De Gastown a Ia Plaza des Nations, on ne salt plus oa donner de Ia téte, et de l’orelife! Celle-cl vagabonde a l’affitt du jazz, quel qu'il soft. Car tout en culvre ou en cordes, les différents genres ont toujours le don de se faire apprécler. Si ce n’était des enseignes rouges du Festival de jazz qui ornent tous les coins et recoins de la ville, il y aurait tout de méme cette effervescence contagieuse des concerts de jazz pour attirer la foule. Mélomanes et néophytes déferlent une année de plus vers les scénes en plein-air ou les salles de spectacles, l’esprit ouvert a de nouvelles expériences musicales — ou tout simplement impatients d’entendre pour la dixiéme fois un band, musicien ou interpréte dont la réputation n’est plus 4 faire. Certes, un événement comme le Festival international de jazz de Vancouver illustre en partie la théorie du village global par sa diversité ethnique et musicale, mais il réserve également des plaisirs incontournables. C’était notamment le cas lors de la soirée d’ ouverture, alors que Shirley Horn et ses musiciens emboitaient le pas au Marcus Roberts Trio. Shirley Horn estune voix qui s’inscritindiscutablement dans la lignée des Billie Holiday et Ella Fitzgerald. Assise au_ piano, accompagnée d’une basse et d’une batterie, la récipiendaire d’un Grammy joue des piéces qui caressent l’oreille, qu’elles soient langoureuses ou plus rythmées. Elle posséde une voix chaude et feutrée dans laquelle ou pergoit chaque soupir et chaque souffle conférant ainsi a son chant un cété sensuel et sophistiqué. Une voix qui ne s’emporte pas outre mesure dans des registres compliqués mais qui fait tout de méme d’elle une grande artiste du Jazz. Shirley Horn est une perle et sa musique un écrin de velours. — Cinéma: Mother's Boys © La famille n'échappe pas au drame Sans vouloir établir de constat, on peut remarquer que certains cinéastes canadiens- francais tentent d’élargir leurs horizons et leur champ de travail en optant pour des productions en anglais. C’est notamment le cas pour Denys Arcand, dont le dernier film intitulé Love and Human Remains a été tourné en anglais - comme le titre semble 1’indiquer!- avec la participation d’acteurs anglophones. Pour sa part, Yves Simoneau, auteur de Pouvoir intime et des Fous de Bassan, s’était déja illustré dans la langue de Shakespeare avec PerfectlyNormal, mais revient cette fois-ci avec un drame psychologique intitulé Mother's Boys. : A saveur américaine, ce nouveau film d’Yves Simoneau présente un drame familial que personne n’aimerait vivre et qu’on préfére associer a la fiction plutét que d’y croire, bien qu’une telle situation se soit sirement déja produite. Aprés avoir disparu trois ans plus tét sans laisser de trace, Jude Madigan (Jamie Lee Curtis) regagne le domicile familial et entend bien retrouver une existence «normale» avec son époux Robert (Peter Gallagher) et ses trois jeunes fils. Mais comme nous sommes au cinéma, la vie n’est pas toujours aussi simple. De fait, le retour de Jude vient assombrir un tableau qui s’annoncait pourtant des plus attendrissants. Ayant souffert du départ de safemme, Robert recommence enfin a mener une vie paisible avec ses garcons, et s’appréte 4 épouser Callie Harland (Joanne Whalley- Kilmer), la directrice-adjointe de l’école que fréquentent les enfants. Certains considérent que le noyau familial est ce qui constitue la norme, mais dans ce cas-ci, un de ses membres -en l’occurence la mére- joue 1’élément perturbateur. C’est une guerre psycholo- -gique qui s’amorce entre les ex- conjoints, mais c’est aussi beaucoup plus, puisque Jude Madigan est préte a tout, jusqu’au subterfuge le plus perfide, pourrécupérer «sa» famille. Jamie Lee Curtis joue une mére diabolique, arrogante — et manipulatrice a souhait. Entre elle et l’ainé de ses fils s’installe un climat de confiance quelque peu dangereux et dans lequel on pergoit trés bien letravail d’ Yves