ne a a Oy aa ee ee ee ee i i a ei vancnnaten aeciam Vachoimeaeanenmememindiematemm tt a ee CETTE TRIBUNE LIBRE VOUS APPARTIENT Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 13 octobre 1995 - 2 Hello... Bonjour! Les expressions usuelles sont pleines desouhaits de bonheur. «Bonjour» cela nesignifie-t-il pas «Je vous souhaite une bonne journée». «Bonsoir «Je vous souhaite une bonne soirée». Il convient de considérer que l'on trouve ces voeux dans toutes les langues, en anglais, en italien, en espagnol, en grec ancien et moderne, etc. Cest ainsi que lorsque nous saluons ]'étre au monde qui nous est le plus indifférent, nous pronongons pour cette personne un appel au bonheur, et si nous nous libérons de la routine pour ranimer en nous le sens profond de ce que nous di- sons, il en résulte une pluie de béné- dictions. Car toute bonne pensée porte ses fruits pour la personne qui émet et la personne qui la regoit. Ne perdons done pas une occasion de dire «Bonjour. Il fut un temps ot nul n'aurait pénétré dans une salle d'attente, sans dire bon- jour aux personnes présentes. Rares sont ceux qui ont conservé cette coutume. Pourquoi ne pas la ressus- citer? D'abord, c'est étre poli, ensui- te, c'est faire doucement vibrer un peu de bienveillance, unpeu d'amour, dans cet univers qui en a tant be- soin. Vous n'étes pas sans savoir qu'un éternuement nous attire {(} 28$ pour 1 an Prénom PNT sosuvent un «A vos souhaits» ou bien «Dieu vous bénisse». D'oi vient cette coutume, si ce n'est du besoin d'annuler par des paroles bénéfi- ques la menace d'un rhume? Aujourd'hui, lorsque nous disons «A. vos souhaits», c'est avec un sourire ironique, de crainte de paraitre vulgaire. Mais faisons notre profit de l'enseignement que nous apportent ces anciennes traditions; elles nous apprennent que dans le passé les lois de la pensée et de la parole créatrice étaient connues de tous, et utilisées en toutes circons- tances. «Bonjour... Bonsoir... Bon- ne nuit... Bonne féte... Bonne chan- ce... Bon voyage...» en pronongant désormais ces formules usuelles re- vivez-en le sens, en les chargeant d'un désir profond d'apporter quel- que chose de «Bon» et donner com- me vous le savez, c'est aussi rece- voir. Huguette Desjardins Date exp.: Envoyer au: de Colombie, 1645, 5i¢éme avenue Ouest, Vancouver, V6J 1N5, tél: (604) 730-9575 Les jovissances de la langue (Discours humoristique présenté le 4 octobre). (Doigt sur le bout de la lan- gue, avec grimace.) C'est c'bou- boubouton-la su’ I'bou-boubout d'la langue qui m'fait bé-bébégayer. M. Mer-mermerckx', chchch... ers amis, (Six cailloux dans une main, l'orateur se les met dans la bouche un a un tout en parlant.) Nous con- naissons tous l'histoire du grec Démosthéne. Pour surmonter ses difficultés d'articulation, il se rem- plissait la bouche de cailloux... De- venu maitre de la grande rhétorique, il a un jour déclaré : «Si c'est rond, c'est pas carré.» (Lorateur se vide la bouche dans une tasse, puis, fait semblant d'y cracher.) Partout ot Démosthéne crachait, il poussait de la culture. A l'école, il était tellement brillant que son professeur a passé cing ans dans la méme classe que lui. C’pas mélant, si mon boucher était aussi cultivé que lui, je l'appellerais... chi- rurgien. J'ai justement révé a ce grand homme, la nuit derniére. «Plus la bouche est grande, dit-il, plus l'es- prit est étroit.» Il est allé jusqu'a me dire : «Tu sais lire, qu'est-ce que ga te donne d'écrire?» J'ai eu. envie de répliquer : «Tu sais bien écrire, toi, pis ca t'empéche pas d'gueuler!» Dans mon réve, Démos m'a ensuite demandé : Qui maitrise