Information, culture, spectacles, sans frontigre LESSEE LA TELEVISION INTERNATIONALE Voir horaire complet page 11. PAR GENEVIEVE GOUIN CORRESPONDANTE SPECIALE MONTREAL ~ Le 30 octobre au matin, on sentait une énergie inhabituelle dans les autobus, le métro et les rues de Montréal. Un climat empreint de doute, d’anxiété et d’hésitation venait ternir les quelques rayons de soleil qui plus tard 4 |’ouverture des bureaux de scrutin, disparurent. | Certains parlaient de papillons dans l’esomac, d’auires de noeuds dans la gorge. Peu importe, la tension régnait partout, dans un camp comme dans |’autre. A la une du Devoir, on lisait “Le Québec retient son souffle”. En vérité, c’est qu’il était surtout incapable de respirer, pris entre deux camps qui le serraient comme un étau, dans |’attende d’une réponse finale, quel que soit 1’écart. : Le jeudi d’avant, Le Devoir avaitofficiellement pris position pour le camp du “OUI”. Aprés son “NON” a Charlottetown, Lise Bissonnette retrouvait la parole et rédigeait un éditorial d’une page, justifiant la pertinence d’un “OUI” a la question référendaire. De son cdté, Alain Dubuc, éditorialiste 4 La Presse, une fois de plus trempait sa plume dans l’encre rouge pour disserter sur les conséquences néfastes de |’affirmative. Au méme moment, au sein de la communauté anglophone de Montréal, ot le discours du “NON” était monnaie courante, |’éditorialiste du Montreal Mirror racontait de quelle fagon injuste i] avait été sermonné par ses semblables aprés avoir publiquement opté pour le “OUI” . Pour ajouter a toute cette confusion, mentionnons le rassemblement Courrier 28me classe/Second Class Mai re 0046 1645; 58me Ave. 0., Vancouver, (604) 730-9575. Fax : (604) 730-9576. Vendredi 3 novembre 1995 fédéraliste tenu a Montréal le vendredi précédent et encore trés frais dans la mémoire des Québécois. Tantdt pergu comme une insulte, tant6t comme un acte d’humilité qui appelait 4 la confiance, on ne peut dire que ce dernier soubresaut de sympathie ait provoqué quoi que ce soit chez les Québécois de la région métropolitaine, si ce n’est quelques embouteillages 4 la hauteur de Décarie et dans le centre-ville. Celles et ceux qui demeuraint convaincus que ‘le changement devenait possible tout en faisant partie du Canada le sont restés. En revanche, les partisans du “OUI” ne fléchissaient pas devant le “beau risque” qui luisait devant eux. Restaient les indécis, tres nombreux, pour quiun ralliement de fédéralistes ne constituait pas un argument assez solide pour se forger une opinion précise. A partir de ce moment, les chances qu’un rebondissement ne survienne avant le 30 octobre étaient minces. Les jeux étaient faits; il suffisait 4 présent de réfléchir sur l’option 4 prendre. Dés ]’ouverture des bureaux de scrutin, 4 10h00, il devenait de plus en plus évident que le taux de participation au référendum allait faire honneur 4 la démocratie. Et pour cause: plus de 90% des québécois se présentérent aux ures. Le reste, on a pu en étre témoin par le biais des médias, chez soi, au Palais des Congrés ou au Métropolis, 14 of les tenants du “OUI” et du “NON” s’étaient respectivement rassemblés. L’émotion atteignait son paroxysme | vers 21h30, alors que les résultats étaient nez a nez. Puis 4 10h20 heure del’ Est, ]’annonce faite par Bemard OUI, NON ... PEUT ETRE ? Derome balayait tout espoir du cdté du “OUI”: | “Radio-Canada annongait qu’a 10h20, si la tendance se maintenaitla victoire iraitau camp du “NON”. II ne resterait alors qu’a observer le partage des quelques voix qui viendraient s’ajouter sans trop d’impact. OUI: 49,4% NON: 50,6% Les résultats parlent d’eux- mémes. Le Québec est passé a un cheveu et le Canada 1’a échappé belle. Avec un peu plus de recul, on pourra mieux mesurer |’ampleur de tout cela, mais on devra également s’attarder sur les répercussions des discours prononcés par la suite. Les citoyens du Québec s’attendent maintenant a des changements majeurs, c’est l’évidence méme. Toutefois, au lendemain du référendum, certains affirment que le discours de Jean Chrétien ne s’aventurait pas tellement dans cette voie. _ Dans Je camp du “OUI”, on est amer mais on reste accroché 4 l’éventualité d’une autre “prochaine fois”. C'est du moins ce que laissent entendre les propos de Lucien Bouchard et de Jacques Parizeau. Mais on ne peut passer outre le fait que ce demier, dans son allocution finale, ait ouvert une plaie béante qui affectera le climat de l’aprés- référendum. Qui n’a pas été pris de court par ces paroles: “Arrétons de parler de Québécois francophones et disons tout simplement que 60% d’entre nous ont dit “OUI” mais encore, lorsqu’il a lancé que |’ option du OUI avait échoué 4 cause de l’argent et des ethnies. (suite p4) wi28n 28 G() Mls Te ie de Colombie-Britannique :Démission de «Jacques Parizeau & s En derniére minute, nous 24pprenons la démission de =monsieur Jacques Parizeau, a Premier ministre du Québec, suite = auxrésultats du référendum. Quel ™ sera l’avenirdu projet deséparation udu Québec ? Monsieur Parizeau 5 nous livre ses réflexions sur un gsujet qui préoccupe tous les = Canadiens. a uExtraits de la déclaration de = monsieur Parizeau: 5 = “Il y a sept ans, j’ai fait un upari fou. Le pari de reprendre un ™ combat que plusieurs disaient vain. a . ‘i . g Que plusieurs disaient fini, foutu. = J’ai fait le pari que les = Québécoises et les Québécois ne se _contenteraient jamais d’étre autre u chose qu’un peuple. Et que la seule = /agon que nous ayons d’étre un uw peuple, c’est d’avoir un pays 4 nous. 2 Pendant sept ans, petit a Bpetit, les événements ont donné "raison aux héritiers de René u Lévesque. Pendant sept ans, petit a ~ Petit, la souveraineté a repris ses u forces, elle a essaimé dans d’autres ® partis, sur d’autres tribunes, elles’ est grenouvelée dans son contenant "comme dans son contenu. D’autres sauront, mieux que moi, faire le bilan de ces sept années. = Pour ma part, je retiendrai quatre a choses: a 5 D’abord, le fait qu’une nouvelle génération de Québécois Bait repris le flambeau de la = souveraineté avec un enthousiasme wet une ardeur sans pareille. C’est § Pour moi la plus grande réalisation uque le mouvement souverainiste § pouvait accomplir: se donner une nouvelle jeunesse. S’inscrire = définitivement dans la durée. 5 Puis, le fait que la » Souveraineté se soit étendue a toutes ules générations de Québécois. Cette Mannée, il y avait des gindépendantistes aux cheveux "encore plus blancs que les miens. 5 Nous avons done réalisé, pour la . Bsouveraineté, le mariage de la ssagesse et de la fougue de la uw jeunesse, donc de |’expérience et de 5! énergie. Une cause qui réussit acette jonction ne pourra jamais § mourir. J’ajoute que nous avons su a donner aux femmes une voix plus _ forte au sein et a la téte de notre parti met de notre gouvemement. C’est a rT & (suite p4)