Simoneau. Un détail cependant, la mére de Jude, jouée par Vanessa Redgrave (Howard’s End), n’apparait que trés épisodi-quement dans le film, et sa présence n’aurait éclairci qu’un peu mieux le comportement de sa fille. Au niveau cinématogra- phique, l’image revét tous les atours d’un drame psychologique. Au début, on ne peut se méprendre sur la nature du film, alors que la musique et les effets spéciaux sont annonciateurs du drame qui approche. Tandisquetoutprésdela . fin, certaines prises de vue -trop tares cependant- nous laissent une impression de vertige, un peu a la Hitchcock. D’influence américaine ou pas -car il faut dire qu’il ne s’agit pas d’un genre de film propre au cinéma québécois-, Mother's Boys réussira certainement a vous arracher quelques frissons, mais ils seront malheureusement trop souvent provoqués par les effets spéciaux du montage. Ce film d’Yves Simoneau peut a tout le moins démontrer une chose : méme la famille n’est pas 4l’abri despires tragédies... Genevieve Gouin. Bientét a Uaffiche du Vancouver Centre Cinemas. Son prédécesseur n’a pas moins charmé |’assistance, d’une part gréce 4 son humour pince- sans-rire qui en a fait sourire plusieurs, et d’ autre part parce que _soninterprétation au piano ne cesse d’étonner. En fait, Marcus Roberts nous surprend dés le départ : la fougue de ses doigts sur le clavier détonne avec lecalmeetla modestie de sa personne, pour notre plus grand plaisir évidemment! Celui qui a travaillé avec le trompettiste Wynton Marsalis et qui a endisqué a cinq reprises sous son propre nom interpréte avec brio des piéces de compositeurs tels que Cole Porter et George Gershwin. Si pour lui rien n’est désuet et démodé, on peut de sur- croit sentir que ses interprétations se veulent des plus parfaites en hommage 4 ces compositeurs fétiches. Chaque morceau porte la - griffe de Marcus Roberts sans en altérer le «caractére sacré»; le public en est transporté! Cette soirée d’ ouverture du Festival présageait tout autant de divertissement musical pour les amateurs de jazz. Ces derniers ont ainsi pu consacrer un week-end a errer dans Gastown et plus précisément sur la rue Waters. Entre deux scénes, c’est cetteméme expérience qui m’a fait découvrir des groupes uniques en leur genre comme Mytha (Suisse), et des musiciens hors-pair comme le saxophoniste Dick de Graff (Hollande). Shirley Hor Mais emballés que nous soyons par tant de découvertes, il aurait été inadmissible de boucler le week-end sans avoir entendu Alain Caron & le Banda Gastown ou au Performance Works de I’Ile Granville. On doit bel et bien cesser de le désigner comme un ancien d’UZEB et |’écouter pour ce qu’il est : Alain Caron, virtuose de la basse. Si vous tentez de déceler des traces d’UZEB dans ce que fait Alain Caron et son band, vous serez rapidement secoués pour enfin réaliser que vos tentatives sont vaines. Certes, on plane toujours dans |’univers du jazz-fusion, mais on est littéralement soulevé par des rythmes qui ne laissent aucun doute sur la qualité de l’ oeuvre de Caron. L’ensemble est percutant, mais on éprouve une satisfaction intense a entendre 1|’instrument d’Alain Caron, qu’il s’agisse de ballades comme Had To Go, oude morceaux plus «groovy» comme Trouble. Si on parle de jazz au niveau international, on doit incontestablement faire référence a Caron comme 1’un des grands. Et vous aurez l’occasion d’en entendre d’autres (Youssou N’Dour, SalifKeita, Louis Sclavis, etc,.), puisque le Festival de Jazz se poursuit jusqu’au 2 juillet prochain. Si l’on a déja eu droit a de brillantes performances, les autres n’en seront pas moins reluisantes! Genevieve Gouin Centre d'accueil LE FOYER MAILLARD Services infirmiers 24 heures sur 24 Personnel bilingue ecccccccccccscAUssilecvecccccccece Bed & Breakfast offert 27$: Nuit et petit déjeuner 34$: Nuit et trois repas 1010 AVENUE ALDERSON MAILLARDVILLE, C.-B. V3K 1W1 Tél: 604-937-5578 Soins prolongés