aujourd'hui l'éloquence a la grecque? Oi sont les orateurs? N'y a-t-il que Paul Merckx? Question-choc qui m'a ré- veillé en sursaut. — I's J'en ai profité, ce matin, pour aller faire des recherches au nou- veau Colisée de Rome. En voici les grandes lignes. D'abord, un orateur est celui qui s'ouvre la bouche en agitant la langue (mimiques) pour traiter ou maltraiter un sujet. Par exemple, si, comme ancien curé, je plonge téte premiére dans I/histoire passionnante de l'eau bénite au XIXe siécle, ce sujet a des chances d’étre bien traité. : D'un autre cété, disons que... Eliane présente l'art d'accorder un violon, les pieds bien en place sur le sol; mais ces connaissances musi- cales étant, comme on le sait, toutes croches («déviées» en québécois), elle risque fort de maltraiter son su- jet. Enfin, c'est ce que disent mes notes. Autre conclusion 4 mes re- cherches : «La plus grande distance d'un point 4 un autre se trouve entre un haut-parleur et qui ne veut rien entendre.» En parlant de mesure, si vous voulez perdre du poids rapide- ment, il suffit d'avaler votre salive (taire ce que vous étes tenté de dire), vomir des injures et ravaler vos pa- roles. Point suivant : panne d'élec- . tricité au beau milieu d'un discours. Que faire? Bien, on peut en profiter pour...s'€claircir la voix, projeter des images sur l'écran de l'imagination, faire la lumiére sur des points obs- curs... Attention cependant pour ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Enfin, il faut éviter de faire de la projection. Autant d'idées lu- mineuses, n’est-ce pas? Autre point: l'orateur sans Yours avaut de lavoir 40€ ss Président-directeur : Jacques Baillaut expérience. I] met un temps fou 4 parvenir au point final. Ses pauses sont particuliérement remarquées. S'il exprime une idée parfaitement claire, c'est que l'auditoire est lui- méme parfaitement confus. Quant a l'orateur chevronné, i] manque sou- vent d'idées, mais jamaiss de mots, surtout de mots justes. S'il est ques- tion de pertes d'emplois, il parle de récession; s'il a lui-méme perdu son emploi, il parle de dépression. Le fait suivant : les meilleu- res improvisations, toujours prépa- rées longtemps 4 I'avance, contien- nent une bonne dose d‘humour. Par exemple : - Bient6t, on pourra faire le tour du monde en 2 heures: une heure en super-jet, l'autre pour se rendre 4 l'aéroport. Ou encore : - «Ah! si j'ara su que j'me rendra 4 99 ans, j'ara faite attention a ma santé.» Finalement, tout orateur «in- conditionnel» trouve, 4 l'instar du grand Démosthéne, le présent... im- parfait; il préfére parler du passé... toutsimple, ce quilui permetd'oublier le choc du futur. Der-derdernier mo-momot, chchchers amis. Ce discours. pro- fondément superficiel:sort gagnant, et je n'hésite pas 4 flamboyer de plaisir. Si toutefois le contraire se produisait, je serais furieux, furieux d'avoir tort, comme disait Moliére, puisque je suis certain d’avoir rai- son. Jean-Claude Boyer, CTM ' Président du Club TM de Vancouver, Paul Mercks agissait, ce soir-]a, comme maitre de cérémonie. Correspondant national : Yves Lusignan en Rédactrice en chef : Héléne Peronny Administration et gestion : Sandrine Lejeune Infographisme : Suzanne Bélanger (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Nigel Barbour, Richard Beamish, Frédéric Chevassus, Jacques Clau, Sara Léa, Marie Michaud, Jean-Claude Pitre. Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, Séme avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6] INS. Tél: (604) 730-9575. = Fax: (604) 730-9576. 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