: =" ory we o@ i VIDEOGRAPHIE.- Ce mot batard qu’on pourrait A peu prés traduire par ‘‘Ecriture visuelle’’ indique assez bien qu’il s’agit de quelque chose de proche, mais de différent cependant du cinéma, la pié ce essentielle de cesystéme allégé d’enregistrement et de projetction des images, est, on le sait, le magné- toscope, qui est 4 peu prés aux images ce que le magné- tophone est aux sons. Jusqu’au cceur. Plusieurs circonstances ont favorisé 1’épanouisse- ment de ce mode d’ex- pression simplifié au Ca- nada et particuliérement au Québec. Malgré une suspi- cion A l’égard de l’écrit, encouragée par la simplet- te élucubration maluhanien- ne, et grace 4 l’existence d’organismes d’Etat géné- reux en dollars (1’Office Na- tional du Film et le Conseil des Arts), l’esprit de re- cherche enfin de 1l’équipe frangaise de 1’O.N.F.(dont on connaft d’autre part, 1’ apport en fait de cinéma direct dans les années 60), c’est 4 l’instigation de Ro- bert Forget et de Claude Jutra (le cinéaste d’Anna la Bonne, de Mon Oncle An- toine, etc...) que le premier magnétoscope portatif a ruban de 13mm a été intro- duit et utilisé 4 1?O.N.F.La vidéographie faisait peu a- prés son entrée officielle dans le cadre du programme Société Nouvelle. Puis, sous la direction de Forget , le ‘¢Vidéographe’’ institution indépendante A but non-lu- Vika — CANADA Mon oncle Antoine cratif, successivement sub- ventionné par 1’O.N.F. le Conseil des Arts du Canada et le Ministre des Communi- cations du Québec, s’instal- lait rue Saint-Denis 4 Mont- réal et mettait désormais un équipement de 50.000 dol- lars et une équipe d’anima- teurs 4 la disposition de qui- conque, jeune ou vieux, pré- senterait un projet de film, (ou plutdt de vidéogramme) agréé par un comité de sé- lection. En 1971-72, 125 pro- jets sur 420 ont été agréés, 60 terminés - certains par des enfants de 12 ans. VIDEOTHEQUE ET TELE- VISIONS COMMUNAUTAI RES - 5 Quatre ensembles d’enre- gistrement magnétoscopi- que ‘‘ Porta- Park’’ (appareils portatifs 4 piles cséches ou branchables sur secteur), deux groupes d’éclairage au quartz et des ‘‘modules de montage’’ permettant de tourner et de monter défini- tivement le videéogramme, qui, une fois sonorisé, est programmeé dans le ‘‘vidéo- théatre’’ de la rue Saint-De- nis (115 places) est intégré a la vidéothéque: des isoloirs de consultation permettent, 4 toute heure de la journée, 4 n’importe quel curieux, de projeter la vidéo-cassette de son choix. Ces vidéogram- mes peuvent également étre programmés dans les collé- ges ou dans le cadre des é- missions de télévision com- munautaires. La cablotélévision, grace A laquelle, en s’y abonnant, on peut capter une des plusieurs chafnes supplémentaires, peut n’étre qu’un moyen d’ accroftre le choix déja grand (quantitativement sinon qua- litativement) du téléspecta- teur? [1 peut étre bien plus le moyen pour les citoyens de prendre eux-mémes en mains leur information et leurs distractions, donc un formidable instrument - de promotion démocratique. C’est le sens des télévisions communautaires, par exem- ple, au Quebec, dans _ plu- sieurs municipalités de la Rive Sud de Montréal ou 4 Saint-Raymond, dans le comté de Portneuf, 4 une vingtaine de kilométres du Vidéographe de Montréal, dont la liste est envoyée aux abonnés (qui ont dix jours pour élire par téléphone les réalisations de leur choix), et dont les titres - ‘‘Les sens de Louise’’, l’Ecole se- ra aux mains des Etudiants ou L’amantiose tue’’ - di- sent assez qu’ils ne font pas de concession. Ces télévi- sions, qui diffusent jusqu’a deux ou trois heures de programme par jour,mon- trent par exemple M.Toule- monde ou Mme Untel don- nant une recette ou un truc de bricolage, des petites an- nonces pour la vie locale et, surtout, en direct, les séan- ces du Conseil Municipal, au terme desquelles les ci- toyens peuvent téléphoner au maire ou aux conseillers. A Vancouver, nous avons trois organismes spéciali- sés dans les reportages vi- déographiques; .VIDEO Inn dans la rue Powell, Metro- Media rue Cambie et Phsy- dromedia, 1243’ Ouest 7e A- venue. E.EDER Le dispositif de la région RAR RATRARA RL par Michel Labarre. REFLEXIONS ESTIVALES La politique veut quelque- fois que le législateur lais- se tomber des hommes va- lables et soucieux de lui rendre service aux fins de favoriser des amitiés dites politiquement rentables. Ce- ci doit s’aligner sur une cho- se 4 laquelle le grand Riche- lieu croyait et répétait: ‘*Vous ne pouvez concevoir aucune sorte de politique sans favoritisme’’. Le seul embétement de tout ceci, c’est que souvent les favoris vont ou souffle le vent. Le Législateur au- ra alors peu recu de ses fa- voris et perdu des hommes qui n’auront pas pu rendre les services -qu’ils auraient voulu lui rendre, Si 1’on ne songe qu’a la province de la Colombie..... kK KKK Trois cents ans avant Jé- sus-Christ, Théocrite, poéte grec, é@crivait: ‘‘ Nourrissez les louveteaux pour qu’un jour ils vous mangent’’. Les poétes ont souvent raison. 