Le oleil de Colombie Hebdomadaire fondé en 1968 60 cts par André Piolat TPS incluse Courrier 2€me classe/ Second Class Mail n° 0046 vol 25 n°25 980 rue Main Vancouver Tél:683-7092 Fax:683-9686 Vendredi 30 octobre 1992 ET MAINTENANT ... . Kim Campbell, ministre de la Justice, aprés les résultats. Et maintenant, que vont-ils faire ? Aprés I’échec cinglant du référendum sur la désormais défunte entente de Charlottetown, la question dela révision delaconstitution est-elle enterrée pour longtemps ? ace 4 l’ampleur du non en Colombie-Britannique, les quatres spécialistes endroit constitutionnels interrogés par le Soleil de Colombie sont unanimes pour exprimer leur surprise. Maureen Covell, professeur de droit constitutionnel a l’université Simon Fraser, voit dans ce raz-de- marée «un effort de la Colombie- Britannique pour dire “nous sommes la troisiéme province et on ne pourra plus compter uniquement sur des tractations entre le Québec et l’Ontario”». En plus de cette tentative de la Colombie-Britannique dese hisser au rang de province avec laquelle il faudra compter, Maureen Covell, a l’instar de ses trois autres collégues, estime que le Canada a désormais la «gueule de bois» en matiére de constitution. Lestatu-quo quis’ annonce parait toutefois paradoxal pour Laurent Dobuzinskis, professeur de sciences politiques 4 SFU. «D’un cété, il semble que les Canadiens souhaiteront étre davantage consultés dans V’avenir mais comme les problémes demeurent et qu’il faudra trouver des solutions, on se dirigera vers quelque chose qui ressemblera a Charlottetown avec des moyens. [de négociations] qui ont été rejettés par les électeurs de l’Ouest» développe-t-il. L’avocat en _ droit constitutionnel David Varty, lui, trouve soncompte dans le moratoire constitutionnel, puisque “80% de .ce qu’il y avait dans l'accord de Charlottetown peut étre accompli par le Parlement”. Et “si on s’occupe d’unSénat élu, du statut des autochtones, de la protection des francophones hors Québec sans amender la constitution, cela marchera” 4 en croire David Varty. Maureen Covell estime, elle aussi, que des négociations s’entameront sur des “sujets précis” en-dehors du cadre de la constitution, comme le statut des autochtones, bien que le statu-quo puisse devenirdifficilement tenable a plus long terme. “JI est possible que certains recherchent la sécurité et souhaitent voir leur “nom” inscrit dans la constitution. C’est aussi une question de symbole et la, il faudra peut-étre reprendre les négociations . constitutionnelles” remarque-t- elle. Dans un tel cas, Maureen Maloney, doyenne de la Faculté de droit de Victoria, se déclare plutot Pourcentage des "non" au référendum Pourcentage des “oui" au référendum sceptique sur une idée qui pourrait germer dans les esprits, celle de la mise en place d’une Assemblée constituante, car “ony retrouverait des politiciens et si ce sont les mémes, il n’y a aucune raison pour qu’on n’arrive pas @ un résultat semblable [a celui de Charlottetown]”. Dans une perpective plus immédiate, Maureen Maloney craint fortement un éclatement de la Chambre des Communes aprés les élections fédérales. “On risque de voir VOuest pris par le Partiréformiste, le Québec par le Bloc Québécois et les trois autres partis disséminés” avertit-elle. Renaud Hartzer