DAKAR (APF): Les -cher- cheurs et les_ scientifiques francophones au Canada sont maintenant assurés de pouvoir publier leurs communications dans une revue scientifique, en autant que le sujet de leur recherche traite des sciences de l'environnement. Le Canada et le Québec ont conjointement annoncé a Dakar lacréation d’une revue scientifi- que bilingue dela Francophonie et du Commonwealth. Le fédéral consacrera 2 millions au cours des trois ,prochaines années pour la réalisation de ce projet, et le Québec 1 million. Cette annonce est en quelque sorte la réponse canadienne aux inquiétudes soulevées par la communauté scientifique cana- dienne et internationale, depuis l’'annonce par |’Institut Pasteur de France de ne_ publier dorénavant qu’en anglais dans la prestigieuse revue Les Annales. Selon -le premier ministre québécois, Robert Bourassa, cette décision comporte plu- sieurs avantages. En créant une révue scientifique bilingue, le Canada construit d’abord un pont entre les pays du Commonwealth et de la Francophonie pour avoir des objectifs commun. dans un secteur clé, soit celui de l’environnement. Pour M. Bou- rassa, il s‘agit d’un moyen parmi d'autres de regrouper une centaine de pays pour chercher a améliorer la protection de l'environnement. «Le moyen que nous proposons se trouve en méme temps a favoriser le francais comme langue scienti- fique» a expliqué le premier ministre québécois. «Ce sont les Canadiens et les Québécois qui ont porté a l'attention de la communauté internationale le probleme que provoquerait la cessation de. publications en frangais par l'Institut Pasteur a affirmé de son cété le premier ministre canadien Brian Mulroney. Tout indique d’ailleurs que |’Institut Pasteur, qui est une institution privée serait en train de réviser sa position sous la pression du gouvernement frangais. Le président francais Frangois Mitterand a reconnu lors de son allocution d’ouverture du 3iéme Sommet de la Francophonie, Suite en derniére page DAKAR (APF): Le Sommet de la Francophonie de Dakar a été le sommet de la consolidation, de |’élargissement, de la maturité et del’enracinement en terre africaine, a déclaré le président du Sénégal, Abdou Diouf, lors de la conférence de presse de cl6ture. Le président Diouf considére que les chefs d’Etat et de Gouvernement ont atteint les objectifs fixés en venant a Dakar. La situation politique internationale, les problémes de |’économie mondiale, le renforcement de la solidarité francophone et la coopération sont les principaux volets qui ont été abordés durant le Sommet. M. Diouf s’est dit d’avis que |’événement marquant du Som- met de Dakar a été ladécision de la France d’annuler les dettes de 35 pays africains parmi les moins développés et les plus endettés. «Je /a_ considére comme la décision essentielle Sommet de Dakar de ce 3iéme Sommet de la Francophonie». Le Canada avait posé le méme geste lors du Sommet de Québec en 1986. Le gouvernement canadien dresse aussi de son cdété un bilan positif de cette rencontre, qui a été marquée du cdté canadien par l’annonce de la création par le Canada et le Québec d’une revue scientifique bilingue axée sur, l’environne- ment, et qui devrait permettre aux chercheurs et aux scientifi- ques canadiens et du monde entier de publier leurs commu- nications dans la langue de leur choix. Le premier ministre Mulroney n’a pas manqué de souligner la création conjointe par le gouvernement fédéral et celui du Nouveau-Brunswick d'un programme qui permettra de dispenser a des stagiaires du monde francophone une forma- tion en Common Law, en francais, a l’université de Moncton. “ TV5 Afrique, te développe- ment dela radio rurale dont fait partie le projet Point d’Arrét International, la formation a distance, la formation spéciali- sée en agriculture sont tous des projets concrets financés par le Canada, a tenu a souligner le premier ministre. Au total, plus de 55 millions seront consacrés a la réalisation des décisions canadiennes d'ici le prochain -Sommet qui se tiendra au Zaire, a l’automne 1991. ; Pour le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, le Sommet a atteint sa maturité. «On peut dire maintenant que le regroupement des pays franco- phones est une_ institution viable et pleine d’avenim. Le Sommet de Dakar a regroupé 41 pays ayant en commun l’usage du frangais. Le Cap Vert, le Cameroun et la Guinée équatoriale étaient présents cette année pour la premiére fois a titre d’observa- teurs. 44iéme Assemblée générale annuelle de la Fédération des Franco-Colombiens Patricia Collins et John Moffat dans une scéne des Lialsons . Marie-Louise Bussiéres nous en parle page 5. Photo David Cooper. Un éditorial et des réflexions Lire page 2 39 ats Hebdomadaire: Courrier 26me classe Second Class Mail no. 0046 VOL. 22, NO. 5 VENDREDI, 2 JUIN 1989 Droits de la personne DAKAR (APF): Le Canada a fait adopter a |’unanimité une premiére résolution sur les droits de la personne lors du 3iéme Sommet de la Franco- phonie de Dakar. Les chefs d’Etat et de Gouvernement en appelent au respect des droits de la personne comme au respect du droit du développement tant a l'intérieur qu’a l’extérieur de la Communauté. Méme si elle est tiéde et ne dénonce pas explicitement les pays qui font usage de la torture, cette résolution est considérée comme un pas en avant par le gouvernement canadien. Selon le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangéres, Joe Clark, il ne s’agit pas du demier mot, mais bien du premier mot dans la Francopho- nie en cequi concerne les droits de la personne. Le gouvernement canadien a maintenant |’intention d’utiliser cette déclaration comme une base des représentations cana- diennes visant a encourager des changements dans _|’attitude générale des pays face a la question. des droits de la personne, de mémequ’en ce qui concerne les cas spécifiques dans ces pays: «// n'y aura pas de résultats dramatiques ou immédiats, mais ¢anous donne un moyen de pression qui nétait pas /a avant», a dit M. Clark. La résolution reconnait que le droit au développement est inséparable du droit ala vie et a Suite en derniére page Jean-Claude Boyer est toujours 4 Heidelberg. Cette semaine il visite le Chateau. Retrouvons le page 15. ee ae ee ‘ nes F atl ai ae CE NS NG NE Ge gue LD ee Scere ae ite eae ett cee es ues 2 4 Ne eg ee