10 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 18 octobre 1996 iViva Flamenca Olé! PAR HUGUETTE GAGNON Robes aux couleurs vives, chatoyantes, virevoltantes, sons des castagnettes, on se serait cru dans un petit village andalous, avec la troupe de Manitas de Plata ou celle de José Greco, tellement !’atmosphére inten- se du flamenco transformait le thé4- tre Norman Rothstein! Mais c’est bien 4 Vancouver que la brillante compagnie ; Alma de Espaiia! (l’4me de 1’Espagne) se produisait samedi soirdemier. jAlima de} Espaiy oe fhe - 1 oamisaily eK : ees oe, “y j We CONCOURS RA Aux accords d’un trio excep- tionnel de guitares, sous la direction de Harry Owen, un des artistes invi- tés, le chantre de flamenco tradition- nel et ducante, Angel Juarez Romero interpréte ces chants avectoutel’dme et la passion qu’ils expriment. Le flamenco est une danse trés exigeante pour les interprétes, car il révéle la fierté profonde, la vie, la mort, le mystéredel’ame espagno- le. La troupe ; Alma de Espaiia!, con- sidérée comme ]’une des meilleures A's S 4 BLO ¢: } mt) troupes du genre en Amérique du Nord, n’est pas en reste pour se plier a toutes les exigences. C’est avec huit dan- seurs, trois guitaristes, trois chanteurs, incluant le danseur vancouverois de renommée intemationale et directeur artistique du Vancouver’s MOSAICO FLAMENCO, Oscar Nieto, que les spectateurs ont eu droit a cette soirée de frénésie. Oscar Nieto, danseur et chantre de flamenco vaut presque le spectacle Jui seul! On ressent]’émo- tion intense qui passe et le duo (Siguiriyas) qu’il danse avec Veronica Maguire souléve littéralement l’assistance! Quant au solo exécuté parle danseur, que peut- onajoutersinon que c’estd’une gran- de élégance et d’une précision du geste frdlant presque la transe. Veronica Maguire est en réa- lité |’4me de la troupe. Elle est dan- seuse, chanteuse, chorégraphe, pro- fesseur, directeur artistique et de plus dessine les costumes. Soleares, le solo qu’elle danse, accompagnée de deux guitares (Harry Owen et Esteban Figueroa) et du chantre Angel Juarez Romero, refléte bien son talent et sa sensibilité. Parmi les danseuses, il faut mentionner Sarah Einarson, Fiona Johnson et Halcyon Miers qui ont rejointla troupe a ses débuts 4 Victoria en 1991, etqui démontrent une grande maitrise de cet art. jAlma de Espana! est une jeu- ne compagnie britanno-colombienne qui mérite de se produire sur les gran- desscénes etiln’yariendesurprenant au fait qu’elle ait eu droit 4 une ova- tion debout samedi soir. On ne peut que souhaiter qu’elle revienne 4 Vancouver au plus t6t.O O-CANADA Vous avez toujours voulu écrire une nouvelle? Vous voulez I’entendre sur les ondes des stations de la radio de Radio-Canada dans I’Ouest? 4 Ecrivez une courte nouvelle estivale d’au plus trois minutes et courez la chance d’étre |I'un des huit gagnants de votre province. Pour obtenir un dépliant, écrire a: Concours Des nouvelles sous I’soleil CBUF-FM Radio-Canada C. P. 4600 Vancouver (Colombie-Britannique) V6B 4A2 Téléphone: (604) 662-6135 Radio-Canada CBUF-FM Nous AVONS LU POUR VOUS... Suspense a Boston PAR ISABELLE V. CHANOINE-CAPLAN Bien que le premier polar écrit par une femme-une Américaine - date de 1878 et que les auteurs anglophones aient depuis longtemps acquis une réputation internationale d’excellen- ce dans ce genre littéraire, il a fallu attendre les années 1990 pour que les romanciéres francophones s’impo- sent. La Belge Nadine Monfils et la Frangaise Andréa Japp, pour n’enci- ter que deux, connaissent un succés grandissant avec leurs romans poli- ciers. Mais le Québec n’est pas en reste! «Dernier souffle a Boston» dela Québécoise Judith Messier con- tient tous les ingrédients d’un bon roman policier: un cadavre, un enqué- teur intuitif et curieux, beaucoup de suspense etune touche d’humournoir. Par un mois d’aoiit caniculaire a Boston, le corps d’une jeuneinconnue estretrouvé dans un appartement vide. Le rapport d’autopsie conclut a une mort naturelle. Mais Harry Ostling, persuadé du contraire, refuse de met- treun terme son enquéte. Entradui- sant avec difficulté le journal intime de la jeune femme qui décrit son parcours de Montréal a Boston, il découvre des similitudes avec une affaire qui le touche