TRUMAN T ITT SPRT _— saya a ee lat -court instant qui Le Soleil de Colombie, Vendredi 9 Septembre 1977 5 Lidentité culturelle des Acadiens... (Suite de la p.1) maient surtout 4 hoire, manger et dormir; manger, dormir et boire; boire, dormir et, manger. C’est ca que nous dit la litté- rature. Ft nous allons 4 l'univer- sité pour l’'apprendre Nous fré- quentons les congrés et les biennales, et nous prenons des airs doctorissimes pour raconter la lutte de Don Quichotte avec les moulins 4 vent sous les yeux effarouchés de son valet Sancho qui en mouille sa culotte. Savoir lire entre les lignes On ne trouve pas dans les manuels cette description-la de la littérature: les savants aussi doivent vivre et se faire respec- ter. Ils diront tout cela, mais dans des mots plus profonds, et des phrases plus complexes. Si seulement I’on savait. lire entre les lignes, on comprendrait peut- étre le sens méme de la litté- rature: c’est-a-dire que le plus s’arréte contient le temps éternisé, et que le plus petit morceau de vie renferme le monde entier. Je réve qu'un jour je parviendrai avec un grand couteau a tailler dans la vie qui se déroule autour de moi; que j’isolerai ce morceau du monde; que je le seruterai a la loupe, ou mieux, que je l’exami- nerai au ralenti. le ralenti ou le grossissement me permettra -Rostand n’est plus Le biologiste Jean Rostand, agé de &2 ans, l’Académie francaise et auteur de dizaines de livres de vulgari- sation scientifique, s’est éteint le 6 septembre, 4 sa résidence de Ville d’Avray, en France. Jean Rostand n’a acquis une ‘réputation dans le domaine bio- logique qu’aprés de nombreuses années de recherches et d’obser- vations inlassahles sur les cra- pauds, D’ailleurs, ses écrits dans le domaine ont surpris bon nombre de chercheurs en biolo- gie, tant les connaissances de Rostand étaient-étendues. D’autre part, Jean Rostand a été un écrivain tenace qui a publié des dizaines de volumes sur des sujets scientifiques s’a- dressant au grand public. De nombreuses publications ont été traduites dans plusieurs lan- gues. C’est d’ailleurs la somme de ses écrits qui lui a valu d’étre accueilli parmi les membres de Académie francaise. Outre ses contributions a la biologie, Jean Rostand a acquis une renommée pour ses réfle- xions d’ordre philosophique sur le phénoméne de la, vie. Il se disait athée tant pour lui son sens critique d’ohservation lui interdisait de se dissocier de © Yexpérimentation. _—_D/ailleurs, son scepticisme ]’a conduit a critiquer radicalement lesdits phénoménes méta-psychiques. Le monde de la biologie lui doit son “Histoire de la biologie” qui, dit-on, a rétabli avec une exactitude de renseignements les contributions de certains biologistes qui, sans doute, au- raient été oubliés par d’autres. Autodidacte et polémiste, Jean Rostand, dans les derniéres années de sa vie, avait pris des positions radicales contre les expériences atomiques. ee membre de’ peut-étre alors de voir ce qui se cache dans les plis de la vie. Grossissons sous un microscope les pois et la haillarge de notre soupe si vous voulons des surpri- ses. Nous constaterons qu'il grouille la-dedans assez de vie pour faire de notre potage le microcosme du monde. Mieux vaut rire que pleurer Eh bien, si. mon assiette contient l’univers, que dire de mon pays? Vous eraignez qu’on ne trouve pas en Acadie de quoi raconter aux générations a ve- nir? C’est vrai que nous ne saurions, a l'instar des grandes civilisations, nous payer des héros de luxe, comme Alexan- dre, le Cid, ou Charlemagne. Mais des Gilgamesh qui lancent des pierres aux déesses; et des Don Quichotte qui Inttent contre les moulins 4 vent; et des Gar- gantua qui se mouchent a leurs manches, et mangent. leur blé en herbe, et se chatonillent pour se faire rire... comment! Vivre, nous connaissons ea, aussi! Avec