ville reine, Léandre Vaillat excelle dans la promenade littéraire, Celle—ci consiste & faire part: au lec— teur, non seulement de ce qu’on voit, mais de ce qu’on ressent des souvenirs de lectures ou d’aventures au contact des rues, des pares, des maisons ott pas— se auteur, Léandre Vaillat guide dans Paris une jolie A— méricaine qu’il imagine débar— quée de son paqueboi sur la Seine, non loin. de Notre—Dame, tous les _ ponts ouverts pour sa bienvenue, Suivons l’auteur et sa compagne et parcourons avec eux un Paris qui n’a pas vieil— li a cinquante ans d?intervaile L’auteur nous y désigne ce qui change peu; les beaux hdtels du Les noyés d’Ecosse baigneur se noie, L’épouse; — Est—il mort ? n’a pas bougé SONGES dix—huitiéme siécle, la perspec— tive de pierre, d’eau et de ver— dure au fil de la Seine, Cer— tes, depuis 1919, Paris a évolué Ici et 1a. de modernes et cu— biques édifices, s’élévent. Et les envahissantes et tonitruan— tes autos circulent de nos jours tout au bord du fleuve. Mais Paris est assez grande pour tout absorber et conserver a travers les viccisitudes de la vie son vi— sage éternel et séduisant. Paris nous donne & entendre notre gui— de, doit se pratiquer longuement et pas a pas. Il] faut y sur— prendre les teintes différentes du jour qui passe sur les quais et sur les ponts, Il convient d’aborder ses monuments non toujours de face, L’Etoile, le Louvre, Notre—Dame, le musée de Cluny, mais par cent détours de facon &@ en saisir tous les aspects. Paris si. ancienne et toujours jeune, princesse parée de ses viels nuancés, ne se lais— se pas Séduire au premier abord par le premier venu, Elle n’ac— cepte que des admiraieurs dignes d’elle et qui, tels des chevaliers se sont, par la lecture prépa— rés 4 sa conqu@te. C’est alors seulement qu’elle consent a fai— re jouer les colliers de sa robe de pierre, les écharpes moirées de ses eaux, ses regards des matins, des midis'et des soirs. Paris désire qu’on la fréquente longuement, que l’0n hante ses rues, que l’on s’accoude sur ses ponts. Alors, bien mieux que le touriste qui suit le guide offi— ciel, on apprend a connaitre Pa— ris. : ** Puis—je vous aides’??? me demande en anglais le bouqui— niste. ** Just looking!?? que je lui réponds, Si je réve sur les pages d’un vieux bouquin, cela ne concerne pas les étrangers N’empeche! Cette intrusion mal— encontreuse a interrompu ma songerie et je sors... Les passants se hataient sous la pluie. De temps en temps unhomme poussait la porte pa— tibulaire d’un * beer parlour” d’ot' sortai: des relents de bie— re et des voix de buveurs. Marronniers et platanes des ri— ves de la Seine, cafés a ter— rasses fleuries de parasols, €— tudiantes du quartier—latin, mi— dinettes de la rue Saint—Denis, que tout cela ast loin! Et, re— gardant vers J’ouest, mes yeux cherchaient & percer la brumail— le ot dorment les montagnes, les belles montagnes bleues, qui seules, aux confins d’un conti— nent, sSavent estomper dans la mémoire les souvenirs de la plus belle ville du monda, Récemment,sur une plage de la région d?Aberd22n,un malJheureux la vauve, pluiét — arrive en courant vers le courageux sauveteur qui vient de ramener le corps, — Hélas ! madame. je suis arrivé trop tard. — En @tes—vous bien certain ? — Absolument, madame, Je viens de fouiller ses poches.,. et il La beauté de ‘enfant TORONTO; — On ne commence jamais’ icop ‘dt a donner 4 sa fille des consells de yaauré, Avan: que ie sempilent les cos— métiques de toutes sories ilcoa— vient d*’iaculpsr sux filles des principes de propreté qu?elles conserveroat toute leur vie, L?Habitude de prendre an bain ou une douche chaque jour doit @tre prise dts l’adolescence. On peut offrir aux petites fillas de l’nuile ou de la mousse de bain ainsi que des ganis de toilette et des serviettes aux jolies cou— leurs, S2 brosser tes dauis est aussi un impératif qu*il ne faui pas négliger, Plus d’un enfant suce sa bros— se a deats et proviame bien hau! qu’tl a fini de se brosser les dents, Tani qu’. ea’ai ae sa orosse pas les dents convena— olemeni, il faut resier A cdté de lui et veiller a ce que cette operation se fasse bien, Il en va de m@me pour les oreilles le cou et les coudes, Les en— fants passent trop rapidement! aces andro.cs., MN faut les mo— tive: 2% leur dire que la beauté surtout @ leur age, ne s*’achete pas en petits pors. Elle est faite de fraicheur, de prvpi.4, L’enfant, synonyme de richesse pour la femme