ee w 25 ans 1968-1993 : la saga du Soleil Le Soleil se leve toujours, malgre les difficultes En décembre 1967, Radio-Canada inaugurait sa premiére antenne radio a Vancouver. Cinq mois plus tard, André Piolat, fils de pionnier, élevé en Saskatchewan, lutteur acharné pour la défense des droits des francophones, décide que Vancouver se doit d’avoir un journal frangais. J | réunit quelques amis, et le 26 avril 1968, l’ancétre du Soleil de Colombie, Le Soleil de Vancouver, “sans peur ni faveur”, voyait le jour. L’enthousiasme chez . ces artisans de la premiére heure était plus grand que leurs connaissances journalistiques ou les moyens techniques 4 leur disposition. Les textes étaient tapés sur les machines a é€crire a caractéres anglais du General Credit Bureau, dont André Piolat était propriétaire. Les titres étaient composés au Letraset et les accents mis a la main. Les huit pages du premier numéro, sauf pour deux pages du programme de Radio-Canada, ressemblaient étrangement 4 ‘VAppel, bulletin ronéotypé distribué auparavant 4 travers la paroisse St-Sacrement par André | Piolat, qui, ala suited’undésaccord interne, avait quitté la publication. Impriméa Maillardville, sur papier glacé, par une équipe adverse, l’Appel tenta de devenir le “magazine mensuel” de la francophonie. Malgré les subventions et l’appui de la Fédération de l’époque, devenue anti-Soleil, et une tentative de réconciliation qui vit l’Appel imprimé dans ses pages, Le Soleil demeura le seul hebdomadaire francais en Colombie-Britannique aprés la faillite de l’Appel. Avec le temps, les bureaux du General Credit Bureau étaient devenus une fourmiliére ob une multitude de bénévoles travaillaient en dépit du bonsens et jusqu’a des heures tardives a une mise en page assez fantaisiste du journal. L’abonnement était de 6$. Prudents, bien des francophones s’abonnaient pour six mois. La plus grande partie de la production était distribuée gratuitement. Entreprise libre, Le Soleil vivait surtout des deniers de son fondateur. . Le premier progrés “technique” se présenta sous la forme d’une vieille demoiselle sévére mais dévouée, qui tapait par deux fois les articles a la machine, en comptant les espaces entre les mots pour composer des sortes de colonnes bien alignées, jusqu’a l’achat, par André Piolat, d’une machine a ruban perforé qui offrait un caractére unique mais de véritables colonnes comme dans les “vrais journaux”. Les publicités et les titres étaient toujours composés au Letraset quand on ne pouvait pas les découper dans d’autres publications. En aofit 1970, fatigué, André Piolat faitdondu Soleil a un beau parleur qui l’a séduit. Quelques mois plus tard, un couple d’éducateurs le rachéte pour 5008. Pleins d’enthousiasme, ils se mettent a la tache, produisant un journal présenté avec une marge comme un cahier d’écolier. Entre Noél et le Jour de V’An suivant, les bureaux du Vancouver General Credit, siége du Soleil, sont détruits par un incendie. Quatre pages sont quand méme publiées, depuis unsous-sol ami... avec en premiére page une photo des lieux sinistrés et leslogan Malgré Vincendie, nous sommes encore tout feu tout flamme ! Les nouveaux propriétaires s’essoufflent, Le Soleil’ parait irréguliérement. André Piolat reprend l’affaire en main avec aide pratique et financiére de quelques amis, et de la Fédération quiachéte alors untiers des actions. Le journal a maintenant ses propres bureaux. L’acquisition d’un systeme CompuGraphic améne un réel progrés dans la composition. L’enthousiasme est toujours présent, ainsi que les difficultés. En guerre ouverte avec la Fédération, André Piolat en . rachéte les actions. Le journal souffre des mémes maux : manque de lecteurs, manque de publicité locale, difficulté d’obtenir les annonces gouvernementales, manque de_ collaborateurs professionnels réguliers, ce qui se traduit par une qualité rédactionnelle instable. En 1979, l’accés au programme de journalistes coopérants, offert par