Victoria: 3et 8 3 Chilliwack: 14 iclsbinc: 21 Kamloops: 50 Prince George: 4 Terrace: 11 Programme de la télévision francaise de Radio-Canada - VOL.5No.46 VENDREDI 21 MAI 1982 Alte pus. manquer. Cette semaine aux Beaux Dimanches «6 Variétés . LS 44 Un film sur la création collective du jeune théatre québécois comparaison, on peut donner Un spectacle total C’est sous le signe du cirque et «Avant, le monde allait voir du théatre; maintenant, le tnéatre va voir le monde.» C'est du moins ce dont témoigne le film On est rendus devant le monde, une réalisation d'André-A. Bélanger et Louise Nantel, présenté aux Beaux Di- manches le 23 mai a 20h30, a la chaine francaise de télévision de Radio-Canada. Par cette approche particuliere au jeune théatre québécois, contraire- ment au théatre traditionne! ot la création descend vers le public quila regoit comme un enrichissement, le jeune théatre, lui, s‘inspire de la réa- lité méme Ge ce public. ll suppose la volonté de refiéter le milieu; un questionnement constant au plan des moyens théatraux et un proces- sus de création prévoyant une inter- action entre le public et la troupe. lien résulte une création théatrale démystifiée, démocratisée, rejetant l'art pour l'art, basée sur le rétablis- sement de Ia parole collective et sur engagement social: «un théatre d'intervention sociale incarné dans notre vécu quotidien, individuel et coliectif». Lejeune théatre, né au cours dela derniére décennie au Québec, s’exerce surtout dans la région mé- tropolitaine de Montréal et comporte déja trois fois plus de troupes que le théatre dit tradition- — nel. Face 4 ce vaste foisonnement, le film On est rendus devant le monde se concentre sur un @chan- tilonnage restreint mais représen- tatif de troupes de théatre de diver- ses tendances. li fait participer le spectateur a4 une expérience de création collective au Complexe Desjardins et nous familiarise d'em- _ biée avec cette forme d'expression La plupart de ces troupes évo- luent dans la région métropolitaine de Montréal. On les retrouve a I'affi- che de la salle Fred-Barry, du Conventum, des Cafés-théatres, des deux nouvelles salles du pavil- lon Judith-Jasmin a 'UQUAM, des auditoriums de Cégeps. Elles sont présentes dans les quartiers, dans les parcs et les centres de loisirs. On les rencontre aussi sur les routes, en toumée a travers la province. Certai- nes régions du Québec ont égale- ment leurs troupes: Québec, Sher- brooke, Drummondville, Victoria- ville, Joliette, la Gaspésie, |’Ou- taouais, I Abitibi, le Lac-St-Jean, etc. comme exemple fa situation du TNM par rapport 2 une jeune troupe: le Théatre de Quartier. Le TNM pro- duit trois ou quatre spectacles par année et recoit des subventions d'Ottawa, de Québec et de Mon- tréal pour un total de $742,000 (sai- son 1978-79) Le Théatre de Quar- tier produit deux courts spectacles et deux longs (intervention d'une durée de vingt minutes environ pour des organismes populaires) et cela, avec des subventions pour la saison 1978-79 de $28,000. Ces jeunes comédiens qui dispo- sent de ressources limitées ne peu- vent donc pas fonctionner de la méme fagon que leurs ainés. tls ne le veulent pas non plus. Ce qu’ils veulent, c'est changer les rapports entre les artisans du théatre dans une troupe et aussi changer fe rap- port du theatre avec le public. Ce mouvement amorcé vers 1969, dont le Grand Cirque ordinaire a été un des premiers moteurs avec le Théa- tre Euh en 1970, a véritablement bouleversé les conditions de travail Le qualificatif de «jeune théatre» sert a démarquer ces troupes d’‘avec Jes institutions bien établies et de- puis longtemps, comme le Rideau- Vert ou le TNM. Ces théatres insti- tutionnels ne-sont pas des troupes mais des compagnies qui engagent des comédiens, des metteurs en scéne, des décorateurs pour un spectacle particulier dont le texte a été choisi par fa direction. Dans fe jeune théatre, il s’agit plutét de comédiens qui se sont regroupés pour faire ensemble du théatre. Ils ont entre 20 et 30 ans et les troupes existent