Dante, novs savons comme est amer le pain de ]’exil et comme il est dur de monter par lescalier des autres; avee Antigone, nous avons appris que les maximes des plus forts ne sont pas toujours pures anx yeux des _morts; avec Rabelais, nous sa- vons que mieux est de ris que de larmes écrire, pour ce que le rire est le propre de l'homme; et aprés Hamlet, nous pouvons répéter: corver ou point corver, cest la la grousse affaire. Tout ce que racontent les livres, nous Yavons connu et véen chez nous. Nous connaissons, comme les autres, la joie de vivre, et la révolte devant l’injustice, et la peur devant le destin, et l’an- goisse d’étre au monde. Mais nous n’avons pas en encore droit ‘de parole, ni d’anditoire pour nous entendre. Durant trois siécles, nous avons gonflé nos traditions de contes, de Iégendes, de chroni- ques, de proverhes, d'images et de, mots emportés dans le creux de nos mouchoirs ct transportés partout de déport ation en dépor- tation. J’ai derriére moi trois siécles d’ancétres qui ont été foreés par les jeux de la politique _et de l'économie ’ se taire devant les ¢trangers et a chan- ter leurs chansons en famille. Mais ils n’en éprovaient pas moins pour ca le besoin de chanter. C’est pourquoi le chant de mon pays qui vous arrive un peu tard peut trouver.a vos oreilles les accents de celui du cygne. Ca presse... Si le chant d’Acadie doit étre celui du cygne, nous n’avons pas de temps 2 perdre Nous ne ESE ERIE Le saviez-vous? VANCOUVER — Un porte-paro- le de Radio-Canada déclarait, au cours d’une conversation, que Radio-Canada était. prét techni- quement pour la télévision fran- caise 4 Kelowna. Les lignes entre Vancouver et Kelowna constituent le gros probléme. Jia compagnie B.C. Tel éprouve en effets des: diffi- cultés avec les lignes d’alimenta- tion, en raison du terrain monta- gneux. La radio, étant plus simple, radiodiffusera plus tét. oa tO > Rwdw errr t, pouvons novs permettre de trop nous fourvoyer. Je n’ai pas le choix, moi, de prendre les petits sentiers et les chemins de tra- verse pour arriver 4 la littéra- ture dans trois siécles. Je n'ai pas trois siécles. Je les ai en arriére. Aujourd’hui. je dois aller droit av. but. in somme, un Acadien ne peut pas se payer le luxe d’apprendre par les petits, comme on dit au pavs. d’appren- dre en faussant, de faire des expériences d’ateliers et de pas- ser de l’écriture automatique a Yart pour lart: il lui faut tout de suite le diapason et le nord absolus. Parce que pour lui, le temps se fait tard. 1) lui faut tout de suite atteindre l’essentiel, atteindre le but par la perpen- diculaire. Un naufragé n’apprend pas a nager par ¢tapes, en suivant les épreuves de la nage sur le dos, le crawl, la meriniére. la brasse papillon. Non. J] doit savoir tout ca d’un sev] coup et choisir d’instinct la méthode que :ui imposera ce jour 1A le mouve- ment de l’eav. Son salut tiendra a sa confiance dans Ia mer. Celui qui porte lz mer en lui se larguera, et nagera C’est a nous d’agir' La question qni se pose a nous: avons-nous l’instinct de la mer? Surtout, anrons-nous le courage, et le temps de plonger sans garder un pied accroché a la bouée? Ia vie est 14. a notre. portée, préte, attentive. remplie d’expectative. J.’Acadie. depuis longtemps, est grosse d’inspira- tion. Oui, cette Acadie pourtant si vierge.... Virginité aussi trom- peuse que celle de la forét. Car rien n’est plus plein. grouillant de vie, et prét A enfanter le monde que la forét vierge, ou qu'un peuple isolé, intouché et silencieux. Plus i] se sera tu longtemps, et plus fort. il hurlera le premier cri qui s pipracbere de sa gorge. Mais ce cri, il Ee le crier lui-méme. Car personne ne peut étre acadien 4 sa place. Disons que c’est le seul domaine ot chacun soit ahsolument irrem- Cs saiaciadlel ‘Maitrisez le métre Aprés la température, le poids et le volume, la conversion au systéme métrique s’applique maintenant aux limites de vites- ses. C’est aux abords des écoles que les premiers panneaux mé- triques ont fait leur apparition. Voici done Jes équivalences pour la Colomhie-Britannique. Si vous désirez obtenir de plus amples renseignements, écrivez aM. J. W. Nelson, Chairman of B.C. Highway Metric Committee, 5th Floor, Weiler. Building, 609 Broughton St., Victoria, C.R. vsw 1C8 (604) 387-3342 20mh devient 30kmh 25mh as 40kmh 30 mh .. 