la France, apporte heureusement une précieuse aide professionnelle qui demeure 4 ce jour un facteur important de qualité et de progrés. Immense progrés encore suitea la naissancedel’ Association de la presse francophone sous le chapeau de laquelle nous bénéficions des services indispensables d’OPSCOM et de notre agence de presse. Ces exemples de coopération et d’actions solidaires, ajoutées au dévouement de nos collaborateurs et de "supporters" trop peu nombreux, permettent au Soleil de vivre sans dettes dans une stabilité relative. A la porte de notre second quart de siécle, c’est l’age de ordinateur. Nous constatons a regret que notre nombre d’abonnements n’a guére changé depuis 1968. Ces quelques lignes ne sont qu’un survol rapide d’une folle aventure, vécue par un nombre incroyable de collaborateurs et de collaboratrices dont les élans, les angoisses, les sacrifices, les espoirs et les réalisations nécessiteraient un roman pour étre racontés.. Avec trois salariés et demi, un coopérant francais, une poignée de correspondant (es) bénévoles, la lutte continue sous une direction bénévole elle-aussi. Le Soleil continue de se lever réguli¢grement chaque semaine, entrainant chaque mois Rayon-Jeunesse dans son sillage. AV heure oii ces lignes sont écrites, Le Soleil forme une belle équipe que le journal voudrait conserver au lieu de voir ses collaborateurs partir vers Radio- Canada ou vers d’autres destinations plus rénumeératrices. Pour cela, et pour assurer au journal un avenir solide et valable au service de la communauté, il faudrait simplement qu’unnombresuffisant des 60 000 résidents francophones de la province, a titre personnel ou a travers leurs associations, s’intéressent et contribuent au cestin du seul journal en frangais qui est le leur. C’est le plus beau cadeau qu’ils puissent faire au Soleil, a eux-mémes et 4 leurs enfants 4 loccasion du 25e anniversaire. Aprés un quart de siécle, |’espoir n’est pas mort et nous voulons croire qu’il fera vivre et grandirLe Soleil au cours des années 4 venir. Laporte est grande ouverte, nous espérons sincérement voirun grand nombre d’énergies nouvelles répondre a l’invitation qui’ est lancée de participer a tous les niveaux d’une enrichissante et merveilleuse aventure au service de la francophonie dans _ Venthousiasme et l’amitié. Jacques Baillaut i ne 4 LeSoleil de Colombie : € PRIME MINISTER: PREMIER MINISTRE C'est avec grand plaisir que j'adresse mes cordiales salutations a la direction, aux collaborateurs et aux lecteurs du "Soleil de Colombie" a l'occasion du 25e anniversaire de leur journal. Depuis vingt-cing ans déja, le journal sert les francophones de la Colombie-Britannique avec un dévouement exemplaire. Témoin de la force des liens qui unissent la communauté, il joue un réle essentiel dans la sauvegarde et l'épanouissement de la langue francaise. Il constitue, du reste, un outil de communication fort apprécié. Je vous félicite et vous offre a tous et a toutes mes meilleurs voeux pour l'avenir. Meilleurs voeux au Soleil ! MIKE HARCOURT, M.L.A. - Vancouver - Mount Pleasant 1342 Commercial Drive, Vancouver, B.C, V5L 3X5 253-7905 Le Soleil de Colombie Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Président-directeur : Jacques Baillaut Rédacteur en chef : Frédéric Lenoir Administration et gestion : Noélle Mathis Journaliste : Pierre Longnus Infographisme : Suzanne Bélanger Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs : Claudine Lavallée, Jean-Claude Boyer, Catherine Lannoy. , Collaborateurs Arts et spectacles : Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Marc Fournier, Yvan Brunet, Claire Bédat, Louis Anctil. Ouverture du journal : 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, C.-B., V6A 2W3. Tél : (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax : 683-9686. . L'abonnement annuel coite 25$ au Canada, 30§$ 4 I'étranger. Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Vendredi 23 avril 1993