page 4 L’APPEL Mars 1968 Mais, la question demeure toujours, que répondra M. Bennett 4 la Commission Sco- laire de Coquitlam? Nous aurions mieux aimé que son gouvernement ne fut. pas attaqué sur d’autres fronts, juste au moment ot l’opposi- tion’ avait bonne pressé quant 4 sa position favorable & une libéralisation du francais. Mais, que voulez-vous, les jeux de la politique sont aussi imprévisibles que les tremblements de terre. Voici que les ennemis du régime ont découvert un nid a scandales qui promet de faire les manchettes pour quelque temps a venir. Ils ne laisseront sans doute pas passer cette chance d’abattre une machine électorale qui semblait devoir assurer le pouvoir au Cré- dit Social pour 1’éternité. Tout de méme, le cas Gagliardi n’a pas ra- lenti le rythme des invitations pour expliquer nos demandes. Il est done évident qu’au dela des considérations politiques la conscience ca- nadienne est en éveil. Les Colombiens rejettent d’avance une solution qui les isolerait du reste du Canada. Qu’ils soient convainecus ou non de l’opportunité ou des vertus du bilinguisme, reste aléatoire. Ce qui compte, a leurs yeux, e’est de ne pas étre laissés 4 la dérive si le Canada décide d’étre bilingue en pratique aussi bien qu’en théorie. Donec, M. Bennett n’a vraiment pas a ’al- ternative. Il doit répondre oui. S’il ne le fait pas e’est qu’il aura récidé d’en appeler au peuple pour un nouveau mandat. C’est possi- ble puisqu’il en est de plus en plus question. Alors, ce sera le prochain gouvernement qui le fera, Romée PAQUETTE M. J. Haluschak, O.D. optométriste Verres de contact Centre d’achats de Maillardville (porte voisine du Cunningham Drugs) 1.: 936-6727 VOS VIEUX JOURNAUX qu’en faites-vous? Vous pouvez aider aux Scouts, Louve- teaux, Guides et Jeannettes en allant les déposer au gymnase de Notre-Dame de Fatima, les samedis, entre 11h.00 heures et midi. Vos bouteilles revendables seront recues avec plaisir. JOIGNEZ-VOUS AUX AMIS ET AUX PARENTS DES SCOUTS OU GUIDES DE MAILLARDVILLE Mile Suzanne sera-t-elle jugee en francais? Sil-n’en tient qu’a Mlle Suzanne Poulin et a& son avocat, Me Gérard A. Goejon, la cause ira jusqu’A la Cour Suprmeé du Canada, mais le droit garanti par l’article 183 de VA.A.N.B., — soit, usage facultatif de la langue fran- caise devant un tribunal du Canada — sera respecté méme a Vancouver. Mlle Poulin ne parle ni ne comprend que le francais. Elle est accusée d’une offense qui tombe sous le code criminel. Les principaux témoins sont. de langue francaise. Son avocat est de langue francaise bien qu’il soit membre du barreau de la Colombie Britannique. Il y a a Vancouver des magistrats qui peuvent en- tendre une cause en francais. Il y a méme, dans notre chateau-fort de la résistance d’ar- riére-garde, des greffiers de la cour franco- phones. I] ne manque done rien a 1’exception du fait que S. H. le Juge Watts ne l’entend pas de la méme oreille. Selon ce dernier, les diverses ethnies peu- vent exiger les services d’un interpréte. Dans sa petite téte de Juge, il confond les ethnies, dans le sens qu’on interpréte ici, avec cette catégorie d’immigrants qui ne parlent pas Vanglais. Done, pour lui, le francais est aussi une langue étrangére, et, il ne serait pas sur- prenant si son instinct le portait 4 mettre en question la citoyenneté canadienne de Mlle Poulin. Mais, Mlle Poulin ainsi que Me Goeujon n’accepteront pas la présomption du juge A Veffet que la langue frangaise ne soit pas une langue canadienne. Ils iront 4 la Cour Supré- me du Canada s’il le faut, mais, la Constitution ne sera pas foulée aux pieds parce que le Juge Watts veut réduire son univers au petit pa- roissialisme anglo-saxon dont il connait seul le dogme. Nos félicitations 4 Me Goeujon. Qu’il sache que nous l’appuyons & cent pour cent. Ce qu’il défend, au dela de la cause immédiate, e’est le droit d’un citoyen canadien au respect de sa langue; langue qui est appelée officielle dans les statuts du Canada. Tl est possible, compte tenu de 1l’ignoranee, du chauvinisme, ou de l’entétement qui a déja été manifesté dans des cas semblables ailleurs au Canad, que des frais extraordinaires soient encourus. Dans une telle occurrence, il se peut que nous faisions appel 4 la générosité de nos lecteurs afin que cette cause, qui peut devenir _ célébre, soit menée jusqu’au bout. Mais, rassurez-vous. Quand on est assis sur un baril de poudre on n’allume pas la méche. Une solution satisfaisante sera sans doute trou- vée. R. PAQUETTE.