2K OR eK ok eo Epictéte est de brOlante ac- tualité, méme sisavie se déroule 50-133 aprés J.-C. et qu’il affirme: ‘‘Les hom- mes sont tourmentés par l’opinion qu’ils ont des cho- ses et non par les choses elle-mémes’’. Crear .. Le Soleil de Vancouver, 23 novembre 1973, 7 C4Aeeds 2 deer. rn poorly __- LE CHATON (ou créature en délire) par Ariéle Marinie Vulgarité, laideur, connerie. La rue. Elle marche vite, trop vite. Elle marche toujours comme ae Un type l’apostrophe en lui lorgnant les jambes, elle se détourne avec une grimace de dégoftt, haineuse. La haine. Etouffante. Ibuisante. Elle hait avec un ‘*h’’ as- piré qui tourne au sifflement.... Ca commence dés le matin, quand elle est réveillée par le va-et-vient de son voisin, qui se prépare pour aller travail- ler; se rase; allume la radio; claque la porte du réfrigéra- teur. Ca continue quand elle sort de chez elle pour acheter le journal, parcourt les petites annonces, les infames offres d’emploi 4 quatre francs de l’heure. Cherche parmi la foule le visage qui pourra venir 4 bout de sa haine, ne le trouve pas, et hait plus encore. Le chaton a levé des yeux suppliants vers elle, a miaulé, - mais aucun son n’est sorti de sa gorge - s’est frotté con- tre ses jambes. ché de son visage pour |’ Elle Il’a pris dans sa main, soulevé,appro- embrasser, reposé sur son bu- reau, repus d’affection. A passé ses doigts autour de son cou, délicatement, et l’a étrangle. Maintenant, elle est accroupie auprés du petit cadavre et elle pleure. Petite boule de poils chaude et frémissante, petite boule de vie. . . La seule créature qui levat vers elle des yeux remplis d’affection... ‘¢C’est pas toi que je voulais tuer, tu sais... .’”*"murmure- t-elle en se penchant sur vers le petit corps. Dehors il pleut et la rue a pris un rythme different. Tran- quille et tiéde. Et Mathilde appartient au monde. LIVRES Di Aghilev et les. Ballets Russes - de Boris Kochno vient de paraftre aux Edi- tions Fayard - Jean Cocteau écrivait en Le Ballet (de Fokine) est trop célébre et les peintures de M. Bakst trop significati- ves pour que mon commen- taire y puisse ajouter rien, mais il sitiMpose qu’on fixe A jamais......! L’extraordinaire exposi- tion de talents réunis pen- dant 20 ans par Diaghilev, chorégraphes, danseurs, musiciens, décorateurs, d’ouvrages trés documentés et soigneusement illustrés, que vient de faire paraftre chez Fayard, Boris Kochno (secrétaire de Di Aghilev) “‘fixe 4 jamais’’ cette pé- riode de 1909 4 1929. Livre disponible sur com- mande 4 la Librairie fran- ¢aise de Vancouver, le Bouquineur, 1141 rue Davie. RARARRARARARART NOUVELLES | POUR LES TOUTS-PETITS Les touts-petits seront heureux d’apprendre que trois microsillons viennent de sortir tout spécialement pour eux. Il s’agit de Nic et Pic qui parlent 4 traverses voix de Jocelyne Goyette et Louise Matteau. Linda Wils- cam, elle, Picotine (et son ombrelle), et enfin Minoute, avec les voix de Suzanne Garceau et Alain Gelinas.Ces disques, - sur étiquette Fantel, sont produits par Pierre Gagnon et par _ les Editions Ici Radio-Canada. Michel Labarre Danser Sa Vie - par Roger Garaudy (Edition du Seuil) Un livre qui aborde l’his- toire de la danse contem- poraine d’une maniére ana- lytique dans un contexte hu- main qui en fait l’intérét (citation p.3). Le livre de Garaudy se compose de trois parties, précédées d’une préface de Béjard qui donne le ton:’’L’ homme moderne souffre de solitude au sein d’une civi- lisation déchirante, mais aussi surtout d’une division profonde de son étre. La danse est l’une des ra- res activités humaines oi l’homme se trouve engagé totalement, corps, coeur et esprit. La principale qualité de cet ouvrage, facile 4 lire et ciai- rement présenté, est d’ou- vrir des portes sur des su- jets de réflexion, débordant finalement le cadre de la danse, tout en sculignant que l’art du mouvement peut et doit jouer un rdle essentiel dans la conscience des fins que l’individu peut prendre de la société dans laquelle il vit. E.EDER RARARARARARARR MIREILLE MATHIEU Mireille Mathieu, la grande vedette de la chanson fran- gaise a enchanté l’auditoire du Q.E. pendant 3 jours la semaine derniére et nous a prouvés que son étoile gran- dit toujours, Aa travers un répertoire varié, untrés bon orchestre et deux danseurs professionnels. Bravo a Mi- réeille. M.Batut