depuis deux a sept ans, la moyenne se situant autour de qua- tre ans. Si on veut continuer la théatral au Québec. Ce qui le carac- térise surtout, c'est la recherche d'un nouvel espace et de nouvelles formes scéniques, ta volonté d'orienter cette action en milieu po- pulaire. ‘ Situation du jeune théatre au Québec d’aprés Louise Nantel . En 1978-1979, sur la centaine de ” troupes et de théatres qui avaient un dossier au ministére des Affaires culturelies du Québec, environ les trois quarts faisaient partie de la ca- tégorie «jeune théatre». ll ne s‘agit pas de théatre amateur mais bien de troupes de métier, formées de des funambules que débute Bella- vance, le remarquable spectacle de Ginette Bellavance qui sera pré- senté en troisieme partie des Beaux Dimanches, le 23 mai a 21h30. Comme un «Pierrot lunaire» qui pourrait tout aussi bien danser en plein jour, Ginette Bellavance avec ses chansons parcourt les divers re- gistres de I'émotion, tantét inti- miste, tant6t spectaculaire. Elle sait nous convaincre tout aussi bien par la magie d'un regard que par un tourbillon de danse ou de haute vol- tige. Ce spectacle dont elle a concu les textes, la musique et les orchestra-- tions nous permet d’apprécier les diverses sources de son inspiration qui vont du Moyen Age a lére de l'électronique, du monde des forains au folklore de I’Inde, de l'amour au mal du siécle. Accompagné d’un groupe de mu- siciens accomplis, elle nous offre: Je Bal des héros; le Funambule; La musique est en carton; Au revoir; Chanson du Rajasthan; les Deux Soeurs; Estampié; la Fille aux cou- teaux; le Magicien de Zanzibar; Heavy Chesterfield; le Tango du peintre; le Mot de trop; les Dra- peaux. On peut s’attendre a ce que Ie rire - fasse partie de ce Superstar ov Jacques Boulanger recevra ce grand artiste qu’est Raymond Devos. Au cours de cette émission qui sera ifusée dans le cadre des Beaux Dimanches !e 23 mai 4 19h30, Raymond Devos nous parlera de sa carriére et des multiples souvenirs qu'il conserve d'une profession quia été aussi longue que brillante. Clémence Desrochers, Jean La- pointe et Yvon Deschamps seront également présents a I"émission, ainsi qu'un invité surprise. Homme... de scéne comme il s‘en trouve trés peu puisqu’il est musicien, mime, clown, comédien et a l'occasion acrobate, Raymond Devos est un artiste qui joue avec les mots aussi bien qu’avec les idées. A travers des thémes. souvent simples, il nous entraine dans un rire irrésistible. Pourtant, ses sketches donnent matiére a réflexion. Car derriére chaque blague, se cache une idée sairement drole. Ht est d'ailleurs toujours intéres- sant de connaitre ceux qui nous font rire et de mieux comprendre leur pensée. Ainsi, lorsque l'on sait qu’ila déja dit dans une enirevue que «le vrai voyage est celui de limagi- naire», on saisit mieux ce qui le mo- tive 4 nous parler de certains sujets. Yvon Deschamps : 25e anniversaire de Bobino Le 24 mai, dans le monde adulte, on célébre la féte de la reine ou celle de Dollard, selon ses convictions personnelles. Mais cette année, chez les enfants et ceux quileurres- _ semblent, on célébre 4 AHé Bou Bou, de 12h30 4 13h30, le 25e anni- _versaire de Bobino. Tous les jours de la semaine, du lundi au vendredi 2 16 heures, Bo- bine attend les enfants... et vice versa. Avec Bobinette, bien en- tendu. Et ¢a dure depuis 25 ans. li faut bien féter ca! Comme Bobino ne peut tout de méme se préparer une féte pour lui tout seul, AH6é Bou Bow a décidé de prendre fanniver- Bobino fut la premiére émission 2 s’adresser directement aux enfants, a leur parler cormme s'ils étaient présents en studio, au- trement dit 2 les impliquer dans I’ac- tion a la maniére des marionnettes du théatre de Guignol. Face au monde des adultes représenté par ment a l'enfant un clin d’oeil puis plus de vingt ans. En guise de conclusion, on ne peut adresser de meilleur compliment 4 Bobino et son équipe que ce mot du célébre psychologue Jean Piaget: «C'est la premiére émission qu’il m’a été donné de voir ot on a un tel respect de l'enfant.»