Maillardville , une inconnue ? INTRODUCTION. Voici le texte intégral de l’allocution présentée et lue par Mme Monique RIOU, au nom de son mari, au cours de la soirée frangaise du 15 juin dernier qui eut lieu 4 la salle paroissiale Notre Dame de Fatima - N.D.L.R. ‘MAILLARDVILLE QU’EST- CE, MAILLARDVILLE? Maillardville, une inconnue? Pour moi et pour beaucoup, Maillardville est un mot ma- gique. Unnom de survivance. _Pour le monde, en dehors de la province, c’est un lieu of se trouve un nombre im- portant de Canadiens-fran- ¢ais, vivant dans un monde parfois hostile et surtout différent. Maillardville?.., Pour le nouvel arrivé fran- cophone dans la province, c’est l’espoir et l’exemple que, lui aussi, peut et se doit de survivre avec sa langue et sa culture com- bien étrangére au milieu. Pour ce nouvel arrivant, sa déception est grande quand il s’apercoit que Maillard- ville n’est qu’un nom. Un de ces noms de souvenir. Un de ces noms sortis d’un conte, que l’on continue d’. utiliser par habitude, par désir d’étre, d’exister, et parfois par amour pour ses origines. = Légalement, Maillardville n’existe pas. C’est un nom indiquant un lieu-dit, un quartier d’une communauté appelé le District de Coquit- lam. Oh ! Combien frustrant, pour le nouvel arrivant, sa recherche- de Maillardville. Encouragé par le signe sur l’autoroute, il est aussitOt | dérouté par le signe de Co- -quitlam. Sans renseigne-— ment, il cherchera pendant des heures, seul. L’embléme de la Caisse Populaire de Maillardville lui laissera de sa visite le souvenir que Maillardville n’était pas loin. Que c’était 14, mais on? Par la suite, aprés avoir vécu quelque temps dans le Grand Vancouver, cette per- sonne apprendra 4 connaf- tre. Au fur et A mesure, elle apprendra qu’il y a bien Un Maillardville. Que beau- coup de gens, parlant fran- cgais, vivent dans cette ‘* communauté ’’. Ces gens sont méme actifs. Il yadeux paroisses bien vivantes et trés fréquentées. Les en- fants vont 41’école dite fran- gaise. Le foyer Maillard est certainement une oeuvre que peu de communautés pour- raient s’offrir et quidémon- tre bien de leur vitalité. ' Finalement, avec la Caisse Populaire, il n’y a plus de doute. Maillardville est bien 1a, vivante, pleine de vita- lité, pleine de potentiel pour s’épanouir. Cependant, si ces décou- vertes pour le nouvel arri- vant, car: pour vous c’est le présent connu, si ces -découvertes sont rassuran- tes, il n’en est pas moins que le sentiment du début est toujours 1a. Le senti- ment de chercher Maillard- ville, de chercher of vrai- ment Maillardville se trou- ve. De chercher 1’identité de Maillardville. Car, c’est cela. Une communauté n’ existe que si elle aune iden- tité. une Ame. Oh! je sais. Si quelqu’un de Vancouver venait 4 critiquer Maillardville, toutes les personnes de votre commu- nauté seraient debout en une seconde pour rectifier le malheureux qui aurait osé. Mais, voila, ce sentiment communautaire ne dure qu’ un instant. Dés que vous avez réglé l’affaire A ce gars de Vancouver ou d’ailleurs, vous reprenez vos habitudes. On ne s’occupe que de sa pa- roisse, de son association, de son petit coin personnel. Oh ! bien sQr, de temps en temps, on assiste A une réu- nion, une soirée extra, mais ¢a ne va pas plus loin. Maillardville est 14 ! La communauté est 1a, je la touche du doigt. , Pourquoi un centre culturel? Je suis au courant, égale- ment, des efforts de cer- taines personnes représen- tantes de toutes les asso- ciations de Maillardville. Il y a eu déjA des réunions, des espoirs d’unir la com- “munauté par un centre cul- turel. A premiére vue, c’est un projet formidable. 'En effet, rien de tel qu’un centre culturel pour sauve- garder sa langue et sa cul- ture. Un centre culturel, pour moi, c’est comme une assurance vie. Cela vous protége toute votre vie. Ici plus qu’ailleurs. Un centre culturel 4 Maillardville se- rait une assurance double. La seconde serait de vous protéger du milieu envi- ronnant. Du milieu d’une au- tre langue, d’une autre cul- ture. : Malgré toutes ces qualités, je me permets de vous dire (j’?espére que vous me pro- mettez de ne pas me faire un mauvais sort en sortant de cette soirée !!!) je me _permets de_vous.dire, di- Se sais-je, que ces efforts ac- tuels sont vains. Ils sont voués A l’échec. Si je vous ai cité certaines qualités d’un centre culturel, je ne vous ai pas encore dit qu’ un centre culturel, avant tou- te chose, est le reflet de l’4me d’une communauté. C’est l'image d’une struc- ture communautaire. Ces efforts sont vains pour deux raisons : - la premiére : en essayant d’avoir un centre culturel, vous mettez la charrue avant les boeufs ! C’estd