pauvre SAN PRAWIGSO: = Deux nsy— chiatres américains~ sont d’a - “23 Juo a5 fammes pau fortu— nées résisteront & la coatra— ception ef continueront d’avoir beaucoup J’anfanis aus3: tong— ‘emps qu’elles resteront pau— yres et émotivement opprimées, Les docteurs Berton Lerner et Francis Kane ont énoncé cette hypothese au cours du congrés annuel de l’Association améri— caine des psychiatres gui 3?25: ’3uai ces jours derniers a San Francisco, Sesion le Dr Leruer, professeur a l’Université Co— bim>'2 ta Ney-York, le cycle des grossesses d’une femme en proie A ia pruvreté est direc— tement lié A son amour—prs-- pi. Pour ces fammes, di-—il la contraception représenie ia oar.2 da Vastime ei du raspzvi qwelies se portent 4 un moment de leur vie, ot ne pyrs4daut Dis gorad-chose, elles ne veu— lent rien perdre de ce qu’elles ont, Le Dr Kane, professeur a VYOnivarsiia de ia Cuvoliaa qs Woed souscrif aux conclusions de son collégue. Il ajoute que, pour la femme, la présence de Poantaai os: ane source d’amo i Aropeo, an somme, la seule ri— chesse que la vie ne pulsse iui refuser ou lui enlever,. Fagon de voir Un fou est invité chez des amis a sa sortie de l’asile. Sur la cheminée du salon, il repére un vase sans ouverture. Il saisit l’objet, le retourne et constate : —... et il n’a pas de fond non plus! ‘Hotel Metropole (Propriétaire; J. Bauché) Hétel de famille, Dans le centre-ville, Prix raisonnables. On parle frangais. 320 rue ABBOT VANCOUVER 4, B. C. Tél.—681—6154 LES LIVRES par Roger DUFRANE ‘6 LE ROMAN DE FRANCOIS VILLON ’? Poéte, Francis Carco nous re— trempe dans ia vie de Francois Villon plutdt qu’il ne s’appli— que 4 restituer avec préci— sion cette vie, Il s*inspire des travaux des historiens: Villon étudiant, mauvais garcon, pail— lard, amant bafoué, tueur par accident et proscrit, Mais il romance a plaisir, Invention que cette histoire de Villon trempant dans un comploi de ja ** coquille” visant A saisir Pa— ris; invention encore que cette fin de Villon, pris pour un au— tre, tué dans une embuscade, On percoit 4 travers le récit la difficulté qu’éprouve Carco & se mouvoir A l’aise dans le roman historique. Ses meilleurs pages sont des pages de poete et de romancier; la fuite des jours, les cris de Paris, les errances de Villon, sec et noir, L’atmosphére lourde, de mau— vaise fortune, qui pesait sur les petites gens d’autrefois, Cargo la ressent avec intensité et s’en émeut.. Nous plaignons son Vil— lon, banni, solitaire, errant dans les villes et les campagnes en quéte d ’on ne sait quoi, cet i— déal peut—@tre ott s’acharne le génie des poétes, Malgré un manque d’unité le style, tantdt archaique, tantdt d’un argot qui rappelle le Paris mo— derne, il y a beaucoup 4 y pren— dre; couleur, concision, vie. A eis LONDRES—Aprés 92 ans d’existence, te fameu: par Francis CARCO l’enconire des romantiques, Cargo ne nous impose jamais un décor fourmillant. Maisons, cos— tumes , visages, surgissent au détour du récit eét s’effacent, laissant une envottante impres— sion de l’écoulement des choses, s¢ Tl pleuvait, Le long des maisons se hatant, Francois ga— ga les ponts, traversa leau puis tournant 4 droite, arriva Place de Gréve et, sans s’ar— reter, poursuivit. Des odeurs de salaisons, de bois qu’on ren— trait pour Whiver, de drap, de cuir, de vin s*échappaient des boutiques, Aux fenétres, on vo— yait toutes sortes de marchan— dises pendues dans des filets, accrochées pele—méle, enabon— dance. On les ett pu aisément prendre, songeait Francois. Il alla son chemin, lorgnant mali— cieusement les gens et les por— teurs, se heurtant par étourde— rie aux uns, s*écartant pour lais— ser place aux autres et tenant son paté sous le bras, C%é— tait pour sa bonne femmede me— re qu’il s*’en était chargé et le portait avec grande précaution, Dans cette destinée d’un poe— te d’autrefois @voquée par un poete d’aujourd’hui, nous décou— vrons le Paris obscur et per— manent de la pégre, ce milieu qui observe sa loi propre, a la fois impitoyable et solidai— re, membres f4mia.i de i*A? n$2 Ju Salut est victime de la mode, Il dis- paraitra gradueilemeii en faveur du nouveau modéle type **Derby*’ Spécialiste en SPECIAL NOEL — LEO LEVESQUE TOUPET NAPOLEON Coupe de cizeveux au ~* % rasoir pour hommes. RENDEZ= VOUS PAR TELEPHONE Appelez Léo: 731-4717 SALON DE COIFFURE CORKY’S 3644 ,4éme Avenue Quest, VANCOUVER, 8 NOEL: SPECIA European News 1044, rue Robson, apeau—cloche des