personnelle- ment... Judith Messierne se contente pas d’écrire un polar bien “ficelé” dans un style assez agréable; elle aborde également des thémes d’ac- tualité comme le racisme, |’immi- gration ou le politiquement correct et fait de nombreuses références 4 la condition des francophones en Amé- rique du Nord. Toutefois, pour le lec- teur, ledénouementun peu trop rapide sera peut-étre une petite déception: trop de points restent inexpliqués. Mais aprés tout, libre 4 nous de faire marcher notre imagination! Judith Messier, Dernier Souffle a Boston, La Courte Echelle, 1996, 237 pages.) Une lecon de tolérance Jacques Hébert ne pouvait offrir de plus merveilleux cadeau 4 Jeunesse Canada Monde pour son vingt-cinquiéme anniversaire que ce livre qui retrace son histoire et ses moments forts. Dans Bonjour, le monde!, |’auteur, également prési- dent-fondateur de cette organisation et Sénateur, nous entraine dans une fascinanteaventure 4 travers le globe. Dansunepremiére partie auto- biographique, qui contient de trés belles pages sur |’amitié et la cama- taderie, Jacques Hébert décrit les événements déterminants de son pas- sé qui plus tard ont orienté son action et son engagement: la rencontre d’ Hervé Benoist, le départ d’un petit Francophone pour I’ile du Prince- Edouard, le choc culturel, la décou- verte de soi et des autres, l’ouverture sur lemonde avec les premiers voya- ges 4]’étranger et l’apprentissage de latolérance. En 1971, |’auteur fondait Jeunesse Canada Monde, qui aprés les balbutiements du début, devait trés vite connaitre un franc succés. Dans la deuxiéme partie, Jacques Hébert laisse la parole 4 de jeunes Canadiens qui sont partis au bout dumonde, graceaux programmes de l’organisation. Tous les partici- pants ne tarissent pas d’éloges sur Jeunesse-Canada-Monde et ils s’ac- cordent 4 dire qu’ils ont vécu une expérience exceptionnelle qui anon seulement enrichi leur vie mais quia aussi complétement changé leur per- ception dumonde... A tel point que ce programme semble avoir fagonné l’avenirde plus d’un, ensuscitant bien des vocations. Les témoignages de ces jeunes sont toujours sincéres et émouvants, mais malheureusement un peu répétitifs. Dans la derniére partie, l’auteur reprend Ja parole pour nous livrer des extraits du journal qu’il a tenu pendant ses visites aux partici- pants dans des villages coupés du monde. Ces camets sont riches en rencontres et en anecdotes, |’humour et |’autodérision étant aussi au ren-" dez-vous.Bonjour, lemonde! envoie un message d’amitié, de solidarité et de tolérance qui réchauffe le coeur dans la grisaille automnale. Jacques Hébert, Bonjour, le mon- de!, Robert Davies, 1996, 323 p. Une bibliothéque robotisée Le projet de la premiére bi- bliothéque robotisée au Canada a été proposéa |’ Université Simon Fraser pour son campus de Burnaby Mountain. Cette installation pourrait contenir plus de 1,2 millions de livres dontla sortie et le rangementseraient assurés par des robots intelligents. Eventuellement, ce genre d’installa- tion serait en mesure de renfermer 12 fois plus de livres qu’une bibliothéque traditionnelle. Pourcontenirunnom- bre semblable de livres, la bibliothé- que traditionnelle a aires ouvertes, quant delle, cotite prés de 27 millions de dollars et les frais de roulement annuel sont deux fois plus élevés qu’une installation robotisée. Pourqu’un projet robotique de la sorte se réalise, i] faudrait d’abord pouvoir garantir les fonds de base de 6 millions de dollars, et ensuite, ajou- ter une autre aile 4 la bibliothéque_ W.A.C. Bennett Library. Selon le bi- bliothécaire, Ted Dobb, cette biblio- théque traditionnelle qui posséde en- viron 2 millions de livres, atteindra son quota maximal vers I’an 2000. Chaque année, les usagers emprun- tent jusqu’a 520 000 livres dela biblio- théque qui accueille environ 23 000 livres et 7500 périodiques supplémen- taires. M. Dobb dit qu’une bibliothe- que ne peut s’empécher de collection- ner les livres, les revues et les pério- diques. Lemythe qui veut que le temps du livre soit révolu, n’est pas encore arrivé, Bien qu’iln’existe pas encore desystéme de bibliothéque robotisée au Canada, les Etats-Unis, eux, en possédent déja quelques-unes, et les résultats semblent plut6t encou- rageants.Q)