ee Caen e nee eee comes. y VOL.15 No.40 VENDREDI 11 FEVRIER 1983 Par Marc Girot Juillet 1982. L’équipe italienne remporte la Coupe du monde de soccer. C’est la féte, une immense explosion de joie parmi les 40 000 Italo-Canadiens du Grand Vancouver, la féte parmi leurs 500 000 fréres de Toronto, la féte parmi leurs ____ 300 000 congénéres de Montréal. a La communauté italienne a beau s’étre largement _ intégrée dans la société canadienne, les liens avec la patrie __ lointaine et des traditions culturelles toujours proches ne se sont pas détendus. LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE Préserver et enrichir la culture italienne, tout en pré- nant l’intégration de plus en plus poussée de la commu- nauté italienne dans la société canadienne, voila toute la problématique de Gino Padu- larosa, directeur du Centre Culturel Italien. Le Centre organise lui-mé- a Lee eee le a Le Centre Culturel et Récréatif Italien, rue Slocan gymnase... - devraient encore |’agrandir. 2 . Ses 2.800 métres cartés ont été _ Inaugurés en 1977. Des projets de développement - logements pour personnes dgées, Les communautés ethniques de Vancouver _ (3) - Les Italiens : 35 organisations sous un méme toit (fin) me ou apporte sa collabora- tion a nombre d’activités. Les unes soulignent les traditions gastronomique et ludique ita- liennes, comme le Carnevale Italiano (2), I'Italian market day, A Day in Italy, les cours de danse, les parties de bingo, fort rémunératrices pour le Centre. Les autres sont plus culturelles, concerts, confé- rences, expositions, ce qui ne veut pas dire moins populai- res. Des soirées données par des poétes de toute l’Améri- que du Nord ont réuni a chaque fois 1 200 person- nes! En fait, le probléme c'est plutét celui de l’affluence! “Le Centre est mal situé (3) mais ses programmes sont attirants” dit Gino Padula- rosa. Les 2800 métres carrés du Centre ont été inaugurés en 1977. Le Premier ministre provincial Bennett était pré- sent, Pierre Trudeau a envoyé un télégramme. Paradoxale- la construction du Cen- déclenchée par le désir de travailler ensemble d'un grand nombre di’associations et en méme temps le germe Suite page 16 Le portrait d’un francophone I ks ih St Par Marc Girot pe Franco Nicotera, dit Franco Furioso, Franco Tl Afri- __ cano, Marathon Man, le Kangourou a deux roues, a fété le 3 février dernier trois ans de randonnée cycliste a travers le monde. Trois ans au cours desquels il a sillonné I’Afrique, VAustralie, l’Asie et Europe, expérimenté 170 crevai- sons, esssuyé des coups de feu — qui lui ont laissé une chevrotine dans |’épaule — et parcouru plus de 40.000 kilométres sur une simple bicyclette, sans moteur auxiliaire, ni propulsion solaire... Le soleil pourtant n’a pas manqué tout au long du voyage, ni la pluie d’ailleurs. Et quand notre homme se prend a réver d’horizons loin- tains dans son usine de la ban- _lieue de Grenoble, dans le sud-est francais, il est loin dtimaginer tout ce qui l’at- ‘tend. Mais c’est un sentimen- tal, et ses projets il fera tout ur leur donner vie. Senti- - mental? Pendant ses vacances, il prend son vélo et traverse ‘toute l'Italie pour aller jus- qu’a son village natal de Cala- bre, Oppido Mamertina. _ L’année d’aprés, il grimpe jusqu’au Cap Nord, a la. pointe extréme de la Nor- vége. Et comme c’est un insa- tiable, il lui vient l'idée de connattre l’autre Cap, 1a-bas, tout en bas de l'Afrique: le - Cap de Bonne-Espérance. Pourquoi s’arréter en aussi bonne route? Il fera le tour du_ monde, Franco, 37 ans, la barbe - fleurie, les yeux rieurs, racon- te son périple en francais. L’une des cing langues qu'il connait. Du coup, il n'a aucun probléme pour lier conversation et la compagnie des journalistes lui est aussi familiére que celle de la pous- siére ou de la fatigue. Il trimbale avec lui les articles qui lui ont été consacrés, en anglais, en afrikaans, en ara- be... et méme en francais! Il raconte tant et si bien qu'il faut s’y prendre a deux fois pour boucler l’interview. A chaque fois, Franco n’accepte qu'une tasse de café. Les diarrhées de la route l’ont rendu plus que prudent... C'est sans conscience des difficultés qui l’attendent que le $ février 1980, Franco Nicotera fait ses adieux a son club cycliste de Grenoble. La société Libéria lui a fourni une bicyclette; ses parents et ses amis l’ont équipé de pied en cap: sur son vélo, 60 kilos de matériel. La traversée de |’Espagne est joyeuse: il l’effectue en compagnie d'une _ gentille Suissesse! C'est ensuite le contact avec le monde arabe, tout nouveau pour lui: le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, a ce moment-la en pleine ébullition: politique: 30 acti- vistes viennent d’étre pen- dus... En Egypte, il subit un premier accident, les chiens Sauvages sont a ses trousses, il est l'objet d’une curiosité pe- sante. Premiers coups de pé- dale dans le sable au Soudan. La chaleur est écrasante. Sous 65°C, il