50kmh 35mh - 60 kmh 40mh Hs 60 kmh 45mh . ts 70 kmh 45kh x 70 kmh - 50mh ss 80 kmh 55mh i 90kmh 60 mh <0 100 km h 65 mh 100kmh | 70mh a 110 kmh placable: dans son identité. Per- sonne ne pevt remplacer person- ne la-dessus. Si |’Acadien veut faire connaitre son pays et son ame, il doit le faire lui-méme. Personne ne saurait remplacer un Acadien pour dire 4 la place de l’Acadien ce que sent ou voit l’Acadie. Son point de vue du monde, il doit Je donner lui- méme. C’est la justifieation de l’écri- vain qui ose apres Shikespeare, Homére ov Rabelais prendre encore la plume et raconter le monde qu’il voit. ™l ose parce qu'il sait que ni Rabelais, ni Homére, si Shekespeire ne pou- vaient raconter le monde vu par lui. Aprés tout, Shakespeare n’avait pert-¢tre pas les yeux bleus; sans doute que Rabelais mesurait plvs que cing pieds; et Homére sfrement n’4tait pas né en Acadie. Pour ces raisons toutes simples et 4videntes, aucun de ceux JA ne pouvait décrire le monde que nous voyons et gve nos portons. II nous faut, é nous aussi, notre parole. A SUIVRE Journées perdues Le ministere du Travail a publié la semaine derniére des chiffres montrant que les gréves et les lock-outs maintiennent leur tendance au ralentissement par rapport a |’an dernier. Pendant le mois de mai, 359 740 journées-. homme ont été perdues, par rapport a 353 400 en avril. Au {-cours des cinq premiers mois de cette année, 1 360 180 journées- homme ont été perdues, com- parativement a 3 201 570 en | 1976. soutien. Devant la hausse du coat de la vie, le Soleil a besoin de votre Ne tardez pas a vous réabonner. Veuillez vérifier la date d’expiration de votre abonnement qui est indiouée au-dessous de votre adresse. ‘Un simple coup d’oeil suffit pour nous aider! iCOUPON DE REABONNEMENT Lettre Le Bill 101 M. le Directeur, Le “Non” a la loi 191 de votre journal du 2 Septembre est l'idée de M. Ron Rasford. La province de Québec n'est pas de son avis. Le 101 ov la Charte du Fran- ¢ais est nécessaire pour la survi- vance de la langue francaise. A St-Andrews. M. René Lévesque a exposé de nouveau a tout le pays l’attitude des autres provinces. Ce qui existe est bien un droit pour les anglophones du Québec d’aprés Ja Constitusion Canadienne, et simplement de rares faveurs accordées aux écoles francaises dans les autres provinces. Soyons assurés que cet état de choses ne peut durer Vancouver V.A. Sabovrin Caisse... (Suite de la p.1) était rentré dans J'ordre. Interrogé sur le systéme de sécurité de la Caisse Populaire St-Sacrement, le gérant, M. Beauregard, nous a déclaré que le systéme était des plus adé- quats possibles, comme nous le démontrait ]’arrestation des vo- leurs, quelques minutes aprés qu'ils aient commis leur escro- querie. Quelques jours plus tard, la Caisse populaire, qui est assurée contre le vol, récupérait la totalité de l’argent dérobé. Au cours de son existence, la Caisse Populaire St-Sacrement a été dévalisée plusieurs fois. Le gérant s’explique mal pourquoi il en est ainsi puisque les taux d’intérét sur les préts sont si avantageux a la Caisse Populaire St-Sacrement. Envoyez a: Le Soleil de Colombie 3213 rue Cambie Vancouver C.-B. V5Z 2W3 Waves eane jamais pensé a recevoir-votre Soleil toutes iis | semaines? I] vous suffit d'inclure $10.00 et de nous envoyer le COUPON D’ABONNEMENT