boit 11 litres d’eau par jour. A Khartoum, la capitale, on lui propose d’échanger son vélo contre un chameau! “Les gens étaient Franco Nicotera : 40 000 km en vélo autour du monde magnifiques, raconte Franco. Ils étaient la pour me donner a boire, m’indiquer un en- droit a l’ombre, m’héberger.” Mais d’autres ennuis ne tar- dent pas a arriver. Un parcours en bateau sans fin le laisse au bord de l’ina- “nition et de la déshydratation. Des crevaisons en série le poussent a adopter des cham- bres a air locales, mais trop Suite page 6 ae nn ee nee Oe eee Ea as er ee bettie aren ge COURRIER DE 2@me CLASSE No 0046 SECOND CLASS MAIL 30 cents n’existerions pas. Chers lecteurs Le Soleil de Colombie va bientét féter ses 15 ans. A cette occasion, I’équipe du journal organise exposition qui sera présentée au Centre Culturel Colombien du 7 avril au 6 mai 1983. Nous aimerions beaucoup que nos lecteurs figurent en bonne place dans cette exposition. Sans eux, nous Pour ce faire, nous vous demandons cing minutes de votre temps, cing minutes pour nous expliquer en deux phrases pourquoi vous vous étes abonnés, ou pourquoi vous avez acheté ce numéro. Pourquoi lisez-vous le Soleil de Colombie? Nous attendons avec impatience vos réponses. Merci, chers lecteurs, de votre collaboration. Le francais dans le monde Faites-nous de bonne langue Seulement 3% des habitants de la planéte ont aujourd’hui le francais comme langue maternelle ou véhiculaire. Ce n’est pas qu’en ce domaine |’élément quantitatif soit nécessairement La langue la plus parlée de la planéte est sans doute le chinois: personne ne songe & en faire un instrument de communication universel, alors qu'une étude de Newsweek constatait que le seul parler qui fasse vraiment obstacle aujourd’hui a l'expansion de l'anglais est encore le nétre. ai Reste que, de toute éviden- ce, le francais est en repli, alors que l'anglais gagne. a créer des mots simples, des monosyllabes la plupart du temps, presque des onoma- topées, 14 ou nous allons chercher de lourdes racines grecques ou germaniques. Gagne parce qu’il est deve- nu une langue supranationa- le: celle du «creuset» qui a fait de dizaines de millions d’im- migrants et de descendants d'immigrants des citoyens des Etats-Unis, et aussi celle de ce Commonwealth qui continue de rassembler chaque année autour de la reine Elizabeth des présidents et des premiers ministres aux caractéristiques ethniques, religieuses, idéolo- giques, sociales les plus di- verses, mais dont la fierté commune est d’avoir fréquen- té dans leur jeunesse quelque collége britannique. Parce qu'il est la langue de la communication internatio- nale: celle de la recherche, celle des affaires, celle des vo F ae qu'il est celle de la politique. Une des raisons de l’efficacité légendaire de l’am- bassadeur soviétique 4 Wash- ington, Anatoli Dobrynine, n’est-elle pas sa _ parfaite connaissance de l'anglais? La vérité, c'est que, dans le ~~ monde d’aujourd’hui, c’est un En arrivant & Vancouver, pour tenter l’Alaska * handicap, pour quiconque a affaire 4 des étrangers, de ne ’ pouvoir s'exprimer en anglais. C'est bien pourquoi la Chine fait actuellement un tel effort pour populariser l’enseigne- ment de la «langue de I'impé- tialisme», des usines allant rique. Litdiome dominant: y a de gens pour parler l’an- glais, moins bon est l'anglais qu'ils parlent. Et comme tout ce qui s’étend a tendance a se ramifier, les professionnels bénévoles, a été britannique et américain, un vocabulaire mid atlantic ayant été mis au point depuis longtemps déja pour les orga- nes de presse qui visent les deux audiences. Ce qui n’em- péche pas, bien entendu, Vidiome du groupe dominant, Manque de légéreté | Une citoyenne de San José, en Californie, a eu la bonne idée de s’asseoir pendant deux heures sur son fils de 9 ans, “pour lui apprendre la discipline”. Elle pesait prés de 100 ... il en est mort. La meére & tout de suite porté plainte contre l’institution psycho-sociale qui lui avait, parait-il, conseillé le traitement: elle demande au moins 1 million de dollars de dommages et intéréts. Elle a néanmoins été arrétée, La défense était un peu épaisse, au moins autant qu'elle. Son intelli- gence, elle doit s’asseoir dessus. Oncle Archibald d’anglais de la Voix de l'Amé- ~ Quantité et qualité font ~ rarement bon ménage. Plus il en l'espéce I’américain, de pénétrer celui du groupe bri- tannique. Ceux qui ont la délicate mission de défendre le fran- ¢ais ont-ils assez médité la facgon dont l’anglais se ré- pand? Notons d’abord qu’au libre- échangisme économique des Anglo-Saxons correspond leur libre-€échangisme linguistique. Personne ne proteste outre- Manche, comme outre-Atlan- tique, lorsque des mots fran- Cais envahissent ce qu’on n’ose us appeler la langue de Sha- are: or le snohisme est aussi francomane chez les anglophones qu'il est anglo- ~ mane chez les francophones. Pour désigner la